Un traitement de choc

J’ai toujours eu des idées assez… décriées, controversées. Mais il faut voir grand ! C’est pour le bien de tous. L’armée américaine a toujours fait des expériences sur ses soldats, pour qu’ils n’aient pas peur, qu’ils dorment très peu… Je voulais fabriquer une machine de guerre avec des animaux qui ne lâchent jamais leurs proies. Créer une arme redoutable d’un animal qui obéit, un véritable carnassier. Puis chez les hommes, des soldats qui obéissent, ne dorment pas, oublient la peur, pas de remords, pas de traumatismes… J’ai fait des recherches de drogues et médicaments sur les rebuts de la société.

Puis vient le temps des slows, le quart d’heure américain comme ils appelaient ça dans le passé. Lionel l’invite sur la piste. Ils dansent tendrement, puis de plus en plus chaleureusement. Elle se laisse porter. Ils s’embrassent, s’embrasent. Plus rien n’existe autour d’eux. Sans parler, ils se comprennent. Leurs regards en disent long. Le temps a défilé à vive allure, la boîte ferme. Ils se prennent par la main et se dirigent vers la sortie.

C’est devenu la routine dans leur couple. Elle est psychologue pour les riches, les « people ». Une petite déprime, une petite pilule. Ils ont surtout besoin de parler. Aucun challenge pour lui. Mais bon, elle a choisi. Ça lui plaît. Le problème, c’est surtout les enfants. Ils veulent jouer aux rebelles, aux rejetons de la société, veulent leur indépendance mais au moindre problème, ils sont bien contents de trouver l’argent de papa.

« Dans les méandres du vide que tu m’as laissé, tes empreintes saignent… Ton absence perce mon âme déversant la noirceur de mes états drame »…Autre passage : « Sur les dunes des cœurs arrachés, les vents soufflent ma douleur, je m’enfonce dans la nuit… Mon cœur atrophié, trop fier pour te l’avouer… »

C’est mon psy qui m’avait dit à l’époque d’écrire ce que je ressentais car j’étais incapable de m’exprimer, d’extérioriser mes pensées, ce que je ressentais. Je ne sais pas pourquoi je les ai gardés. Par superstition sans doute. J’avais peur de souffrir à nouveau si je les détruisais.