L'art de rien

Il n'est pas simple de raconter sa vie, de surcroit lorsque l'on a été maltraité. Philippe BARBIER le fait avec brio.

Il nous décrit sa vie d'enfant placé, déplacé sans cesse, remplie de vitupérations, de brutalité, de méchanceté, d'absence d'environnement familial sécure. Il dépose ses souvenirs douloureux objectivement sans véhémence.

L'auteur emploie un langage simple, direct, précis, sans apitoiement. Il a le talent d'écrire avec ses yeux d'enfants et cela pilonne le lecteur.

De bonnes rencontres vont jalonner sa vie adulte. Il va découvrir la sculpture et va en faire un outil de renaissance.

Il va s'engager dans ADT Quart Monde et donner sa vie pour les plus vulnérables avec sa famille.

Un message poignant, résilient, plein de bonté et d'abnégation.

Merci à Babelio et les éditions Quart Monde pour l'envoi de ce livre.

Dans le cadre des masses critiques, merci à Babelio et aux éditions Quart Monde de m'avoir fait découvrir ce livre de Philippe Barbier aujourd'hui disparu.
Ce livre, et l'histoire qu'il raconte, sont la preuve que tout le monde, quoi qu'il ait vécu, peut trouver un équilibre et le bonheur. Et même, aider les autres, pas pour rattraper ce qui a pu manquer, mais parce que l'auteur a horreur de l'injustice, et qu'il voulait faire davantage écouter les adolescents placés dans les centres, et tenter de changer la société.
Il a trouvé l'amour, et découvert le sens du mot "famille", il a aidé pendant des décennies le mouvement ATD Quart Monde, et trouvé ainsi la force d'aller vers les autres, lui qui de par son histoire, avait juste appris à prendre les choses comme elles venaient pour se protéger.
Il a aussi sculpté, pour exprimer ce que ses mots n'arrivaient pas à dire.
J'ai été très touchée par cette histoire, qui a réveillé de douloureux souvenirs, mais comme toutes les histoires de résilience, elle est à découvrir car elle fait du bien !

Dans le cadre de la Masse Critique Babélio, j'ai reçu L'Art de Rien, un récit de Philippe BARBIER "Sur le fil de ma vie"

Philippe Barbier nous raconte son enfance, de ce dont il se souvient. Il est rendu à sa famille vers 6 ou sept ans pour des raisons financières mais il est accueilli comme un étranger, un larbin. Il doit faire toutes les corvées que ses frères et soeurs ne font jamais. Il va commencer à traîner sur le terril en rentrant de l'école pour être le moins possible dans ce lieu où il ne se sent pas chez lui.

Les répits sont courts et Philippe devient le souffre douleur. Pourtant, ce petit garçon reste un rebelle et regarde sa vie sans jamais se plaindre. Rien ne lui semble pénible parce que, finalement, c'est comme ça. Pourtant, les corrections paternelles sont disproportionnées et maltraitantes.

Il s'échappe la nuit pour jouer au clair de lune et même s'il se fait prendre, il continue à imaginer des jeux.

Mauvais garçon ?
Il découvre la lecture dans une vieille armoire mais sa scolarité se dégrade : Philippe ne parle plus, il est sale, mal habillé et il sent mauvais. Il est finalement renvoyé de l'école ce qui n'arrange pas sa situation "chez lui". Les actes de maltraitances sont devenus courants. Pourtant, l'auteur livre son histoire comme s'il s'en était détaché.

Il sera ensuite placé chez une tante, puis au foyer Joie Chrétienne jusqu'à 12 ou 13 ans.
Mais il quitte le foyer pour une institution située à Jumet où il va rencontrer Marc dont il n'aura ensuite plus jamais de nouvelles.
Mais aucune institution ne prévoyait un placement à long terme. Scolarité difficile, manque de limites et de repères. Philippe est transféré dans le foyer Wasmuel où il restera jusqu'à ses 21 ans.

Vers l'indépendance :
C'est dans ce foyer que Philippe va se (re)construire, chercher à comprendre son univers familiale et rencontrer Françoise. Il devra subvenir à ses besoins. Il revient alors vers ce qu'il connaît : la vie dans les foyer, pour travailler avec les éducateurs.

Il rejoint ATD Quart Monde à l'âge de 26 ans, en 1985. Il fonde sa propre famille avec son épouse, Françoise et leurs trois filles.
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Depuis plus de 60 ans, ATD Quart Monde rassemble celles et ceux qui veulent s'engager pour mettre fin à l'extrême pauvreté et construire une société plus juste, qui respecte les droits fondamentaux et l'égale dignité de toutes et tous. Fondé en 1957 par Joseph Wresinski et des habitants d'un bidonville de Noisy-le-Grand et aujourd'hui présent dans plus de 30 pays, ATD Quart Monde est un Mouvement international non gouvernemental et sans affiliation religieuse ou politique.

J'ai lu le chemin chaotique de l'enfant à l'artiste, que partage, en toute sincérité, Philippe Barbier. C'est un témoignage vérité et une ode à la liberté d'être soi, très inspirant, plein d'humanité et d'humilité.

Une lecture dans laquelle on entre comme en amitié, par une une écoute de moins en moins superficielle et dont on est généreusement récompensé.

L'écriture colle à l'évolution de l'auteur, de pauvre et lointaine dans les premiers chapitres, elle va au fil des pages devenir accomplie.


Merci aux édition Quart Monde de m'avoir offert la possibilité de lire cet ouvrage, reçu dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio.

Je remercie Babelio/Masse critique et les éditions Quart Monde qui m'ont offert ce roman. C'est l'autobiographie de Philippe Barbier, aujourd'hui disparu, membre d'ADT-quart monde et qui est devenu également sculpteur
Philippe Barbier y raconte son enfance très malheureuse puisqu'il a été maltraité et ballotté de foyer en foyer. Il n'a pu compter que sur lui-même pour évoluer et se faire une place dans la vie. Sa rencontre avec sa femme lui a permis de se « réconcilier » avec sa famille. J'ai trouvé qu'il faisait preuve, en cela, d'une capacité de pardon extraordinaire, vues les horreurs auxquelles il a été confronté durant son enfance. Mais on parle d'une personne hors du commun qui s'est mis au service des plus pauvres et des plus fragiles durant plus de 30 ans.