Charges sociales forcément trop lourdes, le gouffre sans fond de la dette publique, l'efficacité de la flexibilité et du marché, les nécessaires réformes, etc.
Les formules toutes faites, les évidences non fondées, les fausses banalités font la une des médias.
Alain Bihr nous rappelle une histoire d'avant la chute du mur de Berlin. Les soviétiques avaient l'habitude de dire que la Pravda (vérité en russe) méritait bien son titre. En effet, il suffisait de la lire pour apprendre la vérité….à l'expresse condition d'en prendre le contrepied.
Telle est bien la nouvelle nécessité pour décrypter les vérités de la langue néolibérale. Prendre le contrepied, voir derrière les mots les travestissements de la réalité, les naturalisations de rapports sociaux, la contrebande des mots valise, les perversions discursives de la novlangue, à l'instar des frontons des camps de la mort ou de
1984 de
Georges Orwell.
L'auteur avec une grande habileté et un recours assumé aux théorisations marxistes va donc dénouer cet écheveau, aller à la racine des choses, donner à comprendre le monde. Il convient de piocher certains articles au gré de l'humeur ou de lire plus attentivement certains développements. Mais quelque soit le mode de lecture choisi, voilà une possible introduction accessible à la critique de l'économie et de la contre révolution néolibérale. Sans compter que l'auteur use à bon escient d'un humour décapant.
Je profite de cette note pour rappeler un ouvrage paru il y a quelques années, lui aussi facilement abordable, celui de
Jean Marie Harribey.
Puissent ces ouvrages, donner envie, d'aller voir à la racine des choses, à la nécessaire critique de l'économie politique et aux ouvrages d'un barbu un peu passé de mode mais toujours incontournable
Karl Marx.