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EAN : 9782364130098
160 pages
Vents d'ailleurs (22/03/2012)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Paco a dix ans quand il traverse son pays à vélo, explore chaque recoin de son Andalousie natale. À 16 ans, mentant sur son âge, il s’engage aux côtés des Républicains, prend part à la guerre d’Espagne, lutte pour ses idées de fraternité. Il mène les hommes, commande et espionne pour la République jusqu’à ce qu’il s’enfuie, battu, en 1939, sur le bateau Republica sur la Méditerranée avec Oran à l’horizon.
Déraciné mais toujours aussi engagé, il va retrouver à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Consternation !

Seul mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. Comme tu as souffert mon Andalousie. le sang a coulé dans tes ruelles, des corps déchiquetés ont endoloris ton pays, des hommes ont oublié leur drapeau et leur patrie.

Nous sommes l'été 1936 à Malaga, en pleine guerre civile espagnole. D'un coté les républicains, de l'autre les nationalistes dirigés par le général FRANCO. Paco a 16 ans, un sac à dos rempli de rêves et d'illusions. Il ment sur son âge pour rejoindre les républicains et défendre corps et âme ses idéaux pour une Espagne libre. Mais Franco gagne du terrain et ressort victorieux de cette bataille. Devant un pays déchiré et à l'agonie, il fuit sa terre vers l'Afrique du nord en clandestin et va continuer de se battre plus que jamais pour sa patrie. Mais il va connaitre les méandres des camps prisonniers. Il sera victime de la faim, de la torture, du sang qui gicle. Il va être témoin de la folie des hommes, des corps désarticulés, des bouches que l'on bâillonne pour étouffer les cris des femmes, des hommes et des enfants.

Dieu et son pays l'ont oublié. Son coeur se remplit d'amertume, de colère et de désillusion. Mais au bout de cet enfer, Oran. Cette ville semblable à Malaga va l'adopter comme son propre enfant. Mais comment être heureux loin de sa femme, de sa famille de son Andalousie qu'il aime tant ? Combien de temps va durer cet exil, cette longue nuit d'absence ?

Ce récit je l'ai pris en pleine figure parce qu'il raconte la mémoire de mes grands-parents, mais ma tendre enfance n'a pas voulu l'entendre. Ce livre vient me rappeler leurs paroles et aujourd'hui je comprends. Comme Paco ils ont fuit leur Andalousie mise à feu et à sang dans l'espoir d'une vie meilleur ailleurs. L'écriture de Yahia Belaskri est fluide, généreuse et sincère. le texte est puissant, juste et fort en émotion mais sans apitoiement, ni haine aucune. Ce livre ne raconte pas seulement mon histoire, il parle de la folie des hommes mais aussi des liens d'amour qui unissent les êtres et nous rappelle qu'il faut toujours aller de l'avant et se battre pour ses idéaux et ses rêves.

Ce roman est venu à moi par deux fois, la première au salon littéraire du livre arabe où j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur, Yahia Belaskri qui m'a gentiment dédicacé ce livre pour un ami, et la deuxième, dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babélio grâce aux Editions Vents d'ailleurs.

Une longue nuit d'absence, mon Espagne, mon Andalousie…

Poignant !

Ce livre me tenait à coeur car il raconte mes racines. Lors de l'écriture de ce billet, j'ai jeté des tas de brouillons à la corbeille car jugés trop pathos, trop intimiste, trop politique, trop de ci, trop de ça….et puis un soir grâce à un quiproquo une personne, ni vue ni connue, a fouillé dans ma corbeille et a ressorti mes petites ratures, mes petites blessures qui ne sont ni trop ci, ni trop ça, mais juste MOI. Parfois les quiproquos viennent tout balayer, comme un vent de folie, et nous rappelle que malgré les multiples facettes qui nous servent de façade notre vrai visage ressort toujours un jour ou l'autre pour dévoiler ce que nous sommes vraiment. Je t'aime fort, ni point, ni parenthèse, jamais raisonnable, et toujours incontrôlable. Merci !

Je remercie vivement Babelio et les éditions Vents d'ailleurs pour ce moment de lecture.






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"Une longue nuit d' absence", est un roman de l' écrivain algérien Yahia Belaskri .En 1939 ,la guerre civile espagnole a tournée en faveur des troupes fascistes du sinistre général ,Franco .Les Républicains défaits prennent la fuite à bord du bateau ,Le Republica . Parmi les fuyards se trouve ,Enrique Sentier ,un jeune homme de dix-neuf ans .Il est natif de Malaga ( Andalousie ) .Il est courageux ,téméraire et épris de justice .Trois ans plus tôt , il s 'est engagé dans les troupes républicaines .Pour éviter la reddition , lui et ses compagnons d' armes prennent le chemin de l 'exil .A peine arrivés à Oran ,les occupants du Républica ont été jetés en prison ,et au bout de trois mois ,transférés dans un camp .
l''auteur laisse à voir le sinistre accueil réservé aux réfugiés espagnols par l 'Algérie-sous occupation française-et la série d' épreuves ardues auxquelles ,Enrique Sentier dit Paco et ses compagnons sont confrontés : prison ,camp ,travaux forcés dans le désert pour la construction d' une voie de chemin de fer .Les prisonniers effectuent des travaux exténuants ,affrontent une nature hostile ,les tempêtes de sable ...
Dans ce récit ,Belaskri , nous laisse voir sa ville natale ,Oran .Nous fait sentir , pénétrer cette ville cosmopolite :" ville imprégnée d' Espagne" .Paco fait fit des barrières entre quartiers -espagnol ,juif ,français ,celui dit "indigènes "des Arabes ( relégués et marginalisés ) .Il chemine d'une communauté à l 'autre comme un poisson dans l 'eau .
l''auteur parle aussi de la guerre coloniale et arrive à l' indépendance de l 'Algérie . Durant tout le récit , l' auteur utilise une langue limpide et concise
le roman se clôt en 2006 , avec le retour de Paco à son Andalousie natale ,un retour qui aura lieu après "Une longue nuit d 'absence".Paco va trouver les siens qui lui ont bien manqués et qu 'il a une grande hâte de revoir .
Un très beau récit .




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Je viens de terminer la lecture de ce nouveau roman de l'écrivain algérien Yahia Belaskri et je suis encore remué par ce texte. Certaines déclarations d'amour prennent parfois des détours assez surprenants, mais cette si longue nuit d'absence est un très bel hommage chargé de nostalgie à la ville d'Oran, à son histoire, à ses différentes communautés perdues.

Nous sommes dans l'entre-deux-guerres, dans le sud de l'Espagne, quand ce roman débute. Paco est un gamin effronté et courageux qui ose des défis qui marquent déjà son caractère intrépide. Il est le dernier né d'une famille. Adélia, sa grande et belle soeur vient de perdre son mari qui semble s'être suicidé mais qui, après analyse a sûrement été abattu par la garde civile. Nous sommes dans les prémices de la terrible guerre d'Espagne. Dans cette première partie du roman, Yahia Belaskri alterne entre les événements qui ont conduit le jeune Paquito, dit El Gupa, Paco ou encore Enrique Semitier à être enrôlé dans les troupes de l'armée républicaine espagnole et à subir l'accueil mitigé quelques années plus tard fait aux bateaux des républicains espagnols sur les côtes algériennes, le bagne dans le désert, les tentatives de fuite, ou encore la vie clandestine à Oran.

Paco est le personnage central autour duquel Yahia Belaskri construit son histoire. Sans être véritablement un héros lors de la guerre d'Espagne, il est dans ce contexte un leader qui, avec une bande de jeunes de son village natal, vont tous être incorporés dans l'armée républicaine. Alors que progressivement, on suit la dégradation de la situation militaire des républicains les poussant à un exil forcé pour ceux qui refusent la reddition, Belaskri évoque parallèlement la difficile arrivée de ces républicains en Algérie, terre française. Bagne, travaux forcés dans le Sahara, fuites, Oran.

Cette première phase du roman, si elle est intéressante au niveau de sa construction, renvoyant le lecteur d'un chapitre à l'autre, de l'Espagne à l'Algérie permet de poser les différents personnages sur lesquels Paco pose un regard où son idéal de liberté et de justice prime. de ceux qu'il laisse en Espagne comme son épouse et son beau-père qui subissent la répression franquiste. de ceux qu'ils rencontrent dans les quartiers arabes. de ceux dont il découvre la condition au travers de ses tournées dans l'arrière pays oranais. Par contre, on ne retrouve pas le rythme haletant dans son écriture de Si tu cherches la pluie, elle vient d'en haut dans ses descriptions. Comme si, malgré les éléments fournis qui nous permettent de camper dans la peau des guérilleros en Espagne ou des forçats en Algérie, ne poussait l'écrivain dans ses réserves.

Ce roman devient passionnant, à l'instar du précédent tant au niveau de l'écriture que le sujet qui s'engage dans une course dans laquelle le lecteur est happé et ne lâche plus prise, dans la 2ème phase qui est un magnifique portrait d'Oran, terre française où se juxtapose des communautés très différentes : arabes, français, espagnols, juifs, etc. Chacun évoluant dans des quartiers, dans un fragile équilibre que la guerre va progressivement faire voler en éclats. Sous la plume de Yahia Belaskri, et par le témoignage de ce républicain espagnol installé à Oran, personnage-charnière entre toutes les communautés, on découvre une ville qui pourrait faire penser à la Grenade de Maalouf. Mais subtilement, les failles de la structure qui vont conduire à l'explosion sont faites de discriminations, de statuts différents, et d'une absence de dialogues, d'une méconnaissance profonde des uns et des autres...

Cette toile de fond ne doit pas cependant éluder le travail sur le personnage de Paco, cet apatride quelque part. La puissance de ce roman, à côté de la dimension nostalgique de la narration d'Oran avant les dérives de la guerre, réside dans ce point de vue sur le personnage errant de Paco qui voit la terre d'accueil se défaire sous ses pieds sans avoir la possibilité de rentrer en Espagne.

Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
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critiques presse (1)
Lhumanite
23 avril 2012
La force de ce roman est à voir dans l’évocation en pointillés d’un destin de héros meurtri dans d’implacables circonstances historiques.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les conditions de sa détention étaient terribles, dix femmes par cellule, confiées à un curé sadique et pervers, qui les a profondément traumatisées par ses méthodes, confessions publiques, châtiments corporels, vexations continuelles, insultes et récriminations quotidiennes, mépris affiché pour ces PUTAS qui protègent les ennemis de la nation, humuliations poussées à l'extrême.
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Ni prisonniers, ni blessés, tirez au ventre! Tel est l'odre. Il y a ceux qui fuient et ceux qui se terrent, ceux qui pleurent et ceux qui hurlent à la mort. Il y a ceux qui abandonnent et ceux qui s'arment, et la folie s'emparent des hommes.
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[...]la mort est partout dans la ville, emportant les salauds et les innocents sans exclusive. Les appels se multiplient, les atrocités aussi. Les larmes grossissent dans les gorges et le sang se coagule devant les bouches d'égout.On sème la mort le long des rues. Femmes, hommes, enfants et vieillards, aucun n'en échappe.
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Je ne laissais rien à Cuba. J'étais pauvre et attaché à la liberté. Je me retrouve aujourd'hui en Afrique. même prisonnier, je suis heureux de fouler la terre des ancêtres parce que je suis africain, descendant d'esclaves.
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Adieu mon Espagne adorée,
dans mon âme je t'ai rentrée.
Et bien que je sois un émigrant
Jamais je ne t'oublierai.
(Chanson "El emigrante" 1949 Juanito Valderrama page 113)
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Videos de Yahia Belaskri (26) Voir plusAjouter une vidéo
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