Bourrasque

Bourrasque de Nathalie Bécue
Éditions Riveneuve/Archimbaud

Bourrasque est un texte singulier, empreint de nature, de tempête, de fureur et de poésie.
L'histoire d'Alice se déroule dans le comté de Wicklow (Irlande) réputé pour sa forêt aussi enchanteresse qu'inquiétante. Ce soir de tempête, Alice Burke se lamente devant la dépouille de son mari Dan Burke. Celui-ci avant de passer de vie à trépas à exprimer le souhait, ultime affront pour la dame de la maison, de quérir sa soeur pour sa toilette mortuaire.
Alice, épouse serviable et soumise remet en question le bien-fondé de sa loyauté tandis que quelqu'un frappe à sa porte.
C'est un vagabond, John, qui vient demander l'asile, la météo s'acharne, les démons et les spectres assaillent les esprits. Il est des soirs où la frontière est fine entre la vie et la mort, fantômes et vivants. Une discussion s'engage entre Alice et John, bientôt rejoints par Michael Dara, voisin et éleveur de moutons, mais aussi personne de confiance pour Alice, celle-ci lui avait demandé de quérir la soeur du défunt.
Une soirée pour découvrir que les souhaits des uns et des autres ne sont que désillusions. Dans le bal des apparences, la vie distribue les dés et puis un soir hors du temps, chacun se risque à remettre ses propres cartes sur la table, alors peut-être que l'issue, pour tous, pourrait être autre.
Dans ce huis-clos, les quatre personnages s'expriment par de longs monologues ponctués de dialogues aux accents aussi vifs que cinglants, Il est aisé de rentrer dans la tête des protagonistes et de connaitre leurs fêlures et leurs desseins.
Ce texte s'inscrit dans une trilogie, le premier opus L'Apprentie Sage-femme narre l'enfance d'Alice, celui que je présente est le second, le troisième s'intitule La demande.
Je suis curieuse de connaitre la genèse et l'épilogue de cette histoire.
Agrémenté des dessins d'Olga Prader qui insuffle une respiration entre les pages.
Lu dans le cadre d'une Masscritique Babelio, je remercie les éditions Riveneuve pour cet envoi. (et leur patience).

Bourrasque est une pièce de théâtre courte mais intense. Elle présente un couple marié dans une femme isolée loin de tout : l'homme (Dan Burke) git mort dans une pièce, sa femme Alice veille son corps désemparée par la situation. Déboussolée et perturbée à l'idée d'abandonner son mari pour prévenir autrui de son décès, Alice cogite et ressasse une vie conjugale loin d'être parfaite. La météo ne prête pas non plus à la sortie extérieure : la tempête s'annonce, tout comme un étranger bien décidé à quémander l'hospitalité.
Nathalie Becue a écrit une Bourrasque avec des personnages singuliers dont on découvre l'ambition et les non-dits au cours de ces 64 pages. La météo prend sa place et participe à l'intrigue, envoyant du renfort au duo initial. L'autrice a travaillé son texte incisif et campé ses personnages. L'atmosphère du huis clos est bien rendue avec un rythme (monologue, dialogues, tirades,...) et des surprises, des révélations, bref du théâtre en mode contemporain avec une ossature classique. le texte est servi par quelques dessins abstraits d'Olga Prader qui illustrent l'écrit.. Bourrasque se lit vite et intrigue par une fin étonnante et pleine de mystère. Intéressant.
Lu dans le cadre de la Masse critique Babelio : merci à Babelio et à la maison d'édition Riveneuve/Archimbaud.

Alice Burke veille son mari, mort, seule dans sa maison au milieu du comté sauvage de Wicklow, en Irlande. Elle réfléchit à sa vie. Dehors, l'orage gronde. Un vagabond frappe à sa porte pour demander un abri. le dénommé John va-il être une oreille attentive ?

Bourrasque est une pièce de théâtre en huis-clos. Alice, John et bientôt un autre visiteur parlent de la vie, de la mort, de la solitude, de leurs démons.

J'ai ressenti le tumulte de la nature, aux portes du foyer. Là, dans cet espace confiné, je me suis imaginée au coin du feu, à écouter cette femme rongée par une vie sans saveur et ce vagabond providentiel qui saura comprendre ... J'ai apprécié ce texte autour des aléas de la vie et des espoirs peut-être perdus...