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3,66

sur 523 notes
Je n'ai pas été conquise du tout par ce roman qui fait pourtant partie des grands classiques de la littérature française.
Bernanos nous livre ici un récit empreint de ferveur catholique, voire de mysticisme qui reprend l'éternel thème de la lutte entre le Bien et le Mal. le père Donissan, jeune curé de campagne qui fait preuve d'une extrême rigueur religieuse, connaît une expérience spirituelle qui lui confère une forme de "sainteté" et se donne pour mission de sauver la jeune Mouchette du démon du vice qui semble l'habiter.

Je n'ai pas du tout adhéré à la psychologie des personnages qui m'ont paru artificiels. Ce n'est pourtant pas faute pour l'auteur d'y avoir consacré des pages (et des pages et des pages...), puisque près de la moitié du livre est consacrée aux expériences (délires) religieuses du prêtre. Mais rien à faire: le mysticisme exacerbé du père Donissan me laisse complètement hermétique, et le dévergondage de Mouchette m'est également incompréhensible.

L'écriture est très inégale, tantôt lumineuse, avec des phrases ciselées tels des bijoux, tantôt brouillonne à la limite du compréhensible.

Je comprends que ce livre soit un monument en son genre et je concède bien volontiers qu'on n'en écrit plus des pareils aujourd'hui.
Toutefois, je suis restée sur le pas de la porte. le thème de l'opposition entre le Bien et le Mal est intemporel mais traité selon un angle beaucoup trop mystique et surtout trop long et trop rébarbatif.

J'arrête là avec cet auteur, c'est certain.
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Je suis atterrée!
Ainsi, pour Bernanos - le très grand écrivain très chrétien,- l'une des incarnations possibles du Mal, ce serait ça: une gaminette de 15-16 ans, adolescente révoltée, qui pour fuir son milieu étriqué se persuade qu'elle s'est amourachée du séducteur local.... Meurtrière par accident (mais ce n'est pas cela le plus grave, et le Bon Prêtre lui-même l'en absoudra).
De cette "Mouchette", d'autres écrivains, assurément, auraient fait une belle héroïne dévoyée, une "Ingénue" fièrement libertine... Mais chez Bernanos, non: une lointaine fille d'Eve, et qui revendique sa liberté! Donc coupable, forcément coupable - et néanmoins (bien sûr!) forcément pardonnée!...
Alors oui, de temps en temps, le souffle du surnaturel, de l'angoisse métaphysique . Par ailleurs, une belle écriture - presque trop belle, cependant, c'est-à-dire trop forcée, trop elliptique, et par moments ,sur certaines phrases, confinant presque à la charade.... (Que veut-il dire exactement?)
Mais bref, je m'étonne :
Juste après les grands charniers de 14-18, et sans prescience aucune des horreurs à venir, le Malin aurait donc eu du temps à perdre pour venir tenter un pauvre prêtre de campagne? C'est donc à cela qu'il s'amuse, le Diable, dans ces campagnes françaises en voie de déchristianisation? Il n'a pas bien d'autres choses à faire, des projets d'une bien plus considérable envergure, pour mener la pauvre humanité à sa perte?
"Sous le soleil de Satan"... Avec un si beau titre je m'attendais à la description ( tout au moins, le pressentiment) d'un troupeau sans dieu, voué à son propre anéantissement, dans un univers dévasté. Un regard sur cette humanité affolée, courant éperdument à l'abîme, telle qu'on l'envisage parfois de nos jours, et telle que les adversaires de la modernité pouvaient, je pense, la pressentir déjà en 1926, lors de la parution du roman. Mais non: rien d'autre que des préoccupations de soutane, de sainteté personnelle, de "directeur de conscience".
Cela semble si loin de nous, désormais: toute cette hiérarchie chrétienne, ce besoin forcené d'humilité, d'obéissance, et cette obsession du péché, qui certes structuraient toute la société... mais à quel prix!
En somme, un roman difficile à appréhender de nos jours, je le crains, sans une appétence mystique confirmée. Personnellement, je crois , et depuis bien longtemps, que j'ai perdu la clef....
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Chaque fois que je lis Bernanos je suis surpris par la richesse (et la tristesse) de son écriture. Combien d'auteurs sont capables, comme lui, de restituer la fine trame des sentiments qui nous animent ? Assez peu ; et c'est pour ça que Georges Bernanos mérite le statut de très grand auteur, et ce livre celui de classique de la littérature française. Comme le personnage principal, j'ai connu des instants de grâce et d'autres d'abattement. Avec Bernanos, même la sainteté devient terriblement humaine, attachante, et pour cause : il parle le langage universel de l'homme.
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Ce livre, c'est du lourd ! Et déposer une petite critique, vite faite mal faite, comme ça en passant, est un peu honteux. Je n'ai malheureusement pas la force ni le temps ni le talent d'écrire quelque chose qui soit à la hauteur de ce roman.
Je me limiterai donc à deux remarques.

L'écriture d'abord : d'un raffinement poussé, parfois trop d'ailleurs. Il faut lire en étant en forme car ce n'est pas toujours aisé. Toujours est-il que Bernanos démontre une virtuosité exceptionnelle dans la maîtrise de la langue. du grand art.

Le contenu ensuite : je ne suis pas sûr d'avoir saisi toutes les subtilités de la pensée de Bernanos mais je trouve qu'il y a dans ce roman consacré, somme toute, au Mal, une certaine résonance avec notre époque. Sous le soleil de Satan est le fruit de l'horreur de la Grande Guerre. A un moment où notre monde se retrouve confronté à sa finitude et à ses limites, la question du Mal n'est pas totalement dénuée d'actualité. Car la vision pessimiste de l'homme, qui, dans le roman de Bernanos, a perdu la transcendance, s'est égaré dans l'erreur et gère les affaires courantes sans espérance, n'est pas vraiment anachronique aujourd'hui.

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Premier roman de Bernanos, « Sous le soleil de Satan » nous entraîne dans l'éternel combat entre le Bien et le Mal, mené par un homme qui brandit comme arme sa foi en Dieu. Cet homme, c'est le jeune abbé Donissan qui débute son ministère sacerdotal dans le village de Campagne, dans le Nord de la France, dans les années 1880. Issu du monde paysan, l'abbé Donissan est un être rustique, peu doué pour les études, timide et maladroit. Mais pour son supérieur, Donissan est un être à part, voué à la sainteté. D'ailleurs, le jeune vicaire se démarque par une piété démesurée, obsédé par la lutte contre le Mal. C'est en la personne de Germaine Malorthy, dite Mouchette, jeune fille de 16 ans, que l'abbé Donissan va tenter de gagner ce combat. La jeune fille, par bravade, s'est donnée au marquis de Cadignan. Enceinte et menacée par son père, elle se réfugie chez son amant qui, inquiet pour sa réputation, la rejette. Lors d'une dispute, Mouchette tue son amant et s'enfuit.
L'abbé Donissan va se donner pour mission de sauver l'âme de la jeune fille.


L'aspect surnaturel de ce roman renvoie bien plutôt à un miroir naturaliste où l'homme apparaît dans la voie ordinaire de ses péchés. Lâche, affairiste, plus soucieux d'honorabilité que de rigueur morale, l'être humain pactise sans cesse avec le Mal. le personnage de Mouchette révèle également une lente et inexorable descente aux enfers, où la folie semble surtout guider ses actes. Toute la déchéance de la jeune fille semble incarner le Mal, véritable obsession pour l'abbé Donissan. Ce jeune prêtre tourmenté est lui-même en proie au paradoxe : dans sa répugnance au Mal, il le frôle plus d'une fois à son tour et est au bord du blasphème.

Ténébreux, lugubre, glacial. “Sous le soleil de Satan” offre une lecture déstabilisante et nébuleuse. Plus d'une fois on cherche la lumière qui n'apparaît pas. Empreinte d'un très grand lyrisme, c'est une oeuvre particulière et puissante où le combat entre le Bien et le Mal symbolise pour ma part les éternelles contradictions et faiblesses de l'âme humaine.
C'est une oeuvre trop sombre à mon goût et j'avais hâte d'en terminer la lecture.
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La sainteté impossible

Sous le soleil de Satan” de Georges Bernanos – qui est son tout premier roman, ne l'oublions pas – possède une force incroyable que les décennies passées n'ont pas éteinte.
C'est aux premières phrases que l'on reconnaît les grands livres :
« Voici l'heure du soir qu'aima P. – J. Toulet. Voici l'horizon qui se défait – un grand nuage d'ivoire au couchant et, du zénith au sol, le ciel crépusculaire, la solitude immense, déjà glacée, – plein d'un silence liquide… Voici l'heure du poète qui distillait la vie dans son coeur, pour en extraire l'essence secrète, embaumée, empoisonnée.
Déjà la troupe humaine remue dans l'ombre, aux mille bras, aux mille bouches ; déjà le boulevard déferle et resplendit… Et lui, accoudé à la table de marbre, regardait monter la nuit, comme un lis. »

En notre époque froidement rationnelle ou bien tout émoustillée par l'attrait de phénomènes prétendument paranormaux (nécromancie, chiromancie, cartomancie, et autres “scies” musicales pour chaises branlantes), il est bon de lire ou de relire ce chef-d'oeuvre bien vivant de la littérature française.
Qu'on soit ou non chrétien importe peu pour lire Sous le soleil de Satan. On peut être athée, agnostique, animiste, bouddhiste, je-m'en-foutiste et autres joyeusetés, c'est égal.
Le style de Bernanos est une grande tempête qui emporte tout sur son passage, même les consciences les plus réfractaires à son imaginaire.
Car Georges Bernanos sait faire parler le surnaturel avec une rare puissance d'évocation.
Ici, nous sommes loin des ectoplasmes invoqués par Victor Hugo à Guernesey ou autres fantômes de foire affublés d'un drap ridicule ; non, ici nous sommes confrontés à Satan en personne, rien de moins.
Satan n'a pas de queue fourchue ni de cornes de bouc, ça c'est bon pour la légende collective.
Celui que nous donne à voir Georges Bernanos est tranquillement travesti sous les traits d'un maquignon qui va cheminer dans la pénombre aux côtés de l'abbé Donissan ; et qui tentera en vain de faire plier la volonté de cet ecclésiastique afin de le désespérer de sa tâche quotidienne : le désespérer de sa foi, donc de sa vocation et de sa parole donnée.
“Vocation” vient du latin “vocatus”, qui signifie “être appelé”. Or, Donissan ne se sent pas vraiment appelé à être un berger des âmes. D'ailleurs, on voit bien qu'il se joue la comédie, notamment par le biais de plusieurs mortifications. Mais au fond, il n'est pas dupe : il sait bien que son être tout entier n'a pas la force de soutenir pareille vocation.
N'oublions pas non plus que le mot “foi”, est étroitement lié à celui de “confiance”. Et Donissan a si peu confiance en lui-même…
Il est comme son propre “diable” logé dans les replis de sa conscience.

Car, disons-le tout net : le Satan que nous dépeint Georges Bernanos est par trop excentrique et grotesque pour pouvoir effrayer son homme – et je pense, à ce propos, que l'intention de l'auteur de “Monsieur Ouine” était de nous en montrer une sorte de caricature bouffonne.
Pour cette raison, le Satan de Bernanos m'apparaît avant toute chose comme une représentation intime de la conscience torturée de Donissan.
Dans cette lumière grise et pâle, cette lumière de linceul, nous sentons l'abbé Donissan aux prises avec sa grande faiblesse humaine et tout son désir inassouvi de parvenir à “sauver des âmes”.
Il ne sauvera pas Mouchette. le destin de cette dernière sera le même que celui de l'autre Mouchette qui, dans “Nouvelle histoire de Mouchette” – récit terrible et prodigieux –, met fin à ses jours ; s'exile à tout jamais de la vie avec le goût amer du malheur coincé dans sa bouche.

L'abbé Donissan deviendra à la fin du récit, le “saint” de Lumbres. Il est étrange d'ailleurs de constater à quel point ce nom ressemble à celui de “Limbes” : les limbes qui ne sont rien de moins que les faubourgs de l'enfer.
Le saint de Lumbres se sent peu méritant de ce titre : car toute une croix d'impuissance pèse affreusement sur ses épaules d'homme.
Il sait qu'il n'a rien d'un saint, il en a la terrible conscience.
Il se sait imposteur.
L'imposture est d'ailleurs un thème central dans l'oeuvre de Bernanos : elle pose l'implacable question de la conformité entre notre parole et nos actes.
Car, après avoir exhorté le Ciel afin que lui soit donné le don du miracle, rien ne s'accomplira : l'enfant mort restera froid comme la terre d'hiver. Et c'est d'ailleurs là que se révèle également tout le génie de Bernanos : par sa faculté à nous faire espérer ce fameux “miracle” qui finalement n'aura pas lieu.
Ainsi le saint de Lumbres est ramené brutalement sur terre comme par la gifle d'une main immense ; cloué au sol, muré dans sa chair impuissante. C'est là que son humanité est, au fond, la plus bouleversante.

Le plus beau passage de ce livre, à mes yeux, se trouve dans les toutes dernières pages, lorsque le célèbre écrivain fictif, Antoine Saint-Marin (de L Académie Française) – qui ce me semble, a été inspiré à Bernanos par Anatole France –, se rend dans la paroisse du saint de Lumbres pour rencontrer cet homme d'église à l'aura mystérieuse ; et faire par là même une petite visite de courtoise hypocrisie à celui qui lui fait de l'ombre depuis le fond de sa paroisse isolée, à lui, le grand homme de lettres – et si peu de l'être.
Georges Bernanos nous le dépeint comme une sorte de dilettante pitoyable et désinvolte, façon de vulgaire journaliste qui se mêle de vouloir écrire sur un phénomène qu'il ne peut absolument pas connaître : à savoir la sainteté.
Antoine Saint-Marin – qui n'a de “saint” qu'une partie de son patronyme –, se retrouvera alors face à face avec un saint de Lumbres totalement inattendu.
Un homme dans le dénuement le plus extrême et qui n'aura pas besoin de “parler” – d'ailleurs il ne le peut pas, les lecteurs comprendront aisément pourquoi lorsqu'ils parviendront à la fin du livre –, pour foudroyer littéralement toute la petitesse et l'âme miséreuse de cet écrivain à succès, de cet homme tiède et minuscule.
La phrase muette qui se manifeste à la toute fin du livre, résonne comme le tonnerre et demeure longtemps clouée dans l'esprit.
Et c'est le silence qui remporte la dernière victoire.

Bernanos aura ces mots sublimes, dans un autre grand livre, “Journal d'un curé de campagne” :
« Garder le silence, quel mot étrange ! C'est le silence qui nous garde. »

Voilà de quoi méditer.

Thibault Marconnet
15/12/2013
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
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Au départ, c'est Maurice Pialat qui m'a donné envie de lire le roman de Georges Bernanos "Sous le soleil de Satan". C'est un très beau titre et il faut dire que j'ai retrouvé dans le film l'univers de l'écrivain français. Pourtant, j'ai eu beaucoup de mal à lire et à aimer ce roman. Est-ce que c'est parce qu'il s'agit d'un premier roman et que Bernanos en fait trop ? Je ne sais pas.
Il commence pourtant bien avec l'histoire de Mouchette, une petite provinciale de seize ans qui tombe enceinte d'un marquis. Comme celui-ci ne veut pas reconnaître son enfant, elle le tue. Par la suite, elle va faire une fausse couche ou bien avorte. Bref, elle perd l'enfant.
De son côté l'abbé Donissan croit devoir se châtier en se mortifiant sans doute pour éviter le diable. Il va pourtant rencontrer Satan sous les traits d'un marchand de chevaux et le curé de campagne se sacrifiera pour sauver les âmes damnées comme celle de Mouchette.
S'il se dégage une atmosphère et une ambiance particulière dans ce roman mais j'ai quand même eu du mal à comprendre cette histoire qui m'a semblée assez confuse et hallucinée. Je suis restée hermétique aux délires du curé.
C'est un livre beaucoup trop mystique pour moi.


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Toute l'expression de la foi chrétienne de Bernanos transpire à chacune des pages qu'accompagnent une plume divine, celle de Bernanos. le personnage central, l'abbé Donissan, un jeune prêtre est face à ses doutes sur sa foi, sa paroisse, la frustration de ses limites de croyant, la tentation. Mais le diable vient à sa rencontre, il le reconnait et ce n'est alors qu'une lutte sans merci. Ce n'est alors que tourment, souffrance, et lutte par la prière. Qui aura le dernier mot ? Arrive, Mouchette, jeune fille au caractère de héro, qui vient sur sa route tel un gage de Dieu, si sensible, si humaine, mais souffrante face à son crime et qui semble avoir échappé aux griffes du démon. L'abbé lui fait avouer son crime, elle se suicide. La lutte de l'abbé contre la présence du diable est à son paroxysme.
Deux personnages parfois ascétique parfois humain pour l'abbé, si entière, si forte en apparence et toujours émouvante pour l'autre, mais finalement au destin si fragile. Tous deux à l'âme incandescente par la présence du démon. Ces personnages qui annoncent en fait dans ce premier roman toute l'oeuvre de Bernanos. Un roman magnifique, un chef d'oeuvre du roman chrétien.
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J'ai eu du mal avec ce roman – le roman d'un écrivain catholique conservateur sur un prêtre qui atteint la sainteté, ce n'est pas ce que j'apprécie lire, je le savais. Il me manque de nombreux éléments sur la doctrine de la prédestination, la conception du Bien et du Mal selon Augustin, le jansénisme... J'ai cependant lu des aspects critiques sur l'oeuvre, j'ai écouté une émission de France Culture, les « Romans qui ont changé le monde » qui m'a apporté certains éclairages, mais je suis passée à côté. Je n'étais ainsi pas bien sûre d'avoir bien interprété la charge anticléricale contre certains prêtres vivant dans une forme de confortable mollesse, ou rapportant des ragots de séminaires, voire ne croyant pas à la sainteté. J'ai me suis plusieurs fois posé la question de la parodie ou du pastiche, ou, du moins, de l'excès dans l'écriture si mélodramatique qu'elle pouvait en devenir comique.
J'ai d'abord eu un problème avec la construction romanesque. Mouchette, seule personnage féminin si on excepte la bonne du curé qui n'a que quelques phrases, est une jeune fille révoltée contre les conventions, contre son milieu, contre certains hommes. C'est intéressant, c'est fort, oui. Elle pourrait se rapprocher des « diaboliques » de Barbey d'Aurevilly, autre écrivain catholique, sauf que sa force de vivre est très vite assimilée à de la folie, elle-même accepte de se voir comme une folle. Et, surtout, le prologue qui l'évoque n'est relié qu'indirectement aux parties suivantes.
J'ai eu du mal aussi avec l'irruption du fantastique dans le récit avec l'incarnation du diable. le curé est seul, de nuit, il se perd dans les chemins brumeux. Ce passage instaure une ambiance de malaise, on ne distingue plus trop le réel de la réalité, jusqu'à la représentation triviale du diable comme un vendeur de chevaux. Ce n'est plus la figure du diable inquiétant et tentateur de Milton ou de la Fin de Satan de Hugo, ce n'est qu'un maquignon sympathique et beau parleur, un homme du terroir. Je n'ai pas compris enfin l'intérêt du personnage de l'écrivain, un portrait en creux d'Anatole France semble-t-il, mais qui n'apporte que peu sur le plan purement romanesque.
J'apprécie l'excès, la folie, la destruction et la violence de Barbey d'Aurevilly, pas ce portrait hagiographique d'un homme si éloigné de moi.
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C'est l'histoire d'un personnage fortement inspiré du curé d'Ars, un prêtre totalement inculte, mais d'une grande humilité, qui n'est pas considéré, voire méprisé, par ses supérieurs, et qui est envoyé dans une nouvelle paroisse. Il y découvre la pourriture morale qui y règne, tente de sauver ses ouailles et fait preuve d'une grande sainteté, mais est soumis à la tentation du Diable. le livre commence par une mention de Paul-Jean Toulet (un poète/romancier peu connu de la fin du XIXème siècle), ce qui a fait couler beaucoup d'encre quant aux inspirations de Bernanos pour rédiger ce roman, qui est particulièrement original, puisqu'il mêle le surnaturel au dégoût de l'existence et du péché.
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