Emprunté à la Bibliothèque Buffon (Paris)--fin mai 2022
Un trésor de lecture lu de façon buissonnière , avec lenteur et attention, en alternance avec d'autres ouvrages.Premier livre que je lis de cet auteure, dans une de mes collections préférées "L'Un et l'Autre"...,chez Gallimard...
Un texte très dense , nous offrant une longue promenade en compagnie de l'ecrivain-poète,
Robert Walser à travers son oeuvre singulière et son parcours intime : sa famille, les femmes , l'écriture ( pour laquelle il se intimement destiné), la nature, sa Suisse natale qu'il aime, et la Vie qui le malmène trop souvent , sa passion pour la marche, ses rapports compliqués au travail( hormis l'Écriture).....etc.
On sent très fort l'estime et l'imprégnation totale de l'auteure envers les écrits et la personnalité complexe de
de ce marcheur-poète solitaire:"
La Promenade L'écrivain se met en état de réception (...)
"Paressons en toutes choses,hormis en aimant et en buvant,hormis en paressant" dit Lessing.Ne rien faire ce n'est jamais rien faire.C'est faire volontairement rien,et, en l'occurrence, pour que tout vous arrive.Le poète est à lui tout seul un éloge de la paresse,cette paresse active de celui qui se tient sans cesse à l'écoute. A cette oisiveté voulue,il donne le meilleur de lui-même. Il se donne-au risque de se perdre-pour qu'au bout du compte,transfigurés par le verbe,les choses existent. "(p.117)
Pour ma part, J'ai découvert cet écrivain très atypique, il y a un très long temps, avec un texte publié par l'Âge d'Homme, "
L'Homme à tout faire"...tout à fait étonnant !
Ce livre très instructif complète à merveille le texte extraordinaire de
Carl Seelig "Promenades avec
Robert Walser", auquel
Marie-Louise Audiberti rend un très juste hommage.Une lecture qui reste dans mes souvenirs les plus lumineux et les plus vifs !
Je termine justement ce billet avec quelques lignes qualifiant la chaleureuse personnalité de
Carl Seelig, dont il ne faut pas manquer la lecture, si vous êtes passionné par la littérature, la marche, ou
Robert Walser, ou les trois réunis !...
"
Carl Seelig
Le meilleur homme du monde, me dit le critique de théâtre, Georges Schlocker, qui a rencontré
Carl Seelig. Un homme s'est penché sur le sort de
Robert Walser et a tenté de l'adoucir. Cet homme, c'est
Carl Seelig, le
Max Brod de Walser, à qui nous devons de rencontrer le malheureux qui végétait dans son asile.
A partir de juillet 1936,
Seelig, un journaliste suisse, est venu voir régulièrement Walser à Herisau pour l'emmener avec lui dans de longues marches comme Walser les aimait. Il savait que derrière le malade, le pensionnaire anonyme de l'établissement, il y avait un écrivain et qu'il faudrait un jour donner de ses nouvelles au monde.
Carl Seelig a consigné ces promenades dans un livre irremplaçable, "Promenades avec
Robert Walser" (p. 202)"