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EAN : 9782897745486
Les éditions de la courte échelle (15/11/2023)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Une amitié compromise par un éloignement géographique.
L'impression d'être au bout du monde.
Le déchirement de ne plus être deux éternels complices.
Des mots découpés et collés pour verbaliser la peine.
Un petite livre poétique sur le deuil amical et sur l'importance des amitiés dans notre cheminement individuel, et ce, dès l'enfance.
Que lire après Je n'aurai plus jamais peur des migrationsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Incontournable Septembre 2023


Dans ce petit livre en vers libres, dont les mots sont des pièces découpées réorganisées à la manière d'une lettre anonyme, on traite de la peine d'amitié, qui implique d'aussi gros deuils que les relations amoureuses, chez les adultes, mais aussi chez les enfants.


Notre narratrice déménage loin, sur la Côte-Nord ( pour les européens, c'est une région au Nord-Est du Québec, très haute et à environ 6h de Montréal). Non seulement elle expérimente la perte de tous ses repères, son foyer, son cercle social et son milieu, elle doit aussi composer avec son amitié compromise.

De ce qu'on en comprend, elle et sa meilleure amie le sont depuis un bon moment et ça semble constituer leur première "grande amitié" de part et d'autre. On comprend que leur relation est complice, remplie de plaisir et d'intérêts communs. Elles ont bâtit quelque chose de sain et de plaisant et maintenant, leur lien est compromis par la distance. Notre narratrice se sent isolée et seule, et c'est avec ces petits mots coupées et organisées qu'elle externalise.

Si on parle volontiers de peine d'amour, on oublie de parler des peines d'amitié, peut-être parce que l'amour conjugal occupe beaucoup de place dans la fiction comme dans la vraie vie. Néanmoins, la peine d'amitié peut causer la même souffrance psychologique et engage le même processus de deuil que le deuil amoureux, psychologiquement et même physiquement.

Lentement, mais surement, la narratrice va apprendre à vivre sans son amie, mais elle espère encore pouvoir entretenir son amitié. Les choses vont changer quand elle reviendra la voir, des mois plus tard. Entre elles, il y a des silences, des blancs entre les mots, plus ou moins de plaisir. La relation n'a pas évoluer entre temps, mais elles, si. La narratrice prend conscience qu'elles ont changé et que leur amitié ne semble pas survivre aux changements dans leurs vies. Peut-être est-il temps d'aller de l'avant.

Ce que j'ai trouvé beau dans cette fin ouverte, c'est que la narratrice semble vouloir garder le souvenir de cette amitié précieusement dans son sac-à-dos de vie. Même si les amitiés prennent parfois fin, ce qu'elles ont amené en terme d'expérience et de bon temps reste important. Les amitiés nous façonnent, elles nous font grandir et demande beaucoup de choses: les compromis, la communication, la confiance, le partage, etc. Ce qu'elles laissent comme traces sur nous est majeur dans la construction de notre identité, le développement de nos champs d'intérêt et de nos compétences sociales. Surtout, on apprend à se connaitre soi-même dans les amitiés. Donc, même terminées ou avortées, elles demeurent notables dans notre cheminement. de plus, comme le dit le titre, savoir qu'on peut survivre aux peines d'amitié et que d'autres suivront, constitue un apprentissage en soi. le mouvements , ces "migrations", que ce soit d'un endroit à l'autre ou d'une humain à une autre, sont normaux et nécessaires.

Je remarque l'impression de clivage entre les deux personnages. La narratrice semble prendre beaucoup de temps à cogiter sa peine, sans porter attention au monde nouveau autours d'elle. C'est différent, partout, mais on ne sait pas trop pourquoi.

Un beau petit livre sur un thème encore peu exploité ( ou du moins rarement en tant que thème central) à travers une fresque d'émotions et de petits mots découpés, qui s'ouvre sur l'espoir et des rencontres nouvelles.


Pour un lectorat intermédiaire à partir du second cycle primaire, 8-9 ans+
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Livre reçu dans le cadre d'une masse critique
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« Loin des yeux, près du coeur », dit l'adage. Cela signifie que la distance ne saurait éroder l'amitié, et parfois même, l'entretenir ou la faire grandir. Mais est-ce encore une question à se poser aujourd'hui ? Les réseaux sociaux, le téléphone et tous les autres moyens de communication prouvent que l'amour à distance peut s'entretenir, tout comme il le fut à une époque où ces moyens n'existaient pas.



Je ne comprends pas pourquoi il faut partir si loin, là-bas.

Un pays imaginaire, cul-de-sac au bout

Du monde.



Je n'aurai plus jamais peur des migrations de Sarah Bertrand-Savard aborde un sujet crucial et souvent mal compris : la migration. L'auteure explore les différentes facettes de ce phénomène, mettant en lumière l'histoire d'une adolescente déménageant avec ses parents sur la Côte-Nord. Ce départ, crée la distance entre elle et son amie et devient, malgré tout, le terreau où s'épanouit leur amitié.

Partir et aimer demeurent des verbes essentiels, qui démontrent, au fond, que l'amour est presque tout et que, face au changement, il faut pouvoir se réinventer. Bertrand-Savard adopte une approche bienveillante et factuelle, offrant une perspective humaine sur les migrations plutôt que de s'égarer dans une réflexion vaine. Elle construit une oeuvre sur la reconstruction de soi, après une séparation, et sur l'acclimatation, qui constituent des moyens que tout être humain possède pour vivre. En effet, dans la vie, au-delà du changement, il faut vivre.

Ce livre invite à comprendre le changement, mettant en évidence le courage et la résilience face à des défis souvent épuisants. L'auteure cherche à susciter une réflexion critique chez les lecteurs, offrant des informations claires et un parcours poignant pour exprimer sa vision.

Revenant au mot "changement", à la page 7, on peut déduire que la citation de Frida Kahlo est un clin d'oeil aux migrations : « Rien n'est absolu, tout est changement, tout est mouvement, tout est révolution, tout s'envole et s'en va ». En parlant du changement, on se souvient du philosophe présocratique Héraclite, connu pour sa philosophie du changement perpétuel symbolisé par sa célèbre déclaration : « On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve ». Cette idée met l'accent non seulement sur notre nature changeante, mais aussi sur l'utilité de se mouvoir, de migrer, un peu à l'image des papillons représentés sur la première de couverture du livre. Comme nous le savons, le papillon symbolise la transformation, la liberté, la beauté, l'élégance, l'intériorité, le courage et la persévérance, ingrédients essentiels dans toute expérience migratoire. En effet, le papillon commence sa vie sous forme de chenille, puis entre dans une phase de chrysalide avant de devenir papillon. Cela démontre que dans la vie, parfois, changer, se transformer est utile pour s'adapter ou avancer. le papillon est également perçu comme un symbole de liberté grâce à sa capacité à voler, transcendant le matériel et entrant dans une zone de légèreté pour surmonter toute distance. le papillon est beau et élégant, tout comme ce livre dont l'esthétique s'incarne dans les motifs, les couleurs, le lyrisme et le positionnement.



Je coupe. Je découpe avec mes ciseaux dans de vieux magazines,

journaux ou de vieux livres.

Des mots. Une image encore et encore,

Puis je les colle dans mon carnet.



En somme, ce minuscule livre est inépuisable et je laisse à chaque lecteur le soin de le lire pour en tirer une interprétation différente selon ses propres expériences et perspectives. Car la première relation d'un lecteur avec un livre, c'est avant tout la rencontre de ses expériences personnelles. Je vous le recommande.
Lien : https://www.outamsimagazinef..
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J'ai reçu ce livre grâce à une masse critique au Québec. J'aime vraiment participer à ce genre d'événement car ça me permet de découvrir de nouveaux auteurs québécois (il fait dire que j'en connais très peu) et surtout de m'orienter vers des genres littéraires que je n'ai pas l'habitude de lire.

Je n'aurai plus jamais peur des migrations est un recueil de vers libres au design très original. Les mots de chaque des vers ont été découpés dans des livres/magazines et sont mis bout à bout pour former des phrases.
Ce roman se lit très vite (pour ma part j'ai du le lire en 2h). Il est facilement accessible pour les enfants, car les mots utilisés et les sujets évoqués sont très simple.
L'auteur nous parle ici de peine d'amitié, de déménagement de changement, de reconstruction.
Dans ce roman, notre protagoniste déménage au nord du Québec, nous allons la suivre dans cette épreuve et surmonter les changements à ces côtés ( tels que la pertes de ses repère de son cercles d'amis).
Notre héroïne au fils des pages ressentir des sentiments différents, nous avons au début la colère (du a déménagement), la tristesse (du la relation avec ça meilleur amie, c'est une relation forte et complice ces dernières sont inséparables), la peur ( du au changement à l'inconnu), l'acceptation (du à sa nouvelle vie).
Sans vous en dire plus sur l'histoire, nous allons donc la voir évoluer, mûrir tels un papillon qui prend son envol ( cela correspond très bien au titre et à la première de couverture du livre)

Quand je reçu ce livre j'étais vraiment septique sur l'histoire, mais finalement j'ai trouvé que l'auteure a écrit ici une très belle histoire avec une belle fin. Elle transmet là un très beau messages accessible aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
C'est un très bon livre pour s'initier à la poésie. La seule chose que je pourrais dire c'est que ce roman est trop court et j'aurai aimé plus de détails sur les personnages. En tout cas c'est un des livres les plus originales que j'ai lu
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Ce livre est un poème de dix mots par page. Il est magnifique. Il est dramatique mais en même temps joyeux. le mélange léger et lourd donne un ensemble merveilleux! Je l'ai savouré. Après cette lecture, j'ai moi-même fait une entrevue avec l'autrice du livre à la radio. Après cette petite discussion, je l'aime encore plus! Cela m'a permis de comprendre les envies d'un lecteur comme d'un écrivain ou d'une écrivaine. Je le recommande à toutes les personnes qui aiment les rimes mélodiques.

Pour ceux qui le liront, bonne lecture!
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La collection de poésie de la courte échelle propose des livres toujours puissants, mais parfois aussi très complexes, plus difficilement accessibles aux néophytes. Dans ce cas-ci, Sarah Bertrand-Savard livre un texte super lisible sans sacrifier l'émotion ou les pépites poétiques. le fond est par ailleurs servi par la forme, le collage accentuant l'effet authentique de l'ensemble tout en offrant une pluralité d'interprétations supplémentaires.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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