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Renaud Morin (Traducteur)
EAN : 9782226208378
500 pages
Albin Michel (01/04/2010)
3.58/5   33 notes
Résumé :
"Cadre exotique, intrigue quasi-policière, et surtout un narrateur à la voix singulière, empreinte de tristesse et d’humour… Un grand livre." Stephen King

Qu’est-ce qui a pu pousser Martiya Van der Leun, brillante anthropologue américaine, à assassiner David Walker, un jeune missionnaire, avant de se suicider dans la prison thaïlandaise où elle purgeait sa peine ?

Fasciné par ce fait divers, Mischa, un journaliste récemment installé en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le monde est petit!
C'est il y a quelques mois, dans la salle d'embarquement de l'aéroport de Ubon Ratchathani dans l'est de la Thaïlande que j'ai rencontré l'un des personnages de ce livre, avant même de l'avoir ouvert.
La soixantaine altière, élégamment vêtu, costume bleu sombre, chemise blanche immaculée verrouillée au ras du cou d'une cravate rouge, cheveux blancs désertant une large front mais impeccablement plaqués en arrière, rasé de près, teint frais, l'oeil bleu intense.

Avant même de déchiffrer le badge fixé sur sa poitrine, j'avais instinctivement deviné qu'il n'était pas là pour la plongée ou le trekking .
Un acronyme abscons accolé à "Christ's Church" confirma mon intuition, Matthew
incarnait parfaitement le type de missionnaires que j'allais rencontrer dans "Le crime de Martiya van der Leun".

La recherche du mobile qui amena une anthropologue à assassiner un jeune pasteur américain constitue le fil conducteur de ce roman.
Fil si ténu que le lecteur le troquerait volontiers contre celui d'Ariane pour venir à bout des boursouflures tentaculaires du texte. Si j'en crois l'auteur, son éditeur lui aurait conseillé de nombreuses coupes sombres.
Je frémis à imaginer le dédale du manuscrit original.

Car, littérature américaine oblige, Mischa Berlinski nous fait le coup de l'histoire de famille. Des familles devrais-je dire, et c'est interminable car elles sont nombreuses et l'auteur remonte presque aux croisades.
Il a néanmoins potassé son sujet et réussit une mise en abyme du travail de l'anthropologue quand, outres ses missionnaires, il croque sans concessions les microcosmes "expatriés", universitaires ou, plus curieusement, celui des fans du Grateful Dead.

Autre point positif, Mischa Berlinski à vécu en Thailande, il connait le pays, on le ressent parfaitement lorsqu'il évoque la végétation, la nature et les paysages. C'est moins évident quand on aborde la population, les Thailandais sont les grands absents du livre si l'on exclu les Dyalos, une minorité ethnique du nord du pays inventée par l'auteur.

Stephen King aurait parait-il encensé ce livre et par là même contribué à son succès. J'ai peu lu King et ce sans être systématiquement épaté, mais quand bien même serait-il si génial qu'on le prétend son enthousiasme me semble ici un rien excessif.

A trop vouloir embrasser Mischa Berlinski m'a souvent perdu, trop bavard, trop fourretout. Il échappe in extremis à ma damnation grâce à sa parenthèse autour du Grateful Dead qui m'a fait plonger dans ma jeunesse et mes vinyles pour rédiger cette modeste chronique au son de la guitare de Jerry Garcia.

Truckin', got my chips cashed in
Keep truckin', like the do-dah man
Together, more or less in line
Just keep truckin' on

Livre très dispensable.






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Un jeune journaliste, installé avec sa compagne en Thaïlande, apprend par un ami qu'une anthropologue purge actuellement une peine de cinquante ans de prison pour le meurtre d'un jeune missionnaire.
Il se passionne pour cette histoire et essaie de comprendre ce qu'il s'est passé. Il entreprend alors des recherches auprès des familles de cette femme et de sa victime.

Nous découvrons alors le quotidien des missionnaires hollandais et celui des Dyalos, tribu isolée au nord de la Thaïlande dont l'anthropologue partageait le quotidien.
Ce roman m'a passionné du début à la fin. J'ai adoré apprendre plein de choses sur le quotidien des missionnaires et encore plus sur cette tribu et sur le travail des anthroplogues.

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Nouveau venu en Thaïlande, Misha, un jeune journaliste désoeuvré, s'intéresse à un fait divers singulier : le suicide en prison d'une anthropologue nommée Martiya van der Leun. La scientifique y purgeait une peine de 50 ans pour le meurtre d'un missionnaire qui, comme elle, s'intéressait à une peuplade méconnue, les Dyalos. Pour Misha, l'enquête vire à l'obsession.

Salué par Stephen King, ce roman s'appuie sur l'expérience d'expatrié de l'auteur en Asie. S'il emprunte la forme d'un polar, ce livre à l'écriture fluide, au ton quelquefois ironique et septique, est aussi un magnifique voyage en territoire inconnu. Au delà du Bien et du Mal. Dépaysant et déstabilisant, un premier roman réussi qui fait passer un bon moment de lecture !

Ah ! N'oublions pas que le riz a aussi sa place dans l'intrigue et nous ne le regarderons plus de la même façon dans notre assiette !
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[...] Une histoire, c'est un transatlantique quittant le port.

Misha Berlinski se met lui-même en scène dans un drôle de bouquin, une sorte de fausse biographie en forme de fausse autobiographie.
Son faux héros (Misha donc) part en Thaïlande sur les traces d'une fausse anthropologue (Martiya van der Leun) qui aurait fini dans les geôles thaï après avoir assassiné un missionnaire ...
Mystère et mystification. Nous voici partis avec Misha Berlinski (le personnage) au fin fond de l'Asie du Sud-Est, dans un village de l'ethnie Dyalo (une peuplade inventée de toutes pièces par Misha Berlinski, l'auteur).
Mais ce qui aurait pu n'être qu'un amusant exercice de style concocté par un brillant érudit s'avère en réalité un excellent roman mis en scène par un formidable conteur.
Car, dès les premières pages, on sent que Berlinski possède l'art de raconter des histoires, dans tous les sens de cette expression. Et nous, on aime bien qu'on nous raconte des histoires.
Surtout des comme ça, au parfum zen, à la saveur exotique, des histoires qui ont même jusqu'à l'air d'être vraies.
Car la tribu des dyalo ne sort pas tout à fait du chapeau mais plutôt des nombreuses lectures de Berlinski qui s'est visiblement passionné pour les ethnologues et sait parfaitement nous les rendre passionnants.

[...] Il lança son histoire. Il n'y a pas d'autre mot : une histoire de Josh O'Connor, c'est un transatlantique quittant le port, et quand vous avez prévu de dîner avec lui, vous savez à l'avance que vous allez prendre la mer. Ça fait partie du contrat.

Dès la lecture des premières pages, le contrat, on veut bien le signer et se laisser emporter au gré des multiples histoires que vont nous raconter les multiples personnages inventés par Mischa l'auteur et croisés par Misha le personnage, du Tibet en Thaïlande en passant par la Birmanie.
Avec ces deux Misha, on part à la dérive, comme lors d'un vrai voyage, avec un vague but un peu lointain (quand même, ce mystère du fameux Crime de Martiya van der Leun) et de multiples découvertes au fil des pages, de nouveaux personnages sans cesse rencontrés au long du chemin qui viennent nous raconter d'étonnantes histoires, comme autant de paysages à découvrir, sans cesse à la poursuite d'une arlésienne ethnologue.
Jamais la tension ne baisse au cours de long voyage de 450 pages car comme tous les bons conteurs, Misha Berlinski possède un sens inné du rythme, sachant parfaitement amener les ruptures et maintenir soigneusement son lecteur en éveil tout au long du chemin.

[...] Je n'avais aucune excuse pour être ici sinon que j'étais très curieux et que je pensais que si l'histoire était bonne je pourrais la vendre.

Oui Berlinski est un sacré curieux qui s'est visiblement pris de passion pour les anthropologues passionnées par 'leurs' tribus et qui sait merveilleusement nous faire partager ces passions.
On y apprendra bien sûr beaucoup de choses sur les anthropologues et leur travail : les pages sur le comptage des âmes du village [les dyalo en possède plusieurs d'où la vanité de ce travail !] ou sur l'écriture [les dyalo qui n'en n'avait pas jusqu'ici, s'amusent de se voir ainsi répéter ce qu'ils viennent de dire] sont savoureuses.
Le bouquin fourmille d'anecdotes sur cette peuplade étrange des ethno-anthropologues et certaines pages (comme celles sur la fameuse Kula de Malinowski) sont tout simplement lumineuses.
Berlinski fait preuve d'intelligence, d'humour et d'une insatiable curiosité (ça va peut-être avec). L'odyssée de Misha est une formidable histoire et un hymne chaleureux à la curiosité humaine.
On se retrouve embarqué dans ce voyage comme par L'art d'écouter les battements de coeur de Jan-Philipp Sendker : la découverte d'une étrange Asie par un occidental parti en quête d'on ne sait trop quoi.
De nous-même sans aucun doute.
Pour celles et ceux qui aiment les curieux.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Voilà un livre que j'ai lu d'une traite et que j'ai ADORE !
Misha Berlinski entraîne son lecteur sur plein de pistes différentes dans un roman ambitieux qui réussit brillamment à conjuguer histoire criminelle et enquête anthropologique avec un humour et une ironie très décalés.
Comment une jeune et brillante anthropologue en arrivera à assassiner un jeune missionnaire baptiste dans un hameau reculé du triangle d'or, c'est ce que cherche à savoir Misha Berlinski, qui tombe par hasard sur cette étrange histoire et dont la curiosité vire peu à peu à fascination : son enquête passera par la vie d'une famille entière de missionnaires établis en Birmanie et en Thaïlande depuis les années 50 et dont le seul souci est d'assurer le salut aux peuples primitifs de ces contrées ... et le conduira inévitablement à explorer la vie et l'oeuvre d'anthropologues célèbres ou contemporains de Martiya van der Leun : le tout avec beaucoup de recul et d' humour. Un roman d'aventure parfaitement construit qu'on ne lâche plus, brillant, drôle et instructif !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il suffit de passer cinq minutes dans la section d'anthropologie d'une grande bibliothèque universitaire pour s'émerveiller de l'immensité du monde et de la variété extraordinaire de ses habitants.
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Le bout de trottoir sur lequel nous dînions était bondé, à présent. Toutes les tables avaient été prises par des gens venus manger en famille. Un tuk-tuk orné d'un éléphant peint passa dans la rue, puis un autre orné d'une divinité hindoue à la peau bleue. Un vendeur d'ananas allait et venait d'un air absent, laissant derrière lui un sillage sombre de glace fondue, tandis que la clochette de sa petite voiture à bras tintait gaiement. Quelques vieilles femmes assises devant de leur porte mâchaient du bétel et crachaient un jus noir sur le trottoir et à l'intérieur d'une des Shop-house chinoises, je vis une demi-douzaine de jeunes gens en maillot de corps qui, à cette heure tardive, travaillaient à démonter des moteurs de moto.
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[...] Il lança son histoire. Il n'y a pas d'autre mot : une histoire de Josh O'Connor, c'est un transatlantique quittant le port, et quand vous avez prévu de dîner avec lui, vous savez à l'avance que vous allez prendre la mer. Ça fait partie du contrat.
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Alors il s'est retourné. Et j'ai vu le Riz. Le Riz, on le connaît ou on le connaît pas. Le Riz est comme la brume qui monte des rizières, comme des flammes d'argent. Je ne savais plus où je commençais, et là où il finissait. Il avait embrasé la rizière. Ses caresses, son odeur... d'où vient une chose si délicieuse?
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Je me mis à former une phrase autour du nom de David Walker, mais je me rendis compte qu'il me manquait un verbe suffisamment délicat. J'hésitai entre "assassiner", "tuer", "décéder" et "mourir". Je devais apprendre plus tard que les Walker préféraient dire qu'il avait été "rappelé dans la maison du Père".
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Vidéo de Mischa Berlinski
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Portrait féroce du pouvoir et magnifique histoire d?amour, ce roman inspiré de l?expérience de l?auteur rend un vibrant hommage à l?énergie éclatante du peuple des Haïtiens et de leur culture. Avec le regard d?un journaliste et la verve d?un collectionneur d?histoires, mêlant la tragédie à un humour ravageur, Mischa Berlinski s?impose comme un incroyable conteur.
http://www.albin-michel.fr/ouvrages/dieu-ne-tue-personne-en-haiti-9782226391940
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