Plutôt déçu par ma première lecture d'un des romans ayant conduit à la très bonne série TV "le sang de la vigne": pour une fois les images (et les acteurs) priment sur les mots. On passe néanmoins un moment agréable en vacances, entre 2 verres de Bordeaux ....
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Il la ramena sous la véranda et l'embrassa sur le front en lui promettant de revenir bientôt.
-Avant l'été ? demanda-t-elle en souriant, puis, dans un murmure, elle ajouta : Ne tardez pas trop, tout de même....Les jours rallongent, mais seulement pour les vivants.
Georges Gimonprez qui, tout au long de sa vie, avait mis un point d'honneur à être redouté et respecté, se trouvait soudain sanctifié par la mort. On ne lui trouvait que des qualités insoupçonnées, des mérites inattendus, des vertus cachées; tout au plus étaient mentionnées quelques menus défauts inhérents à sa forte personnalité, quelques incartades vénielles dues à son brillant parcours.
Il s'était toujours rêvé une fin digne de sa prestigieuse carrière, une postérité glorieuse, son nom à jamais gravé sur les tablettes de l'histoire bordelaise, mais le destin en avait décidé autrement. Il serait raconté plus tard que Georges Gimonprez avait exhalé son dernier souffle, dans une assiette de purée.
Barbaroux commanda un café allongé, retourna une chaise sur laquelle il s'assit à califourchon, bras croisés sur le dossier.
- Bon, on va tout déballer sans finasser et sans se renifler le croupion, si vous voyez ce que je veux dire, annonça-t-il avec calme.
-Je saisis à peu près l'image.
Il se réjouit de ne pas trouver de contravention sur le pare-brise. Il lui arrivait d'éprouver ainsi de petites joies dérisoires, jubilant d'avoir provoqué une situation répréhensible et d'en sortir indemne.
Entretien avec Noël Balen à l'occasion de la sortie de son livre "Ecran Noir" à paraitre le 18 octobre 2018.