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One shot de près de 150 pages propulsé par Guarnido, dessinateur acclamé pour sa série Blacksad, et par Ayroles, auteur génial de Garulfo et de de capes et de crocs, qui est ni plus ni moins que l'un des meilleurs scénaristes de BD français à l'heure actuelle (se tirant la bourre à mon avis avec Xavier Dorison), je me doutais que ce truc était du lourd et effectivement, c'est très, très solide.
L'histoire, celle d'un gueux prêt à tout pour sortir du caniveau, et qui ira très, très loin, est passionnante et romanesque à souhait, et la construction en trois parties est très originale et bien pensée, même si elle superpose les données supplémentaires sans pour autant changer complètement l'histoire, et ne révolutionne pas non plus le genre de l'histoire à tiroirs.
Les illustrations sont de toute beauté et le scénario sait traiter des sujets très graves comme l'esclavage des noirs ou l'extermination des Amérindiens, sans jamais se départir d'un humour qui fait mouche et n'apparaît jamais comme obscène.
En bref, on n'est clairement pas loin du chef d'oeuvre avec cet opus-fleuve qui se lit pourtant d'une traite... Il m'a juste manqué un peu de clarté, un peu de liant par endroits, et peut-être un peu plus de différences entre le point de vue du chapitre deux et celui du chapitre trois, pour atteindre au modèle du genre.
Finalement, le principal reproche que j'ai à lui faire, c'est qu'il est tellement grand qu'il ne rentre dans aucune étagère de mes trois bibliothèques !
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Je voulais lire Les Indes fourbes depuis sa parution mais je n'en avais encore jamais eu l'occasion. Il fait partie de tous ces livres que j'ai reçus pour Noël et je n'ai pas été déçue de cette lecture, qui m'aura beaucoup tenue en haleine.

C'est l'histoire de don Pablos de Ségovie et de son arrivée aux Indes, les actuels États-Unis. L'intrigue se passe à l'époque de l'âge d'or Espagnol et de la recherche de l'Eldorado. On peut y voir beaucoup de pauvreté et de misère gouvernés par une poignée de hauts gradés et riches commerçants.

L'histoire de don Pablos est narrée en 3 temps : la fable, et donc ce qu'il souhaite montrer de lui-même aux autres, ce que les gens disent de lui et enfin les faits racontés par lui-même. Tout cela montre bien le fossé qui existe entre ces trois manières de voir une même histoire.

L'intrigue et les personnages sont hauts en couleur et les rebondissements sont divers et variés : on ne voit pas venir certaines choses. Don Pablos est un personnage ambigu : c'est un très bon menteur et comédien, qui met au point un stratagème de génie pour accéder au pouvoir, tant convoité. La part belle est donnée à la chance dans son entreprise.

C'est tout un mythe espagnol qui se dévoile devant nos yeux au travers de magnifiques planches : les illustrations et les couleurs sont un régal pour les yeux ! (Je ne peux malheureusement pas les montrer ici à cause d'un problème technique)

Les Indes fourbes a été un gros coup de coeur, créé par ce duo de choc ! J'espère que vous aurez l'occasion de le lire, il en vaut vraiment le coup d'oeil !
Lien : https://reveuseeveilleeblog...
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Ce n'est pas dans mes habitudes de mettre 5 étoiles. Mais lorsque j'ai le plaisir de le faire, c'est toujours avec joie car les "bonnes" histoires, qui tiennent leurs promesses du début à la fin, sont rarissimes.
Très honnêtement, je ne m'attendais pas à lire une histoire aussi savamment construite, drôle, grave et étonnante en à peine 150 pages.
Parlons du dessin, de ses couleurs tantôt vives, représentant à merveille les paysages touffus et autres jungles mortelles... Tantôt grisâtres et ternes, pour appuyer les passages sombres et pesants. C'est vraiment splendide.
Parlons du rythme, magnifiquement pensé, parfaitement maîtrisé. Tout du long, on est habité par ce sentiment de "allez, encore une dernière page...".
Et surtout, parlons de l'histoire. Qu'est ce que c'est bien écrit ! Dans la forme et dans le fond. le personnage de Pablos est... Inclassable. On le déteste autant qu'on le plaint. Les personnages secondaires sont également très réussis.
La cinquième étoile est méritée car la fin est absolument grandiose.
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Si la couverture, telle une toile de maître, semble tout droit sortie d'un musée, le chef d'oeuvre artistique se prolonge à l'intérieur de l'écrin. Magritte aurait pu dire que ceci n'est pas une bande dessinée ; toujours est-il que cette dernière, tout au long de ses cent cinquante pages, nous entraîne dans un art pictural digne de Vélasquez, avec des détails aussi finement pensés que précisément ciselés et des couleurs dont l'impression permet toute l'expression, comme seules les aquarelles en connaissent le secret. Pas de doute, si cet ouvrage, édité en 2019, a déjà remporté plusieurs prix, ce n'est pas le signe du hasard mais celui d'un destin savamment travaillé.
Justement, la destinée du héros est sans commune mesure. Pauvre diable fainéant, voulant vivre de la ruse et de la tromperie, il décide de quitter l'Espagne pour rejoindre les Indes et trouver l'Eldorado, objet d'une infinie convoitise et d'innombrables quêtes. Bien sûr, parfois, le fourbe s'embourbe. La traversée de l'Atlantique lui fait connaître des navires qui le préparent à bien d'autres galères dans lesquelles il s'embarque, même sur terre, menant parfaitement sa barque en faisant tourner les autres en bourrique.
Effet de style garanti, ces péripéties sont souvent racontées par le biais d'un narrateur dont le rôle contribue à clarifier l'histoire en lui apportant des liants et quelques clés de décryptage. de fil en aiguille, les supercheries du voyageur fripon sont ainsi révélées. Ajoutés à de superbes illustrations, ces fragments s'assemblent pour reconstituer un scénario complexe et intelligent, plein de rebondissements.
Le contenant est verni, le contenu est brillant.
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Cette BD, ou ce roman graphique - puisqu'il s'agit de la suite inventée d'un roman picaresque écrit en 1626 par Francisco de Quevedo, Vie de l'aventurier don Pablos de Ségovie - est superbe. Graphisme, couleurs et scénario sont excellents. Rien à redire !
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Imaginer la suite d'un roman picaresque qui n'a jamais été écrit ? Voilà une entreprise ambitieuse et oser pour un projet de bande dessinée !

On suit donc le récit des aventures de Pablos, un gueux de Ségovie, neveu d'un bourreau et fils d'un mendiant professionnel et d'une tenancière de bordel. Un bagage culturel et social qui prédispose à la recherche d'un Eldorado où l'or coulerait à flots sans avoir rien à faire; ou presque !
Fidèles au genre, les auteurs ont produit un récit très grandiloquents , plein de rebondissements ou foisonnent les détails (tant au niveau narratif que graphique) et les hyperboles. D'ailleurs, en dehors du superbe travail qui est fait et a été déjà signalé dans de nombreuses critiques, il faut bien signaler que cette lecture nécessite d'être attentif aux détails car tout n'est pas dit par le texte - ce qui n'aurait été qu'implicite dans un roman est savamment semé dans les planches ! Ce "détail" en plus des différents niveaux de narration en font une lecture pas si aisée qu'on pourrait le croire.

Au fil de cette lecture, j'ai tout de même beaucoup apprécié la façon dont les auteurs se sont ré-appropriés le mythe de l'Eldorado comme l'utopie de tous les possibles dont chacun a sa propre interprétation, et leurs nombres avec la multiplication des regards sur celui-ci créé autant de délectation humoristique pour le lecteur qu'une satire sur cette conquête des Nouveaux Mondes - dont les récits picaresques sont les Evangiles, mais ici Guarnido et Ayroles reprennent à leur compte l'ironie et le pastiche qu'on pouvait voir dans le duo de Cervantes ( Don Quichotte et Sancho Panza) pour esquinter sérieusement les discours paternalistes des puissants.
Quant au personnage principal, Pablos, il a tout de l'antihéro, loin de toute considération morale en dehors de son propre intérêt (comme tous les colons en fait!) mais passé tellement maître dans l'art de la ruse, la fourberie et la traitrise qu'on a parfois du mal à en vouloir tant il donne du relief au récit et permet de nombreux rebondissements inattendus - certes un peu gros parfois, mais c'est dicté par le genre! Malgré son caractère peu recommandable, on voit tout de même biens les personnages laissés pour compte de cette conquête et cette fièvre de l'or grâce à la représentation aussi bien d'Incas que d'esclaves noirs et des femmes !
Avec la verve, la maîtrise graphique et la maestria du scénario je suis presque déçue de voir qu'il n'ont pas fait un équivalent de cette histoire vécue par un de ces personnages féminins tant cette vision aurait pu complémenter celle de Pablos !
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Ouaouh !
Là je suis épatée par la construction de ce récit.
Tout le monde me disait que c'était bien, qu'il fallait lire absolument cette BD.... mais j'ai un peu tardé. La lecture fait tout de même plus de 150 pages, et je ne sais pas pourquoi ça me rebutait un peu.
Et au début j'ai eu un peu de mal... je trouvais cette histoire bien longue, bien tordue et je me disais qu'il y avait une faille quelque part... que ça cachait quelque chose.... mais impossible de savoir quoi ! Alors j'ai continué à lire et j'ai adoré me faire berner et promener...
Et pour ne rien gâcher, l'entourloupe est très jolie a regarder, j'aime beaucoup ces dessins. Bref c'est un pur régal.
Ça faisait quelques semaines (ou mois ?) que je n'avais pas lu une aussi bonne BD.
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Une Bd très attendue par le superbe duo d'auteurs, qui n'ont seulement ne devrais pas décevoir les fans mais également convaincre de nombreux nouveaux lecteurs à la BD. le pitch est a la hauteur des récits picaresques en vogue en Espagne, avec son héros sans le sou mais libre et qui va se confronter à toutes les couches sociales lors de ses pérégrinations. 150 pages d'aventures haletantes au dessin coloré, dynamique et dépaysant. 10 ans de travail à été nécessaire et il est certain que cette Bd est un plaisir de lecture incontournable !
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Il y a des BD qui élèvent les "petits miquets" au rang d'art. Les Indes fourbes en fait partie. Alain Ayroles, connu pour de Cape et de Crocs, et Juanjo Guarnido, exceptionnel sur Blacksad, s'associent pour une pépite. Un trésor, l'El Dorado de la BD, rien de moins.

Le tandem part d'un roman picaresque de 1626 issu de la plume de Francisco Gomez de Quevedo y Villegas: Buscon, ou la Vie de l'aventurier don Pablos de Ségovie. Quevedo avait promis une suite, qui n'a jamais vu le jour. Dans le roman, don Pablos embarquait pour les Amériques. Ayroles et Guarnido invente ce second roman.

Et quel roman ! Mazette, fichtre, les mots manquent.

Le scénario est un chef d'oeuvre de faux-semblants, de miroirs aux alouettes. le lecteur est baladé (avec un plaisir fou) d'un mensonge à un autre professé par ce pendard de don Pablos. Il va faire miroiter l'or des Incas aux envahisseurs espagnols. Rarement, on a porté le mensonge à un tel degré de maestria. le lecteur va aimer ce Pablos, va lui souhaiter de réussir ses tours de brigand... Et avec don Pablos, il va pleurer, rire, souffrir... La fin amère va surprendre et magnifier le récit. Incroyable.

Côté dessin, on connaît la maîtrise de Guarnido, mais il se surpasse en convoquant les grands peintres espagnols à sa table. Velasquez est là à observer au-dessus de l'épaule de Guarnido. Francisco de Goya aussi. N'en doutons pas.

C'est beau, simplement beau. Et on sait à quel point il est difficile de faire simple. Cela se dévore de la première page à la dernière. Personnellement, j'aurais aimé que cela ne se termine pas. Voilà 180 pages qui méritent une seconde lecture, voire davantage. D'autre part, cela m'a donné envie de lire le roman picaresque dont cette exceptionnelle BD est la suite imaginaire.
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Ah les Indes Fourbes... J'ai hésité à le critiquer en me disant : à quoi bon ?

Bah oui à quoi bon ?
On réunit quand même Guarnido (Blacksad) et Ayroles (De capes et de crocs), deux monstres de la BD quand même.
Alors, sans compter les critiques qui sont déjà dithyrambiques à sa sortie, sans compter l'aura qui émane des deux auteurs, et bah on ouvre le livre en sachant que ça va être bien.

On lit et puis on ferme le livre, bah oui c'était bien pas de surprise.

Ah si quand même, si comme moi vous ne connaissez pas l'histoire de Don Pablos de Ségovie, alors plongez dans cette oeuvre parce qu'on a là un récit rocambolesque de ce que peut être l'ascension sociale à la sauce imposteur.

Alors oui c'est un très bel objet, oui les dessins sont beaux, oui l'histoire est cool, oui vous devez avoir cette BD dans votre bibliothèque parce que... oui vous la relirez !
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