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EAN : 9782823607888
288 pages
Editions de l'Olivier (23/02/2017)
3.62/5   8 notes
Résumé :
Embauchée pour préparer l'ouverture d'un bar, Selva s'installe dans une station balnéaire inconnue. Mais plus les jours passent, plus ce projet semble incertain. La ville commence à prendre pour elle des tours inquiétants, voire menaçants.
Poli, lui, est vendeur ambulant d'encyclopédies. Trompé par sa femme, chassé de chez lui, il trouve refuge dans une bourgade où d'étranges évangélistes l'embauchent pour vendre des Bibles et... des dentifrices.
Selv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Carlos Bernatek, un auteur argentin presque inconnu sur Babelio, dommage....
Un premier livre intéressant, original et mystérieux " Banzai", traduit en 2014. Et voici une deuxième traduction qui vient de sortir, toujours chez les éditions de l'Olivier; en faites un livre publié en v.o. avant "Banzai", en 2007.

Fils d'immigrants tchèques (comme l'auteur), Poli Malachek, la cinquantaine est marié à une belle jeune femme, enseignante, de dix-huit ans son cadet, dont il a un petit garçon. Représentant de commerce en dicos et encyclopédies, rarement au foyer, son couple bat de l'aile. La cerise sur le gâteau, il découvre chez lui, un poème d'amour adressé à sa femme. Ses talents de détective vont s'avérer fatals, et comme un malheur n'arrive jamais seul......

Selva, jeune femme de vingt-cinq ans, quitte la ville pour un poste de gérant de bar dans une obscure, petite station balnéaire. Pour elle qui n'a vu la mer qu'à la télé et dans les films, c'est l'aventure. Mais l'aventure se révèle kafkaïenne........

Nous voici, à leur suite, en plein province argentine, seuls, un peu perdus, plongés dans la léthargie de la chaleur violente....petites villes " d'une autre époque,plein d'attentes que le temps avait déçues", usines fermées........un pays qui " part en couilles....On le voyait pencher, dévier, décliner, et puis il s'est cassé la gueule, et basta."-. Alors que Selva lutte contre le sable qui s'infiltre de partout, en attendant l'inauguration improbable du bar, Poli qui a largué les amarres, est pris dans les filets d'évangélistes douteux. Bernatek décortique le monde intérieur de ces deux êtres solitaires, au fond gentils et naïfs, qui se cherchent un chemin au jour le jour, essayant vainement de s'accrocher à des valeurs inculquées dans leur enfance; des valeurs déjà devenues obsolètes dans l'abîme qu'est la Vie, et la perversité de ceux qui la peuplent, voleurs, violeurs, manipulateurs.......Englués dans une sensualité vécue ou fantasmée, qui coule à flot, la sexualité semble être à la base de leur chemin de croix.


Dans ce livre , comme dans Banzai, on retrouve ces personnages qui n'entrent dans aucune normes sociales, des marginaux que Bernatek nomme "des survivants". Ils traînent leur spleen dans leur no man's land , et bien sûr en passant l'auteur ne nous épargne pas les petits détails de l'atrocité de la dictature (" je crois avant les fêtes, des morceaux de corps ont commencé à apparaître sur la plage").
Tout ce que je viens de vous débiter semble sinistre, eh bien non ! Il y a l'humour et bien sûr Bernatek qui nous embobine si bien, qu'afin de connaître ce qui suit dans l'histoire, on la lit d'une traite comme un thriller, un thriller très bien écrit avec une fin intéressante.

"J'aime les vies qui n'entrent dans aucune statistique. Mes personnages n'existent pas. Ils ne laisseront aucune trace dans le cours de l'histoire. Ce sont pour ainsi dire des créatures accidentelles. Des êtres sans destin."( C.Bernatek )
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Encore un conseil de littérature sud-américaine, argentine en l'occurrence, de Bookycooky, et encore une belle découverte pour moi.

Un auteur que j'ai beaucoup apprécié. Il arrive à décrire le misérabilisme argentin contemporain de façon magistrale.

Et comme dit par Bookycooky, l'écriture, très belle, est vive et presque gaie, tout en relatant des faits empreints de spleen social et affectif.
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Deux histoires dans ce roman singulier... et brut! Celle de Poli, vendeur ambulant, chassé de son domicile, et les étranges rencontres qu'il va faire, femmes en recherche d'amour et de sexe, prospecteurs véreux. Et celle de Selva, la pure, sous l'emprise de sa mère, et celle des hommes, qu'elle fuit, mais qu'elle désire à la fois. L'auteur nous laisse approcher de l'un, puis de l'autre, d'une plume forte et lucide, et l'on attend qu'ils se rencontrent...
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Dans ce roman argentin, deux personnages livrés à eux-mêmes quittent leur foyer pour un village de province inconnu. Leurs destins se déroulent en parallèle et semblent se faire écho l'un à l'autre. Ils vont découvrir tous deux, à leur manière, la province argentine. Poli est vendeur ambulant d'encyclopédies et doit donc s'absenter souvent. En découvrant un poème érotique dans l'agenda de sa femme ; Poli laisse galoper son imagination débordante et, menant l'enquête, il découvre qu'elle le trompe. C'est dans une petite bourgade morne où la chaleur est écrasante, même en plein hiver, qu'il trouvera refuge, pour le meilleur ou le pire…

Selva est embauchée pour préparer l'ouverture d'un bar, le Waldo's, dans une station balnéaire. Elle est ravie, elle n'a jamais vu la mer, c'est l'occasion rêvée. Les paroles de sa mère ne cessent de lui revenir en mémoire depuis qu'elle est arrivée. Elle découvre le bar et la minuscule pièce dans laquelle elle va vivre. Mais plus les jours passent et plus elle trouve à la ville des airs inquiétants ; peu à peu, le sentiment d'insécurité et de méfiance prend possession d'elle, à l'image de ce sable qui s'infiltre sans cesse sous sa porte.

Carlos Bernatek dépeint ces petits villages de province, ces campagnes argentine où pauvreté, oisiveté et argent sale ne font jamais bon ménage. Un roman qui m'intriguait mais qui finalement n'a pas vraiment su répondre à mes attentes ; peut-être m'attendais-je à plus de mystère, plus de lien entre les deux personnages ? Peut-être aussi est-ce dû à la quatrième de couverture un peu trop bavarde – elle évoque des événements qui ne se sont toujours pas déroulés au bout de la page 100.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quand on propose un article convenable à bon prix, on ne vend pas… les gens achètent. Un vendeur, c’est autre chose, c’est celui qui place l’impossible, parce que c’est lui qu’on achète, pas le produit. Le client examine votre tronche, jette un coup d’œil à vos vêtements, à vos cheveux, il vous renifle, écoute le son de votre voix, les mots que vous employez. C’est ça que vous lui vendez, le reste est secondaire. La vente est séduction, conquête… Voilà pourquoi un véritable vendeur peut vendre n’importe quoi : des assurances ou des rafiots, ce qui lui chante. Mais pour ça il doit jouer son rôle, avoir un discours adapté à chaque client. Le vendeur est un acteur accompli, un magicien qui sort de son chapeau des lapins pour tous les goûts.
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La Caty d’aujourd’hui débarquait en minijupe moulante d’où dépassaient des porte-jarretelles en dentelle noire. Outre sa tenue, c’était l’attitude, les mouvements du corps qui avaient changé, cette façon de se mouvoir dans la vie et dans la rue, de regarder, de parler. (….)
Il détacha les nœuds de son corsage, ces petits nœuds si jolis sur les épaules blanches que le soleil avait criblées de taches de rousseur, la renversa sur le bureau, et quand elle se coucha sur le dos, il resta un instant à admirer ces seins fermes, grenades prêtes à exploser, des seins qui restaient dressés plutôt que de s’étaler comme du flan, collines aussi provocantes que l’expression de leur propriétaire, couronnées de boutons de rose à peine plus sombres que le reste de la peau.
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Poli Malachek et son imagination avancent beaucoup plus vite que les événements , comme s'il évitait par ce processus de se laisser surprendre.
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C’était peut-être pour ça qu’elle était au point mort avec les garçons, parce qu’elle n’était pas maquillée comme une voiture volée, ou parce qu’elle ne portait pas de vêtements qui lui moulait tous les trous. Mais les hommes qui veulent se marier, ils se marient rarement avec une pute. Leur idéal de famille, les gamins, les chiens, le barbecue du dimanche et les hortensias dans le jardin, n’a rien à voir avec l’image d’une maman putain.
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Ah, l’argent, c’est quelque chose…Dire qu’il y a des gens qui possèdent ces villas fermées toute l’année, juste pour y passer un mois, et d’autres pauvres diables qui n’ont même pas un misérable taudis où vivre dans un quartier banal, ordinaire.
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