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EAN : 9782807001435
220 pages
M.E.O Editions (01/02/2018)
3.25/5   6 notes
Résumé :
Une histoire d’amour (qui finit mal, mais…)
Une histoire de guerre des nerfs dans une entreprise japonaise (qui finit bien, mais…)
Et des souvenirs qui balisent six journées d’une vie de combat.
Car rien ne se donne à une jeune immigrée, même quand elle est décidée à pleinement s’intégrer. Il
faut se battre pour trouver une forme de bonheur, se démener pour garder sa place dans le monde
professionnel, particulièrement s’il est tran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Isabelle Bielecki a l'art de subtiliser à la nature, à l'environnement, aux signes visibles d'apparences anodines, des détails symboliques qui guident le lecteur à entrer dans son histoire et dans la psychologie des personnages.
En offrant au lecteur un bouquet de tulipes, pas n'importe lesquelles, « du Japon », l'auteur en 3 mots plante le décor, lieu où vibre son coeur ; lieu professionnel chèrement conquis ; lieu qui la détourne d'un passé qui la piège à tout instant. Ces fleurs posées à l'entrée du livre nous invitent à ressentir la poésie et la sensualité qui parfument les pages consacrées à la passion qu'Elisabeth éprouve pour Miura, son amant Japonais. Passion si longtemps attendue, passion qui la révèle.
La couleur « rouge » des tulipes est aussi significative. Rouge comme la couleur de la robe portée par Irène, cette femme si « provocante » qui la renvoie à la colère de sa mère - Une diva ? Un monstre ? Une victime ? Tout cela à la fois ? – cette mère se refusant à l'époux tout en attirant le regard des hommes. Rouge-sang des camps de concentration comme ces « voiles de réconfort » qui habillaient sa mère et que les nazis ôtaient. Rouge comme les convictions d'un père Russe. Rouge comme les relations infernales qui unissaient les parents d'Elisabeth…
Le lecteur avance dans la vie d'Elisabeth à travers 7 jours étalés comme des vagues dans le temps entre enchantement et désenchantement. Nous la suivons, la voyant « trébucher comme à chaque tour au même endroit »  mais dont « la peur de tomber la redresse ». Car c'est bien de cet héroïsme-là que nous livre Isabelle Bielecki à travers ce personnage, tour à tour rompue par le départ de son amant japonais ; curieuse, bienveillante et lucide en confidente avec ses amies-collègues ; honnête et fragile dans cette relations d'amitié amoureuse avec cet ex qui veille sur elle ; énergique, acharnée et déterminée à garder – coûte que coûte - son poste chèrement acquis qu'une voix indifférente et ironique menace soudain par ces mots : « Nous vous proposons de changer de fonction »
Sous les vagues qui tourmentent sa vie, Elisabeth non seulement « tient bon » sous tous les fronts pour vivre libre, digne et aimante entre les forces obscures d'un temps professionnel présent qui « oublie » l'Humanité et les drames d'hier qui rampent en filigrane préfigurant un autre tome intitulée « les mots de Russie ».
Les « Tulipes du Japon » est une oeuvre à multi-tiroirs ; un peu comme la garde-robe d'où Elisabeth enfant extrayait en cachette les diverses tenues de sa mère. Comme cette étagère du fond où elle découvre « un trésor », des voiles en mousseline qui sous leurs aspects chatoyants recèlent les secrets de la tragédie familiale.
Ce livre, pour moi est étonnant par sa construction et son écriture, par ce maillage complexe et très particulier qui nous « fait voir » la peur de perdre et la volonté de réussir, le regard poétique et les contraintes du quotidien, le désir de vivre et cette mémoire qui la retient comme le chant des sirènes. le lecteur navigue dans un univers qui défie les lois du temps où l'on glisse à notre insu de l'ombre à la clarté ; de l'indécision au défi ; de la joie à la solitude extrême.
A travers le personnage d'Elisabeth, Isabelle Bielecki nous offre en quelque sorte l'incarnation dans le monde contemporain de la symbolique bouddhiste du lotus qui se développe dans la boue ; ou si vous préférez d'une tulipe rouge dont les racines ont été plantées dans le bois d'une garde-robe- sarcophage et qui a réussi, à force de chercher la lumière, à ôter l'odeur de moisi pour s'ouvrir et montrer sa beauté.
N'est-ce pas le vrai sens du mot « courage » ?
Lyh
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A propos des Tulipes du Japon d'Isabelle Bielecki, publié aux éd.MEO

Ce roman est un cadeau, un bonheur pour ses lecteurs, en particulier pour ceux qui aiment les jardins, les fleurs, les arbres, leur voluptueuse caresse sur la peau, l'esprit et le coeur. Toute la vie d'Elisabeth en est semée, depuis le délicieux jardin du couvent où ses parents la déposent à l'âge de quatre ans jusqu'aux pâquerettes d'un parc de Bruxelles, capitale où elle mène sa vie de cadre. Une vie difficile qu'elle ne peut s'empêcher d'animer d'élans – comme celui d'embrasser Miura après l'offrande des pâquerettes – et parfois d'anecdotes savoureuses, de verres de vin, de rires. Les tulipes, elles, seront les complices de ses amours clandestines et si délicieuses avec le fameux Miura, son chef japonais. Il y aura aussi les chrysanthèmes déposés – pour elle ? – au bureau, et, plus tard, bien plus tard, le grand sapin qui l'observera à travers la fenêtre, quand elle craindra d'être licenciée.
Les arbres et les fleurs sont cependant bien loin d'être le thème d'une histoire à l'eau de rose, car celle d'Elisabeth est rude. Ses parents, russo-polonais, rescapés des camps nazis, restent marqués par leur vécu : sa mère la bat violemment depuis sa petite enfance jusqu'à ce qu'elle fuie dans un mariage qui ne la comblera jamais ; son père la défend mollement ; tous deux ont une vie difficile de réfugiés, en porte-à-faux avec la communauté des Russes blancs exilés en Belgique – il est communiste.
Son mari, Emile, ne lui apporte aucun bonheur. Seul, Miura, tout en retenue et discrétion, lui offre la joie merveilleuse de la volupté partagée, de la complicité sans parole, de la jouissance délicate d'une incroyable harmonie. Mais il est marié et elle sait qu'il sera un jour appelé à rentrer au Japon. Au moins, trouvera-t-elle la force de divorcer en partie grâce à ce qu'elle vit avec lui.
Mais une fois Miura retourné définitivement dans son pays, le parcours sentimental de cette femme pleine d'une certaine rage de vivre et d'un immense besoin de sensuelle tendresse, ne sera pas exempt de pièges et de déceptions. Toutefois, sa fierté, sa force de caractère et son sens de la résistance l'aideront à tracer sa route. Et puis, il y aura sa fille devenue grande et leur dialogue plein d'amour et d'honnêteté : éclat de lumière au milieu de l'indifférence des uns et de la malveillance des autres. Tout cela avec, en toile de fond, la jungle du monde des affaires, un monde d'hommes où Elisabeth continuera de mener son combat de femme, diplômée et hyper compétente, mais est-ce suffisant pour que ses supérieurs hiérarchiques, nippons en exil provisoire, la respectent comme un être humain à part entière ? Sa confrontation avec son dernier chef notamment n'est pas sans rappeler certaine stupeur et certains tremblements.
La fin pourrait être dramatique, mais Elisabeth a en elle une ressource cachée, quelque chose qui sourd comme une source claire : son goût pour les mots qui disent les choses, parfois au travers d'images et parfois sans détour, telles qu'elles sont. L'écriture, fût-ce celle d'un rapport pointilleux et exhaustif, peut sauver parfois…



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Un livre qui n'est ni à lire, ni à conseiller. Un fiasco du début jusqu'à à la fin. Je n'ai pas pour habitude de noter si sévèrement un livre que l'on m'offre généreusement mais les faits sont là. J'ai dû lutter de toutes mes forces pour le finir, c'était un calvaire.

Je me demande encore comment un éditeur peut laisser passer un tel non-sens. L'histoire est incompréhensible. Aussi incompréhensible que la quatrième de couverture. Aussi incompréhensible que le titre lui-même.

On dirait que l'auteure écrit tout ce qui lui passe par la tête et qu'il n'y a aucune ligne directrice dans son esprit.
Elle ne fait que tout survoler : les évènements, les personnages (qui sont tellement nombreux qu'on finit par tous les oublier), les situations, les relations. Il n'y a pas de consistance. Je n'ai pas pris la peine de faire des annotations ni de repérer des citations car il n'y a rien d'intéressant. le style est trop saccadé et les points d'exclamation y sont trop nombreux. C'est repoussant à lire.

L'histoire et le style de l'auteure m'ont laissé indifférents.

Cette histoire d'entreprise japonaise n'est qu'un prétexte pour donner une dimension exotique au récit et de nous rabattre quelques clichés éculés sur le travail nippon. Elle mélange à ça des anecdotes sur la Russie qui reviennent sans cesse et qui n'ont pas lieu d'être, ce qui rend le livre incroyablement pompeux !

Histoire d'amour impossible ? Fossé des cultures ? Biographie d'une enfant battue hantée par son passé ? Décadente occidentale assoiffée de liberté ?
C'est à la fois tout ça, et à la fois n'importe quoi. Il aurait fallu faire un choix.
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Je remercie tout d'abord Babélio, et les Editions M.E.O, qui m'ont offert ce livre , au moins printanier de par sa couverture : la photo magnifique d'un champ de tulipes.
Le titre se réfère à la vue d'un vase de tulipes qui se trouve dans une chambre d'hôtel et qu'admire Elisabeth, l'héroïne de ce roman, pendant l'amour.
Cette petite fille, née en Belgique de parents russe et polonais exilés,subit durant son enfance le mal-être de ses parents revenus des camps .Son père, un brave homme, un « rouge »se laisse aller dans l'alcool, sa mère elle, ne veut pas baisser les bras, bravache, à la limite du comportement indécent. Elle bat sa fille à la moindre occasion, et surtout exerce une surveillance très dure, elle ne veut pas que la petite pense à la sexualité, chose qui évidemment va s'exacerber chez Elisabeth et imprégner quasiment toutes les pages du roman.
De la difficulté donc de se sentir fille d'immigrés,de gagner sa place au travail dans un consortium japonais, de s'adapter à la mentalité des chefs qui arrivent directement du Japon en y laissant leur famille, qui repartent quelques années plus tard, en ayant pour certains pris quelques maîtresses belges, souvent naïves.
Elisabeth divorce, élève sa fille, se débat avec son métier et ses amours souvent éphémères. Son but est un jour d'écrire un livre sur sa vie.
Que dire de plus? je n'ai pas bien compris le besoin à chaque paragraphe de noter l'heure précise, comme s'il y avait un suspense haletant. La guerre des nerfs entre les japonais souvent arrogants et leurs collègues féminines est bien restituée, par contre le sexe prend une part très importante dans ce roman, après tout pourquoi pas, mais l'écriture pour mettre ces pages en valeur me semble un peu fade.
C'est une agréable lecture, je ne connaissais pas du tout je l'avoue cet auteur.
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J'ai eu du mal à finir les Tulipes du Japon. Pourtant, on ne peut nier la qualité de l'ouvrage. Bien écrit, Isabelle Bielecki nous livre les 6 journées de combat d'Élisabeth travaillant au sein d'une société japonaise en Belgique. Il est agréable de lire des références à la vie bruxelloise / belge: Uccle, Bruxelles, la Première, etc. De même, il est toujours appréciable de découvrir une auteur belge !
La psychologie des personnages est également le gros point fort de ce roman. Les personnages ne sont pas seulement des êtres de papiers, ils prennent réellement vie. le passé d'Élisabeth est véritablement creusé tout comme la vie son entourage. C'est ainsi qu'on découvre un à un Emile, Irène, Alain, Miura, Jean,etc.
Mais c'est dans le récit que le bât blesse. L'histoire semble pourtant à première vue bien ficelée. Divisées en plusieurs heures, les journées ainsi découpées se succèdent. L'une après l'autre, nous comprenons comment progressivement une femme tombe en décrépitude. Je le comprends vite, bien trop vite. Après ça, la détresse de cette femme se décline de mille et une manières. Elle sombre et resombre… Elle coule sans qu'apparaisse la moindre réelle lueur d'espoir. Et moi, lecteur, je me prends toute cette détresse dans la face, sans arme. Alors je tourne les pages dans l'espoir que les choses changent. Il n'est pas question de fraicheur dans ce roman. J'aurais pu avoir affaire à un roman à l'eau de rose. Mais tout ça part en eau de tulipe ! L'homme est à la fois bourreau et bouée. La femme est faite à la fois d'amour et de désir mais surtout de décrépitude. À moi, ce désespoir m'a paru sans fin. Les tulipes sont restées tulipes tout au long du roman. J'attendais les roses. Elles ne sont jamais arrivées.
Je pense que ce roman ne correspondait malheureusement pas à mes gouts contrairement à ce que j'aurais pu penser au départ. En réalité, j'avais plutôt été attiré par la culture japonaise. L'esprit d'entreprise des japonais est prégnant dans l'oeuvre, mais il s'agit plutôt d'en mesurer l'impact sur le personnage principal. Cela pourrait plaire à certains, peu à moi.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle venait d'avoir 4 ans quand ses parents l'ont déposée, tel un gros colis encombrant, chez les petites sœurs flamandes de l'Institut Saint-Antoine de Padoue.
Curieuse de tout elle a découvert leurs sourires , leurs fines mains blanches glissant sur sa joue. Ce premier contact, tout en douceur féminine, l'a déroutée. Une sensation nouvelle, jamais vécue. Rien à voir avec la rudesse de sa mère.
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Le plus surprenant n'est pas que personne n'ait pensé à lui faire porter des fleurs ou une boîte de chocolats, mais que, trois jours après l'opération au cœur, son directeur japonais soit passé avec plusieurs dossiers sous le bras.
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