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EAN : 9782867817885
240 pages
Presses Universitaires de Bordeaux (PUB) (16/11/2012)
3.36/5   11 notes
Résumé :
La lecture est plus que jamais au coeur des paradoxes : jadis réservée à quelques happy few, elle est devenue commune, usuelle ou banale. Rares sont les personnes qui déclarent l’aimer plus que tout alors que la plupart des activités imposent de plonger dans des textes. Après le livre, le web invite à parcourir sans fin des millions de pages que personne n’aurait pu espérer découvrir. Parallèlement, les études alarmistes sur la baisse des pratiques culturelles class... >Voir plus
Que lire après Les mutations de la lectureVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un essai, un livre d'entretiens, très intéressant sur les pratiques de lecture, d'achat, d'emprunt, d'échange de livre, mais aussi d'écriture, d'édition, de vente ... tout ce qui tourne autour du livre, des manuscrits à Gutenberg (un peu, quelques rappels) et du XIXe siècle à nos jours (beaucoup plus, le livre étant centré sur la lecture du XIXe au début XXIe siècle en France)

Documenté, riche et nuancé, tout en regards croisés sur un sujet complexe
S'y succèdent plusieurs chapitres, plusieurs analyses, entretiens, de professionnels, penseurs, sociologues, étudiants, éditeurs ...
Certains déplorent la diminution du groupe des "gros lecteurs" (plus de 25 livres par an autrefois, plus de 20 livres par an maintenant, dans les études), la disparition de l'idéal humaniste et lettré d'autrefois, de la culture du livre en tant qu'objet précieux, de la bibliothèque personnelle en tant que fonds, collection, à construire patiemment ...
D'autres se réjouissent des possibilités ouvertes par Internet et le livre numérique, se félicitent et prennent acte de la féminisation massive du lectorat, et évoquent leurs pistes de modernisation en tant qu'éditeurs ...
D'autres encore s'inquiètent des nouvelles pratiques de lecture des jeunes de la génération Y (les trentenaires d'aujourd'hui, voire les 18-30 ans) et des digital natives (les encore plus jeunes, les enfants et ados, nés dans le monde numérique). Deux générations si différentes des baby-boomers, dernière génération comprenant beaucoup de gros lecteurs selon eux ...

Ils sont nombreux à reconnaître que l'éducation a beaucoup fait pour le livre, pour sa valorisation, l'éducation et les femmes (profs et mamans, mais aussi bibliothécaires, libraires, etc. les professions du livre étant de plus en plus féminisées, depuis les années 1970) essayant de donner le goût de la lecture aux plus jeunes, de leur transmettre "le virus" ...

Certains chapitres nous donnent un aperçu intéressant de stratégies éditoriales, en poche ou en grand format, il est aussi livré un petit chapitre sur le club France Loisirs et son incitation à lire pendant des temps où les Français semblaient avoir d'autres préoccupations ...

Des pistes intéressantes aussi sur la concurrence qui vient de partout : le film plutôt que le livre ou la saga, des jeux sur le web ou un livre numérique, payant ou piraté, ou plus rarement gratuit ... les géants du web avec leur promesse d'un livre accessible rapidement, dans la minute sur votre liseuse ...

Le monde du livre en France semble promis lui aussi à une réorganisation, condamné à se réinventer, même si la France reste un pays de librairies, et un pays de livres (à l'inverse des pays anglo-saxons où le livre papier est devenu une denrée rare, le livre numérique y ayant déjà pris son essor)
Quels lieux et quels professionnels, quelles politiques pour le livre ?
Livre papier ou numérique, ou des politiques mixant les 2 approches ?
Livres exigeants ou de plus en plus adaptés à des publics variés, volatils, parfois monomaniaques ? Comment donner envie, redonner envie de lire ?

Professionnels du livre, bons lecteurs, lecteurs curieux, informaticiens ...
plongez-vous dans cet essai, une somme sur le livre et la lecture
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Dans le genre "C'était mieux avant". le désir de condamner les évolutions actuelles fait que OBB compare des choses différentes (l'usage généralisé d'internet aujourd'hui vs la lecture d'oeuvres classiques qui n'a jamais rien eu de généralisée) - même s'il laisse la place à d'autres interprétations par les autres auteurs. Un livre irritant dans la confrontation du directeur (questions très orientées des interviews) et des autres auteurs qui ont une vision moins catastrophiste, plus distancée du problème. Il moque les "niveaumontistes" mais lui fait résolument partie des "niveaubaissistes". Je ne pense pas que la "grande" littérature ait été tellement mieux fréquentée à l'âge où la majorité de la population quittait l'école à 14 ans que maintenant. Ce qui est différent, c'est que les élites ne la pratiquent plus beaucoup non plus (Sarkozy nous voilà)
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Lvre très intéressant. Des explications sur l'évolution de la lecture (le titre est limpide) en termes sociologiques surtout ainsi que les conséquences industrielles, éducatives, etc.
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Intéressant
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critiques presse (2)
LaViedesIdees
22 mars 2013
Un livre collectif aborde, dans une perspective ouvertement conservatrice, les pratiques de lecture contemporaines.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
NonFiction
11 décembre 2012
Parlera-t-on de crise de la lecture, de désaffection radicale, de mutation ? C’est le parti pris de cet ouvrage, d’un ouvrage sur les ouvrages (lus, à lire) en quelque sorte, d’un appel à la lecture portant sur la lecture, ses modalités, et le nombre de lecteurs.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
(Alexandre Gefen est chargé de recherche au CNRS, spécialiste d'édition électronique, de cyberlittérature, de littérature de réseaux, il a fondé un site internet et une plateforme d'édition numérique, il est aussi auteur de nombreux articles ...)

Loin d'être clair et univoque, le concept de littérature numérique superpose nombre de questions que l'on gagne à distinguer : celles des nouvelles formes de littérarité et de poéticité en ligne, intentionnellement ou non littéraires ; celle de l'influence de ces formes sur les poétiques littéraires contemporaines ; celle des modalités d'appréhension, de socialisation et d'évaluation de la littérature dans les mondes connectés ; celle du devenir du support imprimé et de la lecture ; celle, enfin et surtout, des mutations possibles de nos catégories critiques et de l'idée même de littérature.
La sphère de la littérature numérique recouvre des pratiques sociales, des réalités technologiques et des valeurs symboliques qui ne sont pas nécessairement corrélées et coordonnées (...)

"Nous lisons encore, mais plus rien ne s'inscrit. Les phrases fulgurent, flashs, éclairs, fusées. Nous en faisons profit dans l'instant, comme de toute chose, en consommateurs impatients et fébriles, déjà séduits et tentés par une autre proposition", écrit Eric Chevillard sur son blog, non peut-être sans quelque nostalgie.

Libérant la littérature d'un formalisme médusant accentué par la patrimonialisation déjà ancienne de la littérature française, internet encourage une littérature pensée comme programme, dispositif, installation, occasion ou laboratoire.
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(Hervé Bienvault)

Voyons maintenant quels sont les premiers constats de ceux qui vendent des contenus sur les deux types de terminaux, readers et tablettes.
Si Amazon ne communique pas sur le sujet, nous avons eu récemment un premier bilan de l'un des acteurs nord-américains, la société canadienne Indigo, très présente aux Etats-Unis et au Canada par le biais de son lecteur Kobo. La firme a révélé un certain nombre d'éléments intéressants lors des rencontres Tools of Change for Publishing qui se sont déroulées en février 2011 à New York. Quatre types de lectorats ont ainsi pu être repérés par la firme canadienne :

- Les lecteurs sur readers sont de gros lecteurs et de gros acheteurs de livres ; c'est la clientèle la plus appréciée. (...) il revient pour acheter des titres en moyenne sept fois par mois. Ce sont des amateurs de fiction, des clients fidèles qui achètent 100% de ce qu'ils lisent. Leur mode de lecture passe par le web mais surtout via le reader Kobo. Chez ces clients, la consommation de livres numériques se développe. (...) Kobo pense que cela est lié au fait que les readers séduisent un public de lecteurs assidus, motivés par l'amélioration de l'environnement numérique, des systèmes de recommandation et de commercialisation. Les lecteurs sur readers sont les plus gros consommateurs de livres numériques.

- Les lecteurs sur Smartphones sont des lecteurs occasionnels, plus nombreux que les autres. (...) Ils consomment pour moitié des titres gratuits et pour une autre moitié des titres payants ; c'est une clientèle volatile avec un taux de désabonnement élevé. C'est le moins bon canal de vente selon Kobo.

- Les lecteurs sur iPad sont de moins gros consommateurs de livres que les lecteurs sur readers. (...) Ils achètent moins fréquemment des textes, quatre à cinq fois par mois, c'est une clientèle moins fidèle, plus insaisissable.

- Les lecteurs adeptes du tout-gratuit ne dépensent rien par définition et se fournissent en contenus piratés sur le web : ils résistent "scandaleusement" à la commercialisation, ce sont de gros lecteurs qui lisent essentiellement sur readers.
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(Hervé Bienvault : ancien élève du Pôle des métiers du livre de l'IUT Michel de Montaigne (université de Bordeaux-III) et de l'école Estienne, Hervé Bienvault a longtemps travaillé dans les services techniques de l'édition, il est aujourd'hui spécialiste des questions numériques, consultant indépendant et enseignant, anime un blog sur l'actualité de l'édition électronique et a réalisé une étude sur le coût d'un livre numérique)

Les dispositifs de lecture de livres électroniques sortis sur le marché dès 2007 n'ont pas grand-chose de commun avec les ordinateurs. Leurs fonctions et la puissance de leurs processeurs sont beaucoup plus limitées. Alors pourquoi s'encombrer d'appareils moins performants ? Pour la simple raison que le confort de lecture y est bien meilleur. En effet, l'écran de ces lecteurs - uniquement en noir et blanc - utilise la technologie de l'encre électronique.

Contrairement à un panneau LCD classique qui est le commun des écrans qui nous entourent, celui-ci ne fonctionne pas par rétro-éclairage. Imitant l'apparence d'une feuille de papier imprimé, purement réflexif, il n'est lisible que s'il est éclairé par une source de lumière externe. Extrêmement fin et souple, composé de microscopiques capsules contenant des particules blanches et noires qui se déplacent en fonction du champ électrique auquel on les soumet, l'affichage y est plus doux, moins fatigant, moins agressif pour l'œil.
La lecture est très agréable à l'extérieur, à la lumière du jour, ou chez soi, avec une lampe de chevet. L'amateur de livres peut passer des heures à lire sur ces supports, alors que cela s'avère beaucoup plus difficile sur ordinateur ou tout autre support rétro-éclairé. Autre qualité, une fois le texte affiché, le papier électronique ne consomme plus d'énergie. L'autonomie y est très importante, plusieurs semaines, contre quelques jours au mieux pour des supports rétro-éclairés.

L'adoption de ces véritables "machines à lire" par des acteurs aussi importants que Sony (leader mondial de l'électronique grand public), Amazon (premier libraire mondial en ligne), Barnes and Noble (premier libraire traditionnel américain) qui ont très vite perçu l'intérêt de cette technologie a été déterminante. Des fabricants chinois ont suivi, pressentant le marché de masse à venir. Malgré cela, force est de constater que c'est le géant Amazon qui, grâce à son catalogue de plusieurs centaines de milliers de titres anglo-saxons, est devenu en quelques années seulement aux Etats-Unis le leader incontesté sur ce marché émergent, s'arrogeant 75% des ventes.
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(Joanna Thibout-Calais, étudiante dans les métiers du livre)

Aucune lectrice n'est identique à aucune autre. Mais le lectorat féminin est un public qui doit être, et qui est, étudié par les professionnels de la lecture pour pouvoir cerner au mieux ses besoins, ses attentes et ses envies afin de développer une offre adaptée.

Selon un sondage Ipsos-Livres Hebdo réalisé en octobre 2006, 54% des personnes qui se rendent en librairies (...) sont des femmes (...) Elles sont également plus nombreuses à acheter des ouvrages : les femmes constituent 58% des acheteurs. Sur le terrain, les libraires sont unanimes : leur clientèle est majoritairement féminine, jusqu'à 70%, estiment certains.

Cette évolution des pratiques a de grandes conséquences dans le monde du livre. En 2009, c'est le secteur éditorial des romans qui enregistre le plus d'exemplaires vendus et réalise le meilleur chiffre d'affaires (...) Les deux autres domaines qui enregistrent des résultats importants sont ceux de la jeunesse (...) et du livre pratique (...) Encore une fois ce sont des secteurs directement liés aux femmes. Ce sont elles qui achètent les livres, soucieuses d'amener les enfants à la culture. Et ce sont elles qui valorisent les livres pratiques qui les aident au quotidien (...)

Sur les 30 meilleures vente de l'année 2009, 23 sont des titres "féminins", d'après ce que l'on sait des goûts des femmes - romans, livres de cuisine, etc.
(...) D'une part, les femmes sont plus nombreuses parmi les acheteurs de livres ; d'autre part, ce sont les titres qui leur plaisent qui réalisent les meilleures ventes. L'édition et la librairie ne peuvent se permettre de négliger un tel lectorat. Du reste, le fait que 23 des meilleures ventes soient directement destinées à des femmes n'est pas le fruit du hasard. C'est le signe de politiques éditoriales spécifiquement menées à destination du lectorat féminin.
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Peu de sujets sont plus délicats ou passionnels que celui de la lecture.

Ceux qui en connaissent les bonheurs, qui ne peuvent imaginer de passer une journée sans ouvrir un livre, qui associent la traversée des textes au seul moyen de faire advenir la lumière, refusent de concevoir qu'il soit possible de vivre hors du commerce avec la création ou la pensée humaines.
Certains de ces bibliomanes considèrent même volontiers que le patrimoine écrit est supérieur à tout autre parce que ses apports, ses richesses, ses grâces sont au-delà de ce que le reste des pratiques culturelles est en mesure d'offrir.

"Il faut aujourd'hui un certain courage, face à l'opinion dominante, pour oser affirmer que jeux vidéo et clips télévisés, Internet, vie quotidienne, tout cela charrie en masse de l'information, de la distraction, du plaisir, de la peur, de la jouissance, mais pas de la pensée, si on entend par là une capacité de prendre ses distances, de revenir sur ce qu'on a vu et sur soi", écrit Danièle Sallenave [note 1 : Danièle Sallenave, "Nous, on n'aime pas lire", Paris, Gallimard, 2009, p.106].
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Vidéo de Olivier Bessard-Banquy
Olivier Bessard-Banquy vous présente son ouvrage "Modernité du livre : de nouvelles maisons d'édition pour de nouveaux lectorats" aux éditions Double Ponctuation.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2679582/olivier-bessard-banquy-modernite-du-livre-de-nouvelles-maisons-d-edition-pour-de-nouveaux-lectorats
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