C'est un beau livre, dans la lignée de ses journaux précédents (Présent d'incertitude, Les années difficiles, Passage de la Bonne-Graine ...). On est admiratif devant la volonté de vivre de cet homme, qui, jusqu'à sa mort (survenue alors qu'il avait plus de 99 ans), malgré les difficultés de santé, s'est acharné à poursuivre son oeuvre. Certains passages sont un peu longs, surtout la dernière année, mais j'aime sa "fraîcheur" quand il s'émerveille devant une rose ou un arbre, j'aime ses notes de lectures, j'aime sa lucidité quand il parle du vieillissement, j'aime ses propos quand il commente l'actualité.
J'aime moins ses répétitions, sa ferveur religieuse .. mais quand j'ouvre une page de son dernier journal (ou de ses autres journaux), je me ressource, et je me sens plus forte pour affronter le monde. C'est bien là le propre de la bonne littérature.
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Je ne sais pas avec précision ce que je cherche dans l'écriture, mais je sais que sans elle je n'aurais pu survivre. Apporter aux autres un peu de beauté, les aider à se comprendre en leur racontant pour une part mon histoire enveloppée de la liberté et du caractère épique de mon imaginaire. je ne puis aller beaucoup plus loin.
La nature de nos livres, la substance de nos phrases doit être immatérielle, non pas prise telle quelle dans la réalité, mais nos phrases elles-mêmes et les épisodes aussi doivent être faits de la substance transparente de nos minutes les meilleures où nous sommes hors de la réalité et du présent. C'est de ces gouttes de lumière cimentées que sont faits le style et la fable d'un livre.
Les souvenirs poussent tout droit comme les arbres du jardin et leurs feuilles ont chacune leur vie et leur histoire.
16 octobre 2009
Temps très froid - il a gelé certaines nuits - qui me pèse. Le long hiver et ma frilosité malheurifiée me donnent souvent envie de mourir. Ne pas céder à ce faux désir car, dès que je perds le souffle, je sens la terreur m'envahir, donc !
Ombres légères des arbustes, qui se meuvent dans le vent derrière moi. Leur présence seulement par l'ombre. Rien, lenteur douce du rien solitaire.
Payot - Marque Page - Henry Bauchau - Diotime et les Lions