AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Philippe Paraire (Éditeur scientifique)
EAN : 9782841091089
101 pages
Le Temps des Cerises (01/09/1997)
4/5   2 notes
Résumé :

Lire aujourd'hui Bakounine, c'est découvrir les textes d'un activiste libertaire du XIXe siècle qui a toujours proclamé à la fois la volonté d'établir une société athée, collectiviste et internationaliste, tout en mettant le mouvement ouvrier en garde contre les dangers d'une dérive étatique des sociétés révolutionnaires. Cela conduit aussi à reprendre de manière renouvelé... >Voir plus
Que lire après Ecrits libertairesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sa vie est un roman. Mais qui est-il et que veut-il.? Michael Bakounine est un fomenteur de révolutions jusqu'au bout des ongles, de la première génération russe. C'est lui qui va donner le ton, en Russie, aux diverses sociétés secrètes anarchistes et concourir de manière unifiée à la révolution. Il disparaîtra au moment où il ne sent plus la chose balayée par des courants hostiles et nuisibles à la cause prolétarienne et paysanne, en un mot à la cause du peuple. 1905 sera effroyable de ce point de vue.
Il veut quoi, tout en ayant repris à son compte, les théories des penseurs français, allemands, suisses, anglais, faire la révolution russe, la destruction de la civilisation occidentale, avec ses vieilles formules, ses vieux préjugés ; la reconstruction de la société et de l'Etat sur des bases et d'après des principes modernes, plus conformes à l'égalité, à la liberté, à la justice. En gros et en bref, il veut abolir son embourgeoisement (civilisation occidentale) né après la révolution française. Sa nouvelle constitution de l'Etat reposait sur la fédération libre des communes indépendantes et productives.. et pour cela lever le peuple.. On voit là les germes des idées éparses de Lénine et de Trotski.. bien que Bakounine en verra les effets pervers avant, notamment la tentative de prise en main par l'Etat des structures révolutionnaires ..

J'entends le message de Bakounine, même si je ne puis le suivre sur l'idée de raser gratis qu'il assortit néanmoins de l'adapter chemin faisant, ce qu'il fera d'ailleurs. Raser gratis voulant dire ériger un monde athée débarrassé du poids de l'histoire à la place de .. J'entends l'aspect "historique" de son combat qui sera ensuite travesti objectivement à partir des années 1870.

On peut tenter une petite comparaison avec le mouvement des Gilets jaunes en France qui s'est fourvoyé après la première année des ronds points. On a vu la réaction s'organiser par Macron, sa police, les médias, et surtout le manque cruel d'un esprit fort capable de canaliser le mouvement et l'éviter de partir en vrille ; mais ce qui est sûr c'est qu'à un moment donné le pouvoir officiel a tremblé ..
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les idéalistes de toutes les écoles, aristocrates et bourgeois, théologiens et métaphysiciens, politiciens et moralistes, religieux, philosophes ou poètes, sans oublier les économistes libéraux, adorateurs effrénés de l’idéal, comme on sait, s’offensent beaucoup, lorsqu’on leur dit que l’homme, avec son intelligence magnifique, ses idées sublimes et ses aspirations infinies, n’est, comme tout ce qui existe dans le monde, qu’un produit de la vile matière.

Nous pourrions leur répondre que la matière dont parlent les matérialistes, matière spontanément, éternellement mobile, active, productive, la matière chimiquement ou organiquement déterminée et manifestée par les propriétés ou les forces mécaniques, physiques, animales et intelligentes, qui lui sont forcément inhérentes, que cette matière n’a rien de commun avec la vile matière des idéalistes. Cette dernière, produit de leur fausse abstraction, est effectivement une chose stupide, inanimée, immobile, incapable de donner naissance au moindre produit, un caput mortuum, une vilaine imagination opposée à cette belle imagination qu’ils appellent Dieu ; vis-à-vis de l’Être suprême, la matière, leur matière à eux, dépouillée par eux-mêmes de tout ce qui en constitue la nature réelle, représente nécessairement le suprême néant. Ils ont enlevé à la matière l’intelligence, la vie, toutes les qualités déterminantes, les rapports actifs ou les forces, le mouvement même, sans lequel la matière ne serait pas même pesante, ne lui laissant rien que l’impénétrabilité et l’immobilité absolue dans l’espace ; ils ont attribué toutes ces forces, propriétés et manifestations naturelles, à l’être imaginaire créé par leur fantaisie abstractive ; puis, intervertissant les rôles, ils ont appelé ce produit de leur imagination, ce fantôme, ce Dieu qui est le néant, « Être suprême » ; et, par une conséquence nécessaire, ils ont déclaré que l’Étre réel, la matière, le monde, était le néant. Après quoi, ils viennent nous dire gravement que cette matière est incapable de rien produire, ni même de se mettre en mouvement par elle-même, et que par conséquent elle a dû être créée par leur Dieu.

Qui a raison, les idéalistes ou les matérialistes ? Une fois la question posée, l’hésitation devient impossible. Sans doute, les idéalistes ont tort et les matérialistes ont raison. Oui, les faits priment les idées ; oui, l’idéal, comme l’a dit Proudhon, n’est qu’une fleur, dont les conditions matérielles d’existence constituent la racine. Oui, toute l’histoire intellectuelle et morale, politique et sociale de l’humanité est un reflet de son histoire économique.

Dieu et l'Etat
Commenter  J’apprécie          00
Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d’autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté. C’est au contraire l’esclavage des hommes qui pose une barrière à ma liberté, ou ce qui revient au même, c’est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que encore une fois, je ne puis me dire libre vraiment, que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d’homme, mon droit humain, qui consiste à n’obéir à aucun autre homme et à ne déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchis par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l’assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tout le monde s’étend à l’infini.

On voit que la liberté, telle qu’elle est conçue par les matérialistes, est une chose très positive, très complexe et surtout éminemment sociale, parce qu’elle ne peut être réalisée que par la société et seulement dans la plus étroite égalité et solidarité de chacun avec tous. On peut distinguer en elle trois moments de développement, trois éléments, dont le premier est éminemment positif et social ; c’est le plein développement et la pleine jouissance de toutes les facultés et puissances humaines pour chacun par l’éducation, par l’instruction scientifique et par la prospérité matérielle, toutes choses qui ne peuvent être données à chacun que par le travail collectif, matériel et intellectuel, musculaire et nerveux de la société tout entière.

Dieu et l'Etat
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : littérature russeVoir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}