Il était triste que la plupart des gens se souviennent du nom du fils de Sam ou du type qui a tué quatorze femmes à la Polytechnique de Montréal, mais que presque personne, à part les familles, ne se rappelle le nom des personnes assassinées.
C’était le nom du criminel qui avait le plus d’écho, qui était gravé dans la mémoire de l’événement, alors qu’en vérité c’étaient les victimes qui méritaient d’être commémorées.
Je sentais que Conlee ne méritait pas le même genre de reportage sur sa vie que Grace. Il me semblait qu’à chaque horrible meurtre ou acte violent, tout le monde – pas seulement les médias, mais bien les lecteurs et les consommateurs de médias – était avide de lire autant d’informations que possible sur le meurtrier.
Le meurtrier devait être oublié, mais pas l’acte qu’il avait commis. Car si nous nous rappelions l’acte, nous pourrions peut-être empêcher qu’il se reproduise