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EAN : 9782070742356
304 pages
Gallimard (14/03/1996)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Entre réalité et fiction, Visas antérieurs raconte l'histoire d'un gamin du siècle qui part des mines d'ardoise du Poitou pour devenir guitariste de rock dans un orchestre américain. Il cherche à être quelqu'un mais il le fait à la manière rude et sans concessions de ceux qui ont choisi le rock'n roll pour unique attitude. Sa quête : retrouver la piste de J.J. Cale, et devenir un de ces Guitar Heroes qui rôdent, depuis le pire bled du Texas jusqu'à l'Olympia ou au C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans les années 60 et 70, un enfant de la mine d'ardoise devient un grand guitariste de rock aux USA

Publié en 1996, le premier roman de Luc Baranger - doté d'une puissante inspiration autobiographique pour cet enfant élevé par sa grand-mère, "ex-dame de petite vertu au grand coeur", et son grand-père d'adoption, militant anarchiste plusieurs fois emprisonné - posait les fondations d'une oeuvre singulière, nourrie de luttes sociales, d'injustices dénoncées souvent en vain, dans laquelle les personnages parviennent à survivre grâce au catalyseur de la musique, et tout particulièrement du blues rock.

On suivra donc, dans plusieurs séries de flash-backs, l'enfance dans le village minier des ardoisières de Trélazé dans le Maine-et-Loire, les premiers balbutiements musicaux passionnés, le départ vers l'Angleterre puis l'Amérique du protagoniste principal, rapidement guitariste renommé, jusqu'à la rencontre magique avec le - pas encore mythique, mais déjà nimbé d'une aura de talent exceptionnel - J.J. Cale (le créateur notamment de la chanson "Cocaine" qu'Eric Clapton rendra mondialement célèbre), les tournées hallucinées aux quatre coins des États-Unis, le mariage enfin - tout en plongeant au passage dans les vies paradoxales de ses deux parents adoptifs.

Pour reprendre la formule bienvenue et étonnamment juste de la quatrième couverture de la Noire Gallimard, un roman qui "raconte comment le rock'n'roll, sous d'autres formes, fut (un temps) la continuation de l'éternelle et polymorphe lutte des classes.


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A qui pensez-vous quand vous entendez fredonner : She don't lie, she don't lie, she don't lie, cocaïne ?

Eric Clapton ? Perdu...

J.J. Cale ? Gagné ! Visas antérieurs vous tend les bras.

Caloïnomane devant l'éternel, Luc Baranger nous narre, entre autres, l'histoire d'un jeune gars de Trélazé, guitariste de rock-blues, qui part du jour au lendemain sur la piste du génial compositeur de l'album Naturally. Je dis "entre autres" car Visas antérieurs nous parle aussi de la guerre 1939-1945, des luttes sociales, du blues, de la scène rock des années 70-80. le tout dans une langue savoureuse que n'aurait pas reniée Michel Audiard.

Les amateurs de Cale seront ravis et les autres auront une bonne raison de découvrir le style unique, blues-country-rock-jazz, de l'inspirateur d'Eric Clapton et de Dire Straits.
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ce livre se présente comme un roman rock, c'est-à-dire un récit où la musique joue un rôle prépondérant, ce qui est le cas dans la 1re partie : un guitariste français se met sur la piste de son musicien fétiche : J.J. Cale.

Le récit est ensuite interrompu pour développer le passé. Cette longue digression n'a pas de lien avec la musique mais elle a le mérite de bien ancrer le personnage principal et mieux faire comprendre ses motivations pour quitter, d'abord la France puis l'Angleterre. En fait, l'histoire est un peu secondaire car c'est plutôt la langue qui mérite d'être appréciée. L'auteur a une façon bien à lui d'utiliser la musicalité des mots et ne serait-ce que pour ça, le livre mérite d'être lu.

Seul hic : comment peut-on passer sous l'Hudson en arrivant par l'aéroport JFK de New York (p. 17) et traverser l'East River (p. 20) pour se rendre au New Jersey ? L'auteur et moi n'avons pas eu le même cours de géographie.
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Albert Naubadie, héros et narrateur de ce récit, n'a a priori pas le patronyme d'un "Guitar Hero" yankee.

Guitariste fasciné par le blues depuis son enfance, habité de mythologie étasunienne, la musique de JJ Cale lui fait quitter l'Europe et prendre la route de Nashville pour rencontrer celui qui a réussi à matérialiser le son de ses rêves.

Ce voyage au loin va aussi lui faire remonter l'histoire des grands-parents qui l'ont élevé à Trélazé, au bord de la Loire - Laurène, la grand-mère si belle et pas mamie pour un sou, ancienne prostituée pendant la guerre pour ne pas être une crève-la-faim, et Henri, mineur, militant anar et libertaire avec une fossette à la Kirk Douglas, deux individus au grand coeur et au parcours d'aventuriers, à travers les bouleversements du vingtième siècle.

Visas antérieurs est une histoire qui n'a pas du tout le blues, pour un roman à la très belle musique.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un jeudi après-midi, au tout premier rang, avant l’entracte, nous eumes droit à un documentaire sur la culture du coton dans le delta du Mississipi. Ce court métrage fit basculer ma vie à cause de ce qu’on appelait alors l’illustration sonore : un blues syncopé, simple car joué par un Noir sur une méchante guitare, montant d’un ton sur quatre mesures et redescendant d’autant sur les quatre suivantes, me cloua au fauteuil comme un condamné à mort sur une chaise électrique. Par la porte ou par la fenêtre, j’allais devoir apprendre à jouer de ce machin qui me procurait un plaisir intense et nouveau. Aujourd’hui encore, presque trente-cinq ans plus tard, ces mêmes accords me procurent les mêmes ivresses.
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J'appartiens à cette génération de l'immédiat après-guerre où forcément tous ceux qui nous entouraient émargeaient aux Compagnons de la Libération. De l'instit' au curé, du bedeau au fossoyeur, pas un qui n'eût fait zapater les viaducs, pancho-villé les convois de munitions et ouradourer du Boche. Des héros ! Mômes, il nous suffisait de laisser traîner les oreilles dans les arrière-salles de bistrots pour en avoir le cœur net. Des Roland à Roncevaux, des Bonaparte à Arcole, j'en ai côtoyé toute ma prime jeunesse qui se tartarinaient le passé immédiat à l'heure du Pernod et du belote et re et dix de der. C'est très récent cette mode d'exhumation de nazillons carte vermeil. Pendant une quarantaine d'années, nous avons vécu avec les "toughs" des héros comme voisins de palier. C'était à fin de cohésion nationale. Il fallait ou-bli-er. Ils devaient être si peu à rien avoir à se reprocher que l'amnésie collective avait été le seul Ausweis possible vers l'avenir.
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