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Armen Barseghian (Traducteur)
EAN : 9782863641224
204 pages
Parenthèses (30/11/2003)
4.07/5   7 notes
Résumé :

En une nuit, six cents intellectuels arméniens sont arrêtés dans tous les quartiers de la cosmopolite Istanbul.Cette rafle du 24 avril marque le début du génocide de 1915. La jeune Berdjouhi est l'une de ces épouses qui attendront en vain le retour des déportés. Elle devra vivre seule dans la grande capitale ottomane, devenue hostile. Le récit débute le jour où son mari, le militant Sarkis Barseghian,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Berdjouhi, jeune femme qui a vu partir son mari lors de la rafle des intellectuels arméniens d'Istanbul le 24 avril 1915, ignorante du sort de celui-ci, lutte pour sa propre survie et celle de son fils. Elle aide aussi courageusement ses amies à sauver de jeunes enfants enlevés pour être élevés par des familles turques.
Ce témoignage est tout-à-fait émouvant.
Cependant, à cette époque, j'ai eu l'impression que les femmes dont il est question dans ce livre ne peuvent exister que par leur mari, leur fiancé (ou son fils pour la plus âgée), qu'elles n'agissent qu'en pensant à eux, pour être digne d'eux.
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e n'avais jamais rien lu sur le génocide arménien, ce livre m'a immédiatement attiré car il s'agit du récit autobiographique d'une femme qui a fuit la Turquie et fait sa vie en France, son fils devenu avocat, a assuré la traduction de ce livre.

1915 la guerre est commencée depuis un an, la Turquie est alliée de l'Allemagne et les arméniens vivant à Istanbul font l'objet d'une surveillance très insistante.
Berdjouhi vient d'avoir un fils, son mari Sarkis Barseghian est un militant arménien brillant au visage "de prophète antique"
Il est,comme elle, animé par une foi totale dans la cause arménienne et prêt à sacrifier sa vie. Pour lui elle a quitté une famille riche et respectée.
Elle est inquiète
Le 24 avril 1915 lorsque la police secrète turque arrête six cent intellectuels arméniens (écrivains, journalistes, juristes) c'est le début du génocide.
Commencent pour Berdjouhi et les femmes arméniennes d'Istanbul ce qu'elle appelle " les jours de cendres" pendant cinq ans elle vivra seule, sans ressources, attendant en vain le retour de son mari. La ville est devenue dangereuse, elle est sans arrêt suivi lorsqu'elle se hasarde dans la rue.
A lire ce livre on est impressionné par le courage, la volonté qui anime Berdjouhi. Elle va devoir lutter contre la peur, le désespoir, la faim parfois. Son courage elle le puise auprès d'autres femmes dans cette communauté arménienne d'Istanbul privée des chefs de famille.
Cela nous vaut des pages émouvantes et passionnantes sur la vie de cette communauté, ses traditions, ses coutumes.

L'auteur rend très vivant le rôle du hammam haut lieu d'échanges entre les femmes, les repas pris ensemble, les croyances et les superstitions, la vie du quartier de pêcheurs qui après les arrestations est " un cimetière peuplé de vieillards "
Quatre femmes vont reprendre le combat des hommes. Les échos des massacres, des exactions, des tueries viennent jusqu'à elles " Comment appartenir à un peuple dont on éventre par jeu les femmes enceintes ? "
Leurs moyens sont limités, elles vont se consacrer à sauver des enfants arméniens enlevés à leur famille et adoptés par des dignitaires ou des policiers turcs.La situation rappelle les enlèvements d'enfants par les nazis, par la dictature en Argentine magnifiquement évoqué dans " Luz ou le temps sauvage" d'Elsa Osorio. On retrouve ici la même douleur, la même lutte.
Ce génocide fut un moment de honte pour l'humanité
Après bien des péripéties, Berdjouhi fera l'expérience de l'exil et consacrera sa vie à la protection des enfants immigrés.
J'ai beaucoup aimé ce témoignage, sobre, sincère, qui est un document fort sur cette période.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Dans" Jours de cendres à Istanbul" Berdjouhi Barseghian, femme de lettres, institutrice et femme politique arménienne, raconte depuis l'enlèvement des intellectuels arméniens dont faisait partie son mari en 1915, prémice du génocide perpétré par les turcs, jusqu'à l'inéluctable fuite vers l'étranger quand l'espoir s'amenuise. Entre temps ce sont des mois de surveillance par un policier, l'attente de nouvelles et surtout, l'organisation de la résistance.
Ce que je retiens de cette autobiographie c'est l'espoir que Berdjouhi n'a jamais perdu, l'espoir de retrouver son cher Ara. Il y a une certaine naïveté dans cet espoir mais elle apporte un peu de lumière dans la noirceur. Je retiens aussi l'amour d'une mère pour son fils, véritable secours pour elle. Enfin, toutes ses femmes seules du jour au lendemain qui ont oeuvré pour récupérer des enfants arméniens volés par des familles turques et organiser la fuite de ceux qui ont échappé à la rafle.
J'ai beaucoup aimé cette lecture car elle offre une vision claire de ces événements du point de vue des femmes, il y a un aspect très immersif, sans pour autant verser dans le pathos ou la violence. Nous sommes ici face à des femmes très affectées mais déterminées et sages.
La plume, ou la traduction tout du moins, est très belle. Il y a beaucoup de finesse et même une certaine poésie dans certains passages.
Le sujet n'est pas facile mais ce livre se lit très bien tant par l'écriture que par l'état d'esprit de l'auteure. C'est touchant et agréable à lire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tous les soirs j’avais le sentiment que nous nous réveillerions le lendemain en quelque désert sauvage, que plus rien des belles résidences, des jardins, des paysages merveilleux que nous avions tant admirés ne subsiterait, qu’un formidable typhon aurait tout emporté durant la nuit
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La population d'Istanbul fut touchée par les flammes échappées du brasier qui ravageait les chemins d'Arménie. Elle fut brûlée, blessée sans être totalement consumée. La capitale avait vu la disparition des dirigeants et des intellectuels, arméniens. Mais qu'étaient leurs souffrances et leurs angoisses, comparées à celles de leurs frères et de leurs sœurs ?
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a langue des hommes est impuissante à exprimer l’horreur que l’homme inflige à l’homme
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