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EAN : 9782227476097
355 pages
Bayard Jeunesse (28/04/2006)
3.64/5   7 notes
Résumé :
La colère est un moment nécessaire de la vie croyante. Contre la réduction du christianisme à un amour béat, ce livre invite à « considérer la colère comme un moteur capable de transformer une énergie potentiellement dévastatrice en cette violence de vie qui accompagne le processus de toute naissance ». Quand Jacob combat avec l’ange au gué du Yabboq ou lorsque Jésus rappelle qu’il n’est pas venu apporter la paix, on voit bien que la relation à Dieu connaît les mome... >Voir plus
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L'identité ne relève ni du savoir sur soi ni du savoir sur l'autre: on n'explique pas une identité ; on est qui on est et si autrui se sent menacé, c'est son problème comme on dit aujourd'hui; démontrer que l'on n'est pas menaçant, car aucunement hostile ni désireux d'écraser, ne servirait pas à grand-chose. A chaque nouveau face à face avec autrui et avec Dieu, Jacob aura à s'appuyer sur lui-même - à se prendre tel qu'il est avec amitié et bienveillance - pour accueillir l'AUTRE tel qu'il est, d'apparence hostile ou amicale, simplement parce qu'il est son AUTRE et qu'il désire la relation. En effet, il y a plus important en autrui que ses doses d'hostilité et de bienveillance, impossibles à établir avec certitude. Il y a son visage. C'est ce que Jacob criera immédiatement au verset suivant: je n'ai rien pu savoir, il ne m'a rien expliqué mais je l'ai vu face à face; son identité, c'est son visage et non ses intentions; mon identité, c'est mon visage et non les ratés de mon histoire ou ma peur de me présenter avec mon nouveau nom. En même temps qu'il consentait à ne rien savoir de la valeur de l'identité de l'AUTRE, Jacob recevait la bénédiction qu'il avait commencé par demander [...] En montrant mon visage à l'AUTRE, en m'exposant à lui et en courant le risque d'être pris pour ce que je ne suis pas, j'ai accueilli le visage de l'AUTRE comme un cadeau similaire : il me laisse décider moi-même s'il est ami ou ennemi, si je vais me replier ou me montrer à lui tel que je suis, quoi qu'il puisse m'en coûter.
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Comme le rappelle B. Cyrulnik, «ce n'est pas l'événement traumatisant qui est mis en rêve, c'est l'impression qu'il déclenche [..]. L'étonnante capacité [des rêves] à faire revivre dans le présent de la nuit une représentation intense réveille la trace des émotions provoquées lors du réel passé. Et le rêve, représentation d'images, réveille ces fortes émotions [...]. Mais comme le rêve est aussi un processus d'apprentissage qui fraye des voies dans les neurones, il incorpore dans la mémoire ce que nous avons pensé des événements exceptionnels. Si notre entourage nous présente cette épreuve Comme une victoire, nous éprouvons de la fierté, mais s'il nous raconte que cette même épreuve est une humiliation, nous rêverons la métaphore de celui qui se promène tout nu parmi les invités élégants de la réception du préfet [...] Ce que l'événement évoque, c'est la signification qu'il prend dans l'histoire du sujet.» Or, Jacob n'a pas été félicité par sa mère, encore moins par son père et son frère. Il est parti comme un voleur, en proie à la peur. La bénédiction a pris les couleurs d'une malédiction. Rébecca, seul témoin de tous les faits réels, ne les a en tout cas pas présentés à Jacob comme une «victoire», et Jacob a pu retenir de son histoire qu'il avait été impuissant sur toute la ligne : incapable de se défendre face à une mère abusive, incapable de faire face à Esau et d'assumer son acte, incapable d'être reconnu par son père et apprécié pour lui-même... tout juste bon à obéir aux membres de sa famille au gré de leurs désirs.
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Être acculé à faire face... C'est ce qui marque la fin de tel ou tel dysfonctionnement particulier. On peut se représenter toutes ces années passées à l'étranger, mariage, famille, profession, comme le temps nécessaire à ce que j'appelle le «souffrir-sans ». Jacob a bien dû aller de l'avant, prendre sa place dans la société, mais en cadenassant la souffrance passée tout en continuant à se comporter en fonction d'elle. Il n'y avait jamais eu d'AUTRE pour l'aider à exister autonome dans sa différence. Il avait toujours « souffert-sans». Ni plainte, ni colère.. Vingt ans et pas un jour de plus: quand le fruit est mûr, il tombe de l'arbre ! Ésaü approche et Jacob ressent déjà sa présence dans les environs - la simple existence de cet AUTRE - comme une agression. Il ne connait pourtant rien des intentions réelles de son frère. Les messagers envoyés vers Esaü avec une salutation pacifique de sa part lui font un rapport laconique: «Lui aussi marche à ta rencontre, il a quatre cents hommes avec lui» (32,7). Sont-ils armés? Esaü a-t-il bien accueilli la nouvelle? Qu'est-ce qui empêche Jacob de se renseigner? S'il cède immédiatement à la panique, n'est-ce pas que son monde intérieur lui a toujours fait voir dans les autres humains soit des êtres soumis et manipulables, soit des agresseurs dont il convient de se mettre à l'abri ? Le non-savoir où il demeure nous informe que c'est fini. Il vient un moment où l'on ne peut plus (comme on l'avait toujours fait) éliminer l'autre soit en le consommant soit en le fuyant.
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Si le sacrifice a structuré notre vie, c'est que nous avons été sacrifiés, sans notre consentement bien entendu. Cela nous a programmés depuis si longtemps qu'une voix intérieure nous commande toujours de nous sacrifier, même si cela nous fait enrager. Tel est notre dysfonctionnement, qui plonge ses racines dans des blessures inaccessibles. Un Seul en vient à bout, pour autant que nous fassions le travail préliminaire. Larmes et supplications resteraient stériles si Jacob n'accueillait pas avec amitié cette image de lui-même qu'il déteste: un faible dont on abuse parce qu'il a toujours besoin de se sacrifier. En consentant à cette réalité qui est la sienne, il sacrifie la seule chose que Dieu lui demande de sacrifier : l'image idéalisée de lui-même.
[...] Se déplacer, ou plutôt accepter d'être déplacé, consiste essentiellement à renoncer à une neutralité où l'on végète. C'est à une affirmation de soi sans repos que l'AUTRE provoque Jacob en cette nuit peu ordinaire. L'heure est venue de déclarer la guerre à la paix glacée qui lui tient lieu de relations. Jacob pouvait se croire non violent, sans part active aux conflits de sa famille. Il n'en était rien, ni avant, ni pendant, ni après son exil.
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D'où vient que la confrontation paraisse terrifiante, alors que le vis-à-vis, lui, la trouve anodine et que par la suite on en sourit soi-même (« dire que j'étais malade de peur à l'idée de m'opposer à cette personne»)? Pourquoi une telle démesure entre les émotions et la réalité? Nous avons évoqué la nouveauté de la chose : si c'est une grande première, il y a de quoi redouter le moindre face à face lesté de contestation ou de désaccord. Mais on peut invoquer une raison supplémentaire : plus le mal subi a été destructeur et la douleur enfouie, plus la colère accumulée risque d'exploser à l'improviste comme sautent les fusibles. Une colère démesurée est donc probablement à la mesure de la douleur endurée. On a vite fait aujourd'hui de qualifier une personne en grande souffrance de « victime ayant toujours besoin de se plaindre». Mais est-il si sûr que sa plainte ait été réellement entendue, accueillie. prise au sérieux ? Et l'intolérance à la plainte d'autrui n'annonce-t-elle pas, presque immanquablement, une intolérance au moins aussi grande à l'expression de sa colère ?
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https://www.laprocure.com/product/1030090/basset-lytta-cet-au-dela-qui-nous-fait-signe
Cet au-delà qui nous fait signe Lytta Basset Éditions Albin Michel
C'est un des livres événement de la rentrée et pour beaucoup, ce sera un livre déroutant. Lytta Basset, théologienne protestante et auteur incontournable de nos librairies religieuses, avait profondément touché avec son livre Ce lien qui ne meurt jamais, dans lequel elle relatait l'épreuve de la perte de son fils Samuel. Avec Cet Au-delà qui nous fait signe, l'auteur propose une sorte de suite en dévoilant un fait personnel troublant, cet « Événement improbable » qui sera le début d'une longue quête personnelle et croyante, aux confins des sources chrétiennes et parapsychologiques. Ce livre, qui pousse la porte de la Vie qui est promise après la mort, est une immersion en eaux profondes, mais toujours vigoureusement attachée à l'Évangile. Un témoignage troublant, unique et très courageux. ©La Procure
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