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EAN : 9782923986975
148 pages
MEditeur (01/02/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Sous l’impact des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), mais aussi des restructurations qui, depuis une vingtaine d’années, bouleverse le monde des médias de masse, on assiste en ce moment à de profondes mutations des entreprises. Les jours des médias traditionnels sont-ils comptés ? Comment le journalisme citoyen en plein développement influence-t-il celui des médias de masse ? Avec les NTIC et les formidables possibilités qu’elles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans sa préface, Marc Baillargeon souligne les transformations économiques dans l'univers des médias. Il parle aussi des nouvelles technologies, du travail et des statuts des journalistes, de la place de la publicité…

Les mutations économiques soulèvent aussi des questions spécifiquement politiques, autour de la « conversation démocratique ». « Ces questions portent cette fois sur le rôle que jouent les médias dans cette vaste conversation, sur l'accès à l'information et sur ce qui s'ensuit, en particulier en ce qui concerne la participation citoyenne à la conversation démocratique ».

Le livre est issu d'un colloque organisé par le magazine A bâbord ! au printemps 2013.

Sommaire :
Première partie : Les mutations en cours
Philippe de Grobois : Entre pingouins et gazouillis. le journalisme à l'ère de l'indignation et du web social
Stéphane Baillargeon : Média, médiation, immédiateté. Portrait du journaliste en hamster dans sa roue
Simon Jodoin : Promesses et périls des nouveaux médias. Essais sur la médiasocialisation
Deuxième partie : Des promesses de démocratisation
Florent Daudens : Les nouveaux médias, promesses et périls
Anne Goldenberg : Critique, censure, surveillance et riposte à l'ère des médias participatifs
Troisième partie : Entre objectivité et militantisme
Isabelle Gusse : Journalisme, militantisme, impartialité et idéologie
Des membres du collectif GAPPA : Monstres des mutations médiatiques
Chantal Francoeur : Qui raconte quelle histoire sur quelle plateforme ?
Postface : Marc Laurendeau : Nouveaux médias : le meilleur et le pire

Compte tenu de la variété et de la richesse de cet ouvrage, je ne souligne que quelques éléments, choisis subjectivement, parmi les différents sujets abordés.

Philippe de Grobois parle, entre autres, du brouillage des frontières entre « émetteur » et « récepteur » d'informations, du Web social, de la multiplication des « sources », des « journalistes-citoyenNEs », de la culture de collaboration sur Internet, du journalisme contemporain, de neutralité et d'objectivité, du formatage conformiste, de l'illusoire impartialité, des lanceur-e-s d'alertes…

Stéphane Baillargeon traite en détail de l'immédiateté, « le symptôme d'un emportement dans un présent surdimensionné qui n'a plus d'autre horizon que lui-même », de la fuite perpétuelle dans l'urgence, du passé méprisé et de futur impensé, de « pipolisation médiatique du commentaire », de l'incapacité à se tenir à distance pour comprendre et critiquer… (en complément possible, le récent dossier d'Écologie & Politique N°48 : Résister à l'ère du temps accéléré);
Simon Jodoin parle de « médiasocialisation » et de promesses, de nouvelle idéologie de transparence, partage, liberté absolue, autonomie, influence. Il analyse les faces cachées de ce nouveau « contrat social », tout en rappelant les liens entre vente de contenus et mise sur le marché des appareils physiques. Il conclut : « le monde des nouveaux médias est un monde de possibilités stimulantes et la frénésie actuelle aura au moins eu l'avantage de nous permettre d'en prendre conscience. Il faudra travailler ensuite – et bientôt – à ce qu'il ne devienne pas un monde d'impossibilités »

Florent Daudens souligne, entre autres, la fragmentation de l'espace public, l'importance du temps pour les débats démocratiques. Certes les réseaux sociaux bouleversent notre conception de la réalité, mais « jusqu'à un certain point »…

Anne Goldenberg traite de la critique, de la censure, de la surveillance, d'internet comme « imaginaire communautaire et libertaire », du réseau et du principe d'exclusion et d'invisibilité, de la « fracture numérique », de l'activisme comme riposte, comme contre-pouvoir et prend comme exemples, WikiLeaks, Anonynous et Telecomix. Elle signale le risque de fragmentation du discours « au gré de l'individualisation expressive et de mobilisations plus ponctuelles et superficielles ». Elle termine sur les « saveurs technoféministes » et des exemples sur l'utilisation des médias sociaux par des « femmes arabes ».

Isabelle Gusse analyse les « liens » entre journalisme et militantisme, les prétentions à l'impartialité, les généralisations communicationnelles, les techniques de « manipulation cognitive », cette neutralité qui interdit « de poser une quelconque analyse politique un tant soit peu approfondie », la place des « expertEs », les faits divers, l'actualité comme construction et choix, la « personnification de l'Actualité », les « bigots du capitalisme néolibéral, la vente de l'attention aux annonceurs publicitaires…

Je choisis deux citations particulièrement significatives :

« Il s'agirait ici de s'interroger sur la mise en contexte ainsi que sur les tenants et aboutissants qui déterminent la genèse, le déroulement et la conclusion – ou pas – d'un événement politique tout en nommant les acteurs politiques, économiques, financiers, sociaux ainsi que la logique d'intérêt qui anime les relations de pouvoir qu'ils entretiennent entre eux »

« Tout en personnifiant l'Actualité, ces postulats mercantiles tendent à la doter d'une capacité autonome d'action, alors que dans les faits, l'actualité ne décide absolument rien par elle-même ».

Le Guet des activités paralogiques, propagandistes et antidémocratiques (GAPPA) propose des analyses sur le « monstre » des mutations médiatiques. Il traite, entre autres, de l'opacité, des biais dans la sélection « des sujets dignes de recevoir une couverture médiatique ». Une expression critique des choix et des omissions des médias traditionnels (voir en France les travaux d'Acrimed, http://www.acrimed.org/ et de sa revue papier Médiacritique(s))
L'exemple donné du dossier des grenades assourdissantes est particulièrement illustratif des pratiques médiatiques. Les auteurs soulignent la nécessaire collaboration, la mise en commun des ressources et des informations, contre la concurrence.

Chantal Francoeur pose des questions et propose des réponses sur « qui raconte, quelle histoire sur quelle plateforme ? ».

Marc Laurendeau post-face l'ouvrage en reprenant les grandes questions évoquées, parle d'un accès à une information plus large et non censurée, de recul de la vie privée en Occident, de prolifération des écrans, des scandales dévoilés par des médias non traditionnels, de vitesse contre l'originalité, du recul nécessaire aux analyses, et revient sur une phrase de Florent Daudens « la décision politique et démocratique suppose une réflexion ».

Un livre qui nous parle de la complexité et des contradictions des évolutions médiatiques. Un ensemble de réflexions nécessaires sur les médias, l'accès à l'information, les possibles et les limites des contre-pouvoirs citoyens…

Des débats toujours à approfondir à l'heure d'un présentéisme assourdissant. Que dire sur l'anonymat, la multiplication presque infinie des sollicitations, l'effacement rapide, la non-mémoire, la concentration industrielle, la place des automatismes, l'illusion d'agir, sans oublier l'analyse de ces collectifs qui n'en sont pas…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il s’agirait ici de s’interroger sur la mise en contexte ainsi que sur les tenants et aboutissants qui déterminent la genèse, le déroulement et la conclusion – ou pas – d’un événement politique tout en nommant les acteurs politiques, économiques, financiers, sociaux ainsi que la logique d’intérêt qui anime les relations de pouvoir qu’ils entretiennent entre eux
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Tout en personnifiant l’Actualité, ces postulats mercantiles tendent à la doter d’une capacité autonome d’action, alors que dans les faits, l’actualité ne décide absolument rien par elle-même
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