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EAN : 9782356260970
101 pages
Drugstore (11/03/2009)
4.01/5   143 notes
Résumé :
Au cœur de la violence conjugale...
Pour tout le monde, c’est un couple ordinaire. Lui est perçu comme le mari idéal, elle comme la femme réservée. Pourtant, une fois la porte de leur appartement fermée, les visages changent. Des bruits sourds, des bleus masqués, les regards du voisinage ou des amis niant la réalité par facilité… Les humiliations et les coups constituent le quotidien de cette jeune mère de famille. Jusqu’à quand ?
À travers ce récit bo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 143 notes
Dans un appartement, un jeune couple commence à en avoir marre des cris de la fille des voisins le soir. Pour être tranquillisés, il vont sonner et c'est le père qui leur ouvre. Il les rassure en leur disant qu'elle fait la comédie tous les soirs dès qu'il s'agit d'aller au lit. Ils retournent chez eux...
Mais, dans cet appartement, il en est tout autre... La petite fille, Inès, pleure sa maman. Mais, son papa lui fait bien comprendre qu'elle ferait mieux de se calmer. Aussitôt la porte de la fillette refermée, il se dirige vers la porte des toilettes. Derrière se cache sa femme. Assise par terre, recroquevillée sur elle-même, elle semble apeurée. Il cogne sur la porte, l'injure et lui ordonne de sortir. Mais, elle n'en fait rien. Et reste ainsi des heures enfermée dans le noir, son mari ayant coupé le courant. Elle n'en sortira que tard dans la nuit pour aller s'endormir auprès de sa fille. le lendemain matin, son mari quitte le domicile pour se rendre à son boulot. Elle, elle prépare le petit-déjeuner pour Inès et va «admirer» les beaux hématomes que son mari lui a fait et tente de les camoufler. Osera-t-elle quitter ce mari violent qui la maltraite et l'humilie? Osera-t-elle le faire, si ce n'est pour elle, au moins pour sa fille?

Loïc Dauvillier et Jérôme d'Aviau nous offrent un album hors norme pour traiter d'un sujet qui l'est tout autant: la violence conjugale et ses répercussions sur la vie familiale, un sujet fort et encore tabou dans notre société, même si des efforts ont été faits à son encontre. On retrouve ici un schéma classique de la violence: la femme battue culpabilise, se renferme sur elle-même et finalement ne fait rien jusqu'à ce que le mari aille vraiment trop loin dans les coups. Cet album assez pudique et finement travaillé aborde le sujet avec sobriété sans tomber dans le pathos. On compatit et on souffre pour elle, on arrive à détester cet homme exécrable et alcoolique qui ne se rend compte de rien. Pour mettre en image cette violence, ce noir et blanc de Jérôme d'Aviau est tout à fait approprié. Ce noir si sombre, ces hachures violentes, ces blancs si parlants et ces expressions du visages si criantes de vérité siéent parfaitement à ce sujet grave et terriblement poignant.

Inès... elle n'attend plus que vous...
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Un récit pas facile à lire... la violence décrite, représentée par les ombres de l'homme féminicide, est tellement réelle que je l'entendais, que son écho résonnait dans toute la pièce. C'est juste l'histoire de 24 heures dans la vie d'une jeune femme et de sa fillette, face au mari. La violence verbale et physique, toutes les deux mortifères. le collègue de l'homme venu boire une bière qui voit bien que ça ne tourne pas rond, qui finit par s'énerver contre l'homme, offusqué des propos qu'il tient à la femme. le jeune couple de voisins, la jeune femme surtout, qui vient frapper pour vérifier que tout va bien et qui se retrouve face à l'homme souriant, affable. Ca n'a rien empêché.
C'est grave, c'est très réaliste et ça fait mal...
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Les Leblon vivent dans un immeuble collectif avec leur petite fille. Les voisins s'inquiètent et s'agacent de l'entendre pleurer tous les soirs. N'y tenant plus, leur voisine décide d'aller prendre des nouvelles auprès de ses parents sous l'oeil indifférent de son compagnon. le père ouvre et explique les scènes de la petite fille pour aller dormir : " Si on commence à marcher dans son jeu, je crois qu'on n'a pas fini. " La voisine repart rassurée.
Mais le lecteur va vite comprendre que la réalité est tout autre. Inès pleure car sa maman est battue par le père...
Les pages qui suivent nous permettent de découvrir tout l'envers du décor de la violence conjugale.

Voilà un album fort sur un sujet difficile.
J'avais déjà abordé ce thème par un autre album lu précédemment : ...A la folie de Ricard et James, que j'avais trouvé extrêmement bien construit et très "éducatif" sur les ressorts psychologique de cette violence.
BIen, malgré moi, la lecture d'Inès s'est faite d'une certaine manière en regard de cette lecture.

Inès est donc la tranche de vie d'une famille et plus précisement d'une femme battue par son mari. le lecteur va la suivre durant 48h et découvrir la violence physique et morale dont fait preuve son compagnon à son égard. Dévalorisant sa femme, la rendant coupable de ses emportements, sa cruauté s'accentue encore plus avec l'alcool. Il ne semble même plus dormir avec elle et la force à avoir des rapports sexuels.
Sa femme, elle, semble impuissante à faire face. La tentation de partir pour le bien-être de sa petite fille est grande mais l'inconnu, la difficulté, la peur de devoir revenir l'effraie et l'empêche de passer à l'acte.
Alors Mme Leblon se refugie dans son amour pour sa fille. Les moment passés avec elle sont une source de bonheur et d'oubli de son terrible quotidien. Mais le retour de son mari et l'image pleine de bleus que lui renvoit son miroir la ramène inexorablement à sa souffrance.
Les proches, eux, semblent peu présents. Les voisins sentent que quelque chose ne va pas mais difficile pour eux d'aller voir plus loin. le collègue qui passe à leur domicile découvre les marques de coups, passe une soirée horrifiante où Mr Leblon traite sa femme pire que tout mais sa proximité avec le mari ne lui permet que de réagir mollement.
La tension monte crescendo et le drame qui se profile est inévitable.

Inès est l'histoire d'une femme battue, comme il en existe d'autres malheureusement. Seule face à la violence de son mari, elle peut difficilement réussir à s'en sortir. Les auteurs ont fait le choix de nous montrer juste ces 48h de vie. On ne saura rien de comment le couple en est arrivé là, on ne connaitra pas l'avenir des Leblon et de la petite fille. Au lecteur d'imaginer le pire ou le meilleur.
On s'immerge malgré tout très facilement dans la vie de cette jeune femme. Les dialogues sont parfois absents et les longues plages de silence qui ponctuent l'histoire font passer autant d'émotion par le non-dit et la pudeur.
Car Inès finalement joue beaucoup sur l'émotion. le père est abject et ne suscite aucune compassion. La mère est une simple victime. Tout se déroule dans la sphère familiale, en huis-clos. Et c'est peut-être ce qui m'a gêné ici. ...A la folie, dont je vous parlais au début de ce billet, m'a semblé bien plus dense et plus riche au niveau des raisons de cette violence conjugale. Comment en vient-on à frapper sa femme ? POurquoi la femme battue ne part-elle pas ? Comment cache-t'elle les faits à l'extérieur ? Comment les proches doivent réagir face à ce genre de situation ? Ici, rien n'est expliqué. On vous montre abruptement les faits. Pour ma part, je n'ai pas attendu de lire ces albums pour découvrir l'ampleur du phénomène. Ce qui m'intéresse, c'est justement les raisons du pourquoi, de les analyser, de comprendre la passivité qu'on reproche souvent injustement à ces femmes battues.

Côté dessin, rien à redire. J'ai beaucoup apprécié le graphisme en noir et blanc de Jérôme d'Aviau. le trait est simple mais montre beaucoup d'expressivité. le côté hachuré de certaines textures renforcent l'aspect inquiétant du récit.

Alors, oui, l'album est excellent, et même nécessaire. Il réussit à aborder un sujet casse-gueule sans tomber dans le larmoyant et le pathos. Il provoque malaise et colère, de manière nécessaire.
Mais je regrette néanmoins qu'il ne donne pas plus de clés de compréhension sur ce fait qui touche de nombreuses femmes de manière bien trop souvent invisible.
Le but n'était pas, je suppose, d'expliquer mais de montrer cette violence bien trop cachée, de la dénoncer. Mais je pense qu'un complément d'information, si je puis dire, n'aurait pas nuit à la qualité de cet album.
Du coup, sa lecture fut pour moi une légère déception mais celà ne m'empêche pas malgré tout de vous recommander cette lecture salutaire.
On ne parle jamais trop des femmes battues : 1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon...Si cet album permet au moins à quelque personnes de se poser les bonnes questions, il aura rempli son rôle.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Un homme, une femme, une petite fille. Une famille comme tant d'autres. Sauf que le soir, à travers les murs, on entend la petite pleurer et les coups tomber. La jeune femme jongle entre le maquillage qui cache ses bleus et les amis qui n'interviennent pas et font semblant de ne rien voir. D'humiliation en viol conjugal, elle hésite à prendre la seule décision qui peut protéger sa petite fille: partir. Mais pour aller où?
Dans la bibliothèque municipale de ma petite ville, il y a un fond BD adulte plus que satisfaisant. Cette bande-dessinée était en tête de rayon, mise en valeur. Lorsque je suis passée à la banque d'emprunt, la bibliothécaire m'a avoué qu'il s'agissait d'un coup de coeur. le flair a été juste: j'ai juste dévoré cet album. Pesant, prenant, oppressant, il se passe de mot la plupart du temps. Sobre et réaliste sans être cru, le dessin, en noir et blanc, souligne la dureté et l'ambiance lourde de cette histoire. Cadrages, taille des images, clair-obscur, hors-champs, les planches jouent de toutes les techniques du film noir pour surprendre le lecteur, maintenir la tension et diffuser le malaise. On retient son souffle de la première à la dernière case. Jouant sur la montée progressive de ce climat sans proposer d'autre action qu'un quotidien lugubre, cet album réussit un tour de force sur un sujet difficile.
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Je ne crois pas utile de disserter sur une BD qui se lit en quinze minutes.
Graphiquement, c'est très réussi. Aucune recherche de découpages de planches, c'est du classique et c'est très bien ainsi. C'est du noir et blanc et blanc et noir : ça aussi c'est réussi. Ambiance bien rendue.
L'histoire? Banale comme les pathologies humaines.
Je crois que cette BD est à mettre entre toutes les mains, de préférence jeunes, pour initier une discussion autour de la table si cette situation existe encore.
Cela doit servir comme un vaccin : il est inutile auprès des psychopathes déjà atteints mais plus il y aura de jeunes prévenus de l'existence de ces malades mentaux, prêts à affronter des comportements déviants à ce point, plus nous aurons de chance de faire diminuer ceux-ci, de s'en prémunir.
Sans y arriver totalement si on regarde la situation à l'aune de l'histoire humaine.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Inès n'est jamais nommée au fil de cet album. Il s'agit pourtant de la petite fille de ce couple, où le père et mari use de violence à l'égard de sa femme. Plus que les coups, il y a l'humiliation psychologique permanente, les mots qui « frappent », la dépendance financière, etc. Et le roman graphique interroge les personnages - plus ou moins proches - qui gravitent autour de cette cellule familiale. Pourquoi ce silence ? Qui viendra en aide à cette femme et à cette petite Inès qui ne cesse de pleurer ? Les voisins s'inquiètent brièvement, le collègue de travail ne peut pas non plus se voiler la face, mais comment dénoncer cet homme qui semble affable de prime abord ? La bande dessinée décrit un peu plus de 24 heures du quotidien de cette femme, jusqu'à l'issue, inéluctable. Loïc Dauvillier (scénario) et Jérôme d'Aviau (dessin) témoignent ici d'un terrible drame familial avec une économie de dialogues et de scènes. Le trait noir et blanc et la ligne claire proche du manga servent le propos du duo, qui dénonce la violence mais aussi le silence « complice » de l'entourage. Le lecteur est lui aussi amené à s'interroger sur cette situation insoutenable. Enfin, on soulignera le choix du titre pour cet album, Inès, la fille de ce couple, meurtrie indirectement par cette violence, actrice et témoin malgré elle. Quel sera son avenir ? Une lecture cinglante mais nécessaire. Anne Clerc
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Si je ne le fais pas pour moi...
...je dois le faire pour elle.
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pute...
il l'a encore dit...
il sait que ça me blesse...
... plus que ses coups.
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La violence, en s'épanouissant, produit un épi de malheur, qui ne fournit qu'une moisson de larmes.
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Je suis sûre qu'il a vu. Et s'il me demande... comment je me suis fait ça ? Qu'est ce que je vais lui dire ?
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Dis-toi bien que si tu me quittes, tu ne sera plus rien ! Plus personne te sautera !
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Vidéo de Loïc Dauvillier
BD et confinement #4 : avec "Inès", Loïc Dauvillier et Jérôme d'Aviau dénoncent les violences au sein du couple. Entretien avec le scénariste Loïc Dauvillier
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