A. Une psychopathe. Et une !
Bon, déjà avec le premier opus, on avait compris que
Jocelyne Bacquet aimait se mettre dans la tête des psychopathes et on en attendait pas moins venant d'elle, cette fois encore ! C'est réussi. Elle nous plonge une fois de plus dans le cerveau complètement fucked-up de « Marie », une mère de famille qui préfère le meurtre en série plutôt que le point de croix. Chacun sa passion, tu vas me dire !
Alors, ça pourrait avoir un petit goût de réchauffé, cette histoire. On reprend un schéma qui fonctionne, on enlève quelques attributs virils au tueur, on lui ajoute une paire de Louboutin et hop ! le tour est joué. Sauf que non !
Jocelyne Bacquet arrive, avec un même schéma, à se réinventer. Parce qu'il n'y a pas UN type de psychopathe et la différence entre le caractère de Ludovic et de Marie est vraiment importante. Marie est + froide, maitresse de ses émotions même s'il lui arrive de perdre son sang froid.
Même si elle peut sembler un peu bizarre pour certains, elle arrive plutôt bien à faire illusion, là où notre psychopathe du tome 1 n'était qu'un allumé fini !
B. le jeu entre le chat et la souris
Le petit + dans cet opus, c'est également la relation qui se crée entre les flics et la tueuse. On assiste à un vrai jeu du chat et de la souris. Marie propose des énigmes à Verney et Charcot, ces derniers la manipulent en créant une dynamique gentil flic/méchant flic.
Finalement, très vite, on ne sait plus très bien qui se joue de qui et tour à tour, le traqueur devient le traqué. La dynamique est totalement différente de celle visible dans le premier opus. Encore une fois,
Jocelyne Bacquet arrive à nous offrir une tout autre histoire et j'aime beaucoup cette petite originalité.
Très vite, on est incapable de savoir quel camp a le dessus sur l'autre. Qui a une longueur d'avance ? Qui domine la partie ? Ça, on ne le saura pas jusqu'aux dernières pages…
C. Les dialogues ! Non, mais mate-moi ces dialogues !
La vraie particularité de la plume de
Jocelyne Bacquet, c'est bien sa façon d'écrire les dialogues. Encore une fois, on assiste à un vrai vaudeville et à des discussions totalement surréalistes compte tenu de la gravité des évènements.
Bien entendu, tu retrouves ces fameux biscuits, petit clin d'oeil au tome 1, mais ils passent en second plan. Non, ici, tu rentres + dans la vie intime des policiers et on se retrouve presque à parler poterie entre deux meurtres. Ouais, ça n'a strictement aucun intérêt pour l'intrigue, mais moi, ça me fait marrer ces dialogues ultra random en plein milieu d'un déferlement de violence.
Ça permet de souffler un petit peu, mine de rien. Et ça ajoute cette petite dose d'humour qu'on aime tant. Parce que là, Marie est bien + calme que notre précédent tueur. Donc tout l'humour qu'on pouvait tirer du grotesque de Ludovic, là, on oublie ! Et ce sont en grande partie ces dialogues qui te font sourire durant ta lecture.
Après, on va pas se mentir : ces dialogues sont assez atypiques. Dans le sens où ils sont parfois totalement random, mais pas que. La mise en page peut en dérouter certains. Un chapitre peut directement commencer sur un dialogue et tu n'as aucune idée de qui peuvent bien être les protagonistes !
Je sais que ça peut en freiner certains, moi, ça m'amuse !
D. L'après-lecture
Encore une fois, ça m'a beaucoup plu de suivre les aventures de notre couple de flics. J'ai aimé l'humour noir et le sadisme de Marie, mais surtout ce petit jeu qu'elle met en place.
J'ai trouvé qu'il y avait peut-être un peu moins de cynisme et d'humour dans cet opus, mais en même temps, c'est vraiment dû au caractère de Marie qui est + posée et surtout moins risible que Ludovic. Et puis, il faut bien l'avouer, je me doutais un peu de la vraie identité de Marie, c'était légèrement prévisible. Ce qui ne l'était pas du tout, par contre, c'est twist de fin ! Alors, là, je ne l'avais pas senti et finalement, il est génial parce qu'il justifie tellement d'éléments !
Donc si l'identité de Marie n'est pas une vraie surprise, le petit mot de a fin, lui, risque de te laisser sur la bouche grande ouverte.
E. PÉPITE OU PAS PÉPITE ?
J'aime beaucoup cette saga ! Comme celle de la commissaire Bombardier, je pense que j'ai trouvé mes chouchous polars avec
Jocelyne Bacquet. C'est vraiment le type de roman que tu lis quand tu veux passer un moment détente entre frisson et humour. Parce que, attention ! contrairement à son amie Bombardier, le duo Verney et Charcot ne nous transporte pas vers un polar blanc. Oh non ! Ils ont quand même affaire à de beaux psychopathes et faut parfois avoir le coeur bien accroché.
Mais moi, j'adore ça, et j'en redemande même !
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