J'ignorais que Berlioz fût un auteur , et pourtant il a écrit, et beaucoup. La nouvelle parue aux éditions Ombres est en réalité extraite des « soirées de l'orchestre », long ouvrage relativement décousu où des séances de répétitions sont autant de prétextes à des morceaux de bravoure sur diverses thématiques musicales. Ainsi, « Euphonia » est un récit décrivant une ville dédiée à la musique -et aussi son dernier refuge. Située dans un avenir lointain, elle fait figure d'exception alors que le sens de l'harmonie aurait déserté la planète - et plus particulièrement l'Italie dont Berlioz se gausse outrageusement.
Or, l'intéressant de l'affaire est que Berlioz lui-même, dans ce récit, semble considérer que la musique ne sert à rien. La sublime cantatrice émeut dans ses chants mais possède un coeur de pierre. le compositeur quoique génial est incapable de trouver la moindre inspiration ou consolation à son chagrin d'amour dans son art. L'art c'est bien, la cruauté et la vengeance, c'est mieux. le final inattendu est tellement gore qu'il en est jubilatoire. Après avoir fait au début de son texte des moues et des mines sur l'Arrrrt, le vrrrrai, le narrateur cocufié envoie valser (ah ah) toute considération esthétique et trucide à tout va en se fichant de la tierce comme de la quarte.
Plutôt rigolo, donc, et pas si anecdotique.
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Hector Berlioz. Le chant des chemins de fer.