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EAN : 9782742734450
380 pages
Actes Sud (30/09/2001)
4.02/5   25 notes
Résumé :

Une jeune Algérienne revient à Oran pour la mort de sa tante et revit les circonstances du meurtre de sa mère, en 1962 ;
une Normande catholique, mère de huit enfants franco-algériens, est enterrée en grande pompe au cimetière musulman du village de son époux ;
Une institutrice signe son arrêt de mort en racontant à ses élèves l'histoire de la femme découpée en morceaux...

Entre folie meurtrière et résistance farouche, de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cinq nouvelles, un conte, un récit : sept textes sur la condition des femmes en Algérie et dans le monde musulman, femmes menacées par les islamistes, femme française aimée par un algérien, heureuse avec lui, enterrée comme une reine dans un cimetière musulman, femme de journaliste assassiné, fillettes enlevées …
Destins divers, heureux ou assassinés, depuis les années 40 jusqu'à nos jours en passant par les combats de la guerre d'indépendance. Des pages qui nous font voyager entre l'Algérie -Oran, Alger -, l'Europe – Paris, la Hollande, la Normandie, la Sardaigne, Verdun, l'Alsace, Monte Cassino, l'Allemagne et le Moyen Orient Bagdad, Alep, le Kurdistan….
Un commun dénominateur : La femme, sexe faible et opprimé, sexe fort aussi.
Une violence au quotidien.
Une écriture fouillée, précise, percutante, difficile parfois
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Un recueil magnifique dans lequel Assia Djebar porte la voix des femmes, la mémoire collective d'un passé orageux, alarmant, déchirant.
Quand enseigner une langue étrangère, écrire ses idées, dénoncer un obscurantisme régressiste, précipitait indubitablement dans un gouffre, la faucheuse n'étant jamais bien loin.
C'est durant deux espaces l'Algérie et la France et durant deux grandes périodes coloniales et post indépendance que cinq nouvelles, un récit et un conte prennent vie. Des histoires, des routines touchantes, déprimantes dans une Algérie écartelée, brisée, tachetée de sang rouge, celui de milliers d'innocents.
Je ne peux que vous conseiller chaudement la lecture de cette pépite.
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Ce livre, aux accents violents, évoque l'Algérie coloniale et post-coloniale. il est servi par une écriture directe, sobre et dure, qui relate la vie dans cette contrée méditerranéenne très éloignée des clichés dont sont parfois parés les rivages de cette mer. Il raconte des rêves de fuite, l'exil voulu mais difficile, la nostalgie de la terre natale, les retours improbables, le bilinguisme déroutant, la violence des jours ordinaires.
Ecrit par Assia Djebar dans les années sombres de l'Algérie indépendante, cet ouvrage prend la forme et le fond d'un conte dramatique.

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Oran, langue morte est un recueil de cinq nouvelles, un conte et un récit, paru en 1997, il met en scène la femme, son histoire, son combat, son pays - l'Algérie - celui qu'elle veut fuir à tout prix.

Djebar retranscrit la violence de l'Algérie, la violence que subit l'Algérie, la violence que subit la femme qui y vit, cachée, oppressée, étouffée dans ses villes lessivées à la mémoire blanchie, cités désertes aux façades tatouées de nostalgie, devenues mémoires gelées et langue morte.

Tous les personnages sont des femmes : Yacouth, Isma, Annie, Atyka, Félicie, Ourdia, elles racontent, à différentes époques, leurs itinéraires, occultées par ce silence ancestral, leurs histoires déchirantes et révoltantes.

Assia Djebar a ce talent de porter haut cette voix féminine, longtemps restée dans le silence, dans la peur, cette voix qui se réveille et raconte.

Elle raconte l'histoire d'une exilée qui revient à son pays et se remémore la perte de ses parents assassinés par l'OAS, la vie d'une Roumia mariée avec un Algérien, enterrée comme une reine dans un cimetière musulman, l'assassinat d'une malheureuse fille par sa mère pour l'honneur du père, une professeure d'arabe qui raconte l'assassinat de son mari Mourad, celui qui n'avait pas peur de dénoncer l'intégrisme par sa plume, ou encore l'histoire de Atyka, la Shérazade moderne, amoureuse de la langue française, assassinée sous les yeux de ses élèves par les sanguinaires.

Vous l'avez compris, il s'agit de sang, de meurtres, de raconter une Algérie d'angoisse et de peur, des effrois saisi sur les lèvres de ces femmes. Pourquoi ? pour essayer d'atteindre ce lecteur qui permettra à cette écriture de libérer l'ombre de cette voix féminine qui palpiterait jusqu'à l'horizon...

Mais je me le demande : existe-t-il encore aujourd'hui du rose, au soleil couchant, au soleil sanglant, dans le ciel Algérien ?

Lien : https://www.instagram.com/li..
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Histoires terribles de femmes algériennes confrontées à la violence barbare et qui résistent encore et toujours.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un jour, ils me reconnaîtront, au square ou dans un supermarché, ils m’abattront le lendemain, devant le hall de l’immeuble, quand je sortirai (car je ne laisse passer aucun jour sortir pour le soleil, pour le printemps, le désir de parler en moi, avec mon air d’anonyme vieillie mais dehors !) (P. 78)
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Le lendemain de ce bain, j'ai contemplé mes paumes ouvertes, auréolées dans leur creux d'un cercle écarlate, presque noirci, celui du henné de la veille. J'ai humé longuement mes mains ainsi teintées : "je sens l'odeur du paradis !" soupirais-je, traversée à nouveau du désir d'Omar.
(...) J'ai, plusieurs fois, ce même jour de vendredi approché mes mains de mes narines : je les ai respirées fiévreusement, paupières frémissantes. Ne devenaient-t-elles pas celles d'une autre ; ou bien oserais-je, à notre prochaine rencontre au studio - "ce soir ou demain" me dis-je ardente, impatiente, - , oserais-je les lui tendre ainsi, paumes rougies : - Omar, humez-les donc, ce n'est pas un baisemain d'homme du monde que je vous demande !
Il rira, surpris. Prendra, de ses mains longues et brunes, les miennes.
-Sentez-les ! insisterai-je, en les ouvrant, telles des grenades, sous son nez. Que retrouvez-vous, Omar ?

- L'odeur... l'odeur du henné ! dira-t-il en gardant mes doigts, une minute encore.
-Non, l'odeur du paradis !
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Ma tante, enfin ma mère adoptive, quand elle me tendit ces deux plaques -66 et 67 maculées de tâches brunâtres -, venait de dérouler cette terrible nuit. Celle où, fillette de dix ans, je n’avais pas voulu les accompagner. Où j’étais restée accroupie sur mon matelas, jusqu’à l’aube. Elle m’a donné les plaques en silence. Une offrande ? Une restitution. Du doigt, j’ai touché ce sang séché sur les deux numéros qu’on leur a choisi à la morgue. J’ai emporté ces plaques, quand j’ai quitté la ville, à dix-huit ans. Je les garde sur moi, ces jours-ci, lors de mon retour. (P. 27)
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[...] le prénom c'est quoi, sinon une affaire de religion?
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Videos de Assia Djebar (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Assia Djebar
L'écrivain prix Goncourt 2015 pour "Boussole (Actes Sud) Mathias Enard et l'écrivaine Kaouther Adimi ("Au vent mauvais", Seuil, 2022) rejoignent le Book Club pour parler de littérature algérienne : l'incontournable "Nedjma" de Kated Yacine, Assia Djebar, Mohammed Dib... L'occasion de partager avec les auditeurs et auditrices des lectures fondatrices de leur rapport à l'écriture et à l'Algérie.
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