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EAN : 9782330168735
352 pages
Actes Sud (01/10/2022)
4.18/5   11 notes
Résumé :
La croissance des villes est devenue insoutenable : le secteur de la construction est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre et engloutit des quantités énormes de ressources, pendant que l’étalement
urbain dévore les sols naturels et agricoles.
Dans l’écoconstruction, les expériences se multiplient mais sont encore marginales. La densification et la métropolisation n’ont pas apporté les bénéfices environnementaux escomptés, tandis que se... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mill [...] est le premier, et un des rares économises à ce jour, à ne pas considérer la fin de la croissance comme une fatalité plutôt désagréable. Il en avait au contraire une vision optimiste : l'état stationnaire était à la fois inévitable et nécessaire, mais aussi et surtout désirable. Jugeons plutôt comme ses écrits, du milieu du XIXème siècle, résonnent d'une incroyable modernité :

'"J'avoue que je ne suis pas enchanté de l'idéal de vie que nous présentent ceux qui croient que l'état normal de l'homme est de lutter sans fin pour se tirer d'affaire, que cette mêlée où l'on se foule aux pieds, où l'on se coudoie, où l'on s'écrase, où l'on se marche sur les talons et qui est le type de la société actuelle, soit la destinée la plus désirable pour l'humanité, au lieu d'être simplement une des phases désagréables du progrès industriel.

Il n'y a pas grand plaisir à considérer un monde où il ne resterait rien de livré à l'activité spontanée de la nature, où tout rood de terre propre à produire des aliments pour l'homme serait mis en culture ; où tout désert fleuri, toute prairie naturelle seraient labourés ; où tous les quadrupèdes et tous les oiseaux qui ne seraient pas apprivoisés pour l'usage de l'homme seraient exterminés comme des concurrents qui viennent lui disputer sa nourriture ; où toute haie, tout arbre inutile seraient déracinés ; où il resterait à peine une place où put venir un buisson où une fleur sauvage, sans qu'on vint aussitôt les arracher au nom des progrès de l'agriculture. Si la terre doit perdre une grande partie de l'agrément qu'elle doit à des objets que détruirait l'accroissement continu de la richesse et de la population, et cela seulement pour nourrir une population plus considérable, mais qui ne serait ni meilleure, ni plus heureuse, j'espère sincèrement pour la postérité, qu'elle se contentera de l'état stationnaire longtemps avant d'y être forcée par la nécessité."

Cent soixante-dix ans plus tard, force est de constater que nous avons bien arraché les haies pour faire place aux progrès de l'agriculture, mais aussi pour faire place à nos villes et nos infrastructures routières en extension. Saurons-nous nous "contenter" d'un état stationnaire - au stade où nous en sommes, il faudrait plutôt commencer à réparer -, où bien jusqu'où irons-nous ? Une dernière citation pour terminer cet hommage au visionnaire Mill, et se rassurer sur la potentielle désirabilité de cet état stable : "Il n'est pas nécessaire de faire observer que l'état stationnaire de la population et de la richesse n'implique pas l'immobilité du progrès humain."
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Battant au rythme de l'économie-monde et de ses flux de personnes et de marchandises, les mégapoles et les métropoles martyriseraient aussi leurs populations en leur faisant subir l'accélération conjuguée des flux techniques, des changements sociaux et des modes de vie, pour reprendre l'analyse du sociologue allemand Helmut Rosa. Selon ce penseur de la "modernité tardive", nous serions en effet soumis à une triple accélération sociale : une compression technique de l'espace et du temps (transports plus rapides et plus efficaces, moyens de communication instantanés... mais aussi culture du juste-à-temps et organisation de la fabrication dans l'industrie...) ; une accélération du changement social, à la fois à l'échelle d'une vie entière (nombre d'emplois occupés, recompositions familiales, mobilité résidentielle, etc.) et de la vie de tous les jours (évolution des valeurs, des rapports sociaux, des modes, etc.) ; et une accélération du rythme de vie, marqué par l'augmentation du nombre d'activités [...] mais aussi, paradoxalement compte tenu de la multiplication de machines et d'outils censés nous faciliter la vie, l'impression, plus que jamais, de manquer de temps, d'où une "recrudescence du sentiment d'urgence".
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Les villes idéales sont déjà là, ce sont celles que nous habitons. Elles ne sont pas idéales parce qu'elles sont parfaites - elles ne le seront pas avant longtemps, au moins du point de vue environnemental -, mais parce qu'elles sont les seules que nous avons à disposition et qu'il faudra bien faire avec. Belles ou laides, grandes ou petites, elles sont ce que nous devons attacher à conserver, à transformer intelligemment et à transmettre. Efforçons-nous de les rendre plus apaisées, plus agréables, plus préparées et plus vertueuses. Un beau chantier s'ouvre à nous.
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Le flux financier lié aux terres agricoles artificialisées est du même ordre de grandeur que la totalité des revenus des agriculteurs. Voici donc l'hypothèse, qui demanderait à être consolidée par des données plus précises et géographisées : avec la conversion de quelques parcelles de-ci, de-là, par les agriculteurs les plus "chanceux" ayant la possibilité de voir leurs propriétés ouvertes à l'urbanisation, il ne s'agit pas de mettre un peu de beurre dans les épinards ; à l'échelle du pays, cela permet de doubler, et peut-être bien plus, les revenus agricoles !
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Vidéo de Philippe Bihouix
Philippe Bihouix, Sophie Jeantet et Clemence de Selva vous présente son ouvrage "La ville stationnaire : comment mettre fin à l'étalement urbain ?" aux éditions Actes Sud. Entretien avec Jean Petaux.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2650514/philippe-bihouix-la-ville-stationnaire-comment-mettre-fin-a-l-etalement-urbain
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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