Le camp de la goutte d'eau

Avant toute chose, je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Presses de la Cité pour cet envoi.
Le camp de la goutte d'eau fut un camp disciplinaire ouvert en Ukraine en 1942 pour accueillir des prisonniers de guerre français et belges qui s'étaient évadés d'autres camps.

Le livre ne raconte pas vraiment la vie quotidienne au sein de ce camp particulier contrairement à ce qu'on pourrait penser, mais se penche sur les nombreuses tentatives d'évasion qui y ont eu lieu.
Ce qui explique aussi pourquoi on ne suit pas toujours bien longtemps certains personnages.

Le livre est présenté comme un documentaire mais c'est écrit à la façon d' un roman, sauf qu'on suit des personnages pendant un moment et qu'on les abandonne soudainement pour passer à d'autres.

Beaucoup de dialogues sont assez comiques, ce qui donne un peu de joie et d'espoir dans ce contexte, mais on peut douter de la véracité d'autant de touches d'humour au quotidien dans un environnement où les hommes crevaient littéralement de faim, de soif, d'épuisement et de maladie, sans compter tous ceux qui étaient abattus sans raison.

J'ai souvent été agacée par l'emploi de plusieurs temps dans le même paragraphe, parfois de l'imparfait, du passé simple ou du présent, ce qui rend le récit assez pénible à lire, ce n'est pas fluide du tout.

Le récit est assez embrouillé, on parle d'un groupe de quelques personnes pendant plusieurs pages, avant de les abandonner et de passer à d'autres qui sont dans un autre camp, il y a des scènes qui se déroulent au passé, d'autres au présent, c'est assez difficile à suivre et on décroche donc à plusieurs reprises malgré un intérêt certain pour le sujet de départ.

Je connaissais l'auteur comme présentateur télé mais pas sa plume, je suis très déçue de la trouver si peu convaincante et son livre si peu abouti. Il mentionne pourtant que son père faisait partie de ces hommes, je ne doute donc pas de sa sincérité. C'est dommage, le sujet est par ailleurs passionnant et le courage de ces hommes auraient mérité un meilleur traitement.

Le stalag 325 de Rawa Ruska en Ukraine, est un camp de prisonniers de guerre à destination des Français et Belges rompus à l'exercice de l'évasion. Autrement appelé "Camp de la goutte d'eau", en raison du seul robinet présent pour étancher la soif et couvrir les besoins de douze mille hommes.
A côté du Stalag, les Juifs en transit vers des camps d'extermination voisins.
L'ouvrage s'ouvre d'ailleurs sur une carte édifiante des multiples camps de concentration et d'extermination mis en place par les nazis.

Il s'agit d'un document romancé élaboré sur la base de témoignages.
On y découvre les conditions de vie de ces prisonniers : poux, typhus et dysenterie, hygiène déplorable, maigres pitances pouvant vous rétrécir un homme de 15kg en un mois seulement, travaux forcés,...
Néanmoins, en comparaison des camps de concentration et surtout du sort réservé aux Juifs en particulier, le camp de la goutte d'eau semble moins atroce et il n'y règne pas la même cruauté implacable.
Ou peut être cette impression tient-elle à l'écriture de l'auteur ?

Celle-ci, fluide et agréable, ponctue le récit de multiples dialogues teintés d'une gouaille presque humoristique conférant aux événements une nature cocasse.
C'est d'ailleurs assez déstabilisant, car d'un côté cela rend le récit vivant et les personnages d'une certaine manière attachants par leur caractère haut en couleurs, mais d'un autre côté, vu le sujet, ce ton léger suscite un certain malaise.

Cela reste un ouvrage intéressant dès lors qu'il met à jour l'existence de ce camp dont j'ignorais personnellement l'existence.
Je dois reconnaitre toutefois qu'il ne me laissera pas un souvenir durable et profond.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.

Tout d'abord, je tiens à remercier la masse critique de Babelio et la maison d'édition Presse de la Cité pour la découverte de ce documentaire exceptionnel ♥

Ce livre nous narre la vie, ou plutôt la survie, au camp de la goutte d'eau, installé à Rawa-Ruska en 1942, en pleine seconde guerre mondiale, par les nazis, et nommé ainsi à cause de l'unique robinet qui desservait l'ensemble du camp pour plusieurs milliers d'hommes. Autant dire que tous mourraient de soif (au sens propre comme au figuré) et l'hygiène y était forcément déplorable, voire inexistante. Ce camp était une véritable torture. Au départ, ce camp était un camp d'extermination des prisonniers Russes. Puis, c'est devenu un camp de concentration pour des prisonniers de guerre - des soldats, donc, ou des résistants- Belges et Français, qui avaient déjà tenté l'évasion à plusieurs reprises. Les conditions de réclusion dans lesquelles ils se trouvaient étaient plus que pitoyables, carrément inhumaines: très peu d'eau et de nourriture, du travail forcé, une planche en guise de lit pour des centaines d'hommes qui s'entassaient comme du bétail, une invasion de poux et autres nuisibles, des cabanons non terminés où le froid était terrifiant... Pourtant, ces hommes, malgré cet enfer sur Terre, continuent à garder à espoir et à se battre pour trouver une solution pour s'en sortir. L'auteur insiste d'ailleurs assez fort sur ce point. de nombreuses évasions ont eu lieu, malgré la sécurité renforcée. Et c'est principalement sur ces évasions que l'auteur a axé son documentaire.

Je suis sortie de cette lecture bouleversée et il m'a fallu un peu plus d'une semaine avant de rédiger cet avis tellement il fallait que je laisse passer un peu de temps avant de pouvoir poser mes mots. Je ne peux vous dire à quel point ce livre m'a touchée. Ces hommes ont eu un courage exemplaire. On s'attache aux personnages. C'est grâce à des hommes comme eux que nous vivons en paix actuellement, des hommes qui se sont battus envers et contre tout. Je dois avouer que c'est un pan de l'histoire que je ne connaissais pas. Pourtant, je lis quand même assez bien de romans sur les deux guerres, la deuxième principalement. Mes grands-parents l'ont subie, cette guerre, et j'ai toujours voulu en savoir davantage. Mon grand-père, résistant, en a particulièrement bavé... Il n'a pourtant jamais vraiment voulu en parler. C'était un pan de sa vie à propos duquel il ne voulait pas trop discuter. Là, j'apprends l'existence d'un camp (ou plutôt plusieurs puisqu'il y avait Rawa-Ruska et ses sous-camps) que je ne connaissais pas et où étaient torturés des soldats ou des hommes qui résistaient à l'occupation allemande et qui voulaient juste retrouver leur liberté. L'horreur de l'extermination juive m'a toujours marquée, mais je n'imaginais pas que ce genre de camp avait aussi existé pour les militaires et résistants. Evidemment, je savais qu'il y avait des camps de prisonniers de guerre, mais un camp avec des conditions de vie aussi insoutenables, non.

On peut d'ailleurs trouver, en début de livre, une impressionnante carte des multiples camps de concentration et/ou d'extermination mis en place par le régime nazi. Ca fait froid dans le dos, vraiment!

L'auteur de ce document, Daniel Bilalian, un ancien présentateur de JT, à Antenne 2, en France, s'est particulièrement bien documenté. On sent que les recherches ont été approfondies. Les personnages cités sont réels, il a recueilli de nombreux témoignages. Ce n'est pas rien qu'une histoire sur la guerre mais un véritable document historique fouillé. Ce livre est un document d'une grande valeur historique. Il parle d'un pan méconnu de notre histoire avec brio. C'est une pièce que je conseille à tous car il permet de ne pas oublier. C'est important de souligner ce devoir de mémoire...

A lire, absolument!!!
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