La relation Maryse/Sioban…
Dans le premier tome de Maryse, nous assistions à une introspection, où Sioban nous contait ses ressentiments, ses états d'âme et surtout, l'évolution de sa relation avec son ancienne enseignante madame Embla. Si j'avais grandement apprécié cette immersion dans son intimité, j'avais soulevé plusieurs manquements qui m'avait dérangée et qui, aurait pu, rendre le roman d'autant plus passionnant. le point fondamental était la différence d'âge. En effet, Maryse a le double de l'âge de Sioban, soit la cinquantaine, quand Sioban a seulement la vingtaine. Cet important écart d'âge n'était que peu mis en avant dans le premier tome, pourtant il m'a semblé fondamental. Bien plus d'ailleurs que la relation enseignant/élève, qui a néanmoins son importance. Quelle surprise j'ai eu alors de découvrir dans cette suite que ce gouffre de plusieurs années entre les deux femmes était enfin mis en exergue et développé jusqu'à représenter un problème à la fois pour Sioban et Maryse, mais aussi pour leur entourage, dont je vous parlerai un peu plus tard. C'est ainsi que la relation entre les deux femmes évoluent, jusqu'à ce que cet accord assez étrange passé auparavant devienne caduc. Qui aurait pu penser que ça dégénérerait autant ? Personnellement, je n'en doutais pas.
Sioban…
Encore une fois, dans cette suite, nous sommes plongés dans les affres des émotions et pensées de Sioban. Je déplore donc, une fois encore, l'absence des pensées de Maryse, mais je ne développerai pas là-dessus. Ainsi donc, nous suivons le point de vue de Sioban qui nous charme avec ses doutes et surtout sa lucidité quant à la manière dont son arrangement avec Maryse dérape ostensiblement. Ce que j'ai apprécié est d'assister à ses moments d'incertitude, où elle se rend compte qu'elle est prise entre deux feux : assumer, pas assumer, l'aimer, ne pas l'aimer… le fait que Maryse soit son ancienne enseignante l'entraîne aussi dans une réflexion difficile. Sioban est alors un personnage intéressant, que je qualifierai presque de captivant si elle n'avait pas cette tendance à apostropher le lecteur, ce qui n'était pas le cas, il me semble, dans le premier tome. C'est un des seuls points négatifs que j'aurai à reprocher à ce tome 2. Trop d'apostrophes au lecteur dans des moments peu propices, rendant le passage incongru.
Les autres…
Si j'avais subit une déception quant à la vie sociale de Sioban, à peine effleurée dans le premier tome, il n'en est rien ici. On rencontre ses amis, on rencontre sa famille et surtout, on assiste enfin au terrible « regard des autres ». Ce regard qui juge, qui poignarde, qui blesse. Sioban en est victime, autant que Maryse. Et ça a rendu ce tome aussi réaliste qu'addictif. Ce qui est mis à jour désarçonne, intrigue et choque. Parce qu'une jeune femme d'une vingtaine d'années ne peut pas sérieusement aimer une femme de deux fois son âge. Plus encore, une femme ne peut pas aimer une autre femme, ce n'est pas correct. Voilà à quoi sont confrontés les deux femmes. Sioban accuse le choc, subit de l'homophobie, se prend en pleine face la vérité cachée derrière les textos et les sourires… Maryse a plus de mal à gérer et reprend ses mauvaises habitudes. Jusqu'où cela peut-il aller ? Jusqu'où les autres peuvent-ils s'immiscer dans leur vie ? Ce deuxième tome fut un régal, autant pour la découverte de l'évolution de la relation des deux femmes, que pour tous ces points essentiels soulevés dans ce roman. Une suite saisissante de réalisme et touchante de sensibilité !
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