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4,13

sur 1461 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Léonie Bischoff aurait pu (dû ?) se passer de mots: sauf quand elle paraphrase ou cite carrément la merveilleuse autrice dont elle raconte une partie de la vie, ils n'ont en fait que peu d'intérêt.

Le fort de Léonie Bischoff, son extraordinaire à elle, c'est son crayon: les graphismes sont somptueux et parlent d'eux-mêmes. Plus qu'un simple récit biographique, le dessin de Léonie Bischoff plonge dans les entrailles et les recoins cachés des mécanismes cérébraux d'Anaïs Nin avec une douceur et un franc-parler, contradictoires et si assortis.

La protagoniste incarne à elle seule l'image de la liberté, de la créativité, de la beauté; elle reflète la complexité des âmes perturbées; elle subjugue, insensée, et corrompt la morale viciée imposée par la masculinité bien-pensante; elle envoûte, enfin, prisonnière de sa propre multiplicité.

Un gros coup de coeur graphique.
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Je ne connais que de nom et de réputation l univers d Anaïs Nin, c est l illustration de couverture qui m a attirée, et je ne le regrette nullement;
Les dessins sont beaux, le personnage passe doucement, du moins en illustrations, de la sage et jeune épouse a la femme libérée sexuellement, et a l écrivain ....
C est a la fois plaisant et interpellant, certainement comme la vie et l univers de l écrivain .
Une biographie illustrée qui donne envie d en savoir plus
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Je ne peux que commencer par ça : le dessin est fabuleux, hypnotique, et fait presque tomber amoureux des personnages. J'avais déjà beaucoup apprécié le trait de Léonie Bischoff dans le tome de la petite bédéthèque des savoirs qu'elle avait mis en image (celui sur La naissance de la Bible) mais là, elle est à un autre niveau ! Ses choix de mise en image sont parfois envoûtants : toutes les scènes entre Anaïs Nin et son double de papier sont très belles, les pleines pages sont immersives. Et côté histoire alors ? Intrigante, vivifiante, mettant mal à l'aise, la vie d'Anaïs Nin ne peut laisser indifférent. On sent la plongée de Léonie Bischoff dans ce personnage. On comprend aussi la figure qu'Anaïs Nin a pu représenter à son époque et la postérité qu'elle a peu à peu conquise par ces écrits. Ce qui est appréciable, c'est que jamais Léonie Bischoff n'en fait une héroïne du féminisme, ni même un personnage auquel on ne peut qu'adhérer. C'est le portrait d'une femme en quête d'elle-même et de sa liberté qui est proposé, une femme avec ses forces, ses douleurs, ses tâtonnements, ses joies, ses erreurs et ses victoires. Cela ne laisse pas indifférent, et c'est tant mieux.
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Depuis toujours, Anaïs Nin écrit son journal. Je devrais dire « ses journaux ». En effet, il y a la version officielle, qui peut, sans danger, tomber sous tous les regards et un exemplaire secret où elle se révèle sans fard. Elle rêve cependant de publier un roman, mais ce n'est pas chose aisée à cette époque où les seuls artistes reconnus sont des hommes. On le constate bien lors d'un dîner où son activité créatrice est reléguée à l'arrière-plan : une simple occupation pour bourgeoise désoeuvrée. Un convive résume l'opinion commune : « Vous avez des enfants ? - Non. - Vous allez pouvoir vous y mettre maintenant qu'Hugo (son mari) est bien installé à la banque. »
J'ai bien aimé ce roman graphique. Ce qui m'intéresse en elle, c'est son combat pour la libération féminine, au même titre que ceux de Sand, Colette ou Virginia Woolf (entre autres).
J'ai été attiré par le dessin de Léonie Bischoff, dont j'avais apprécié les adaptations de quelques romans de Camilla Läckberg.
Je dois dire que par son aspect graphique, cet ouvrage est une splendeur. Je ne sais pas combien de temps Léonie Bischoff y a consacré, à mon avis, plusieurs années !
La technique est tout à fait originale. Elle dessine avec un crayon à mine multicolore aux dominantes bleu-vert-pourpre. Dès les premières planches, on a le souffle coupé : une seule vignette a certainement demandé des heures de travail : mer déchaînée, ciel envahi de nuages menaçants évoquant des tresses qui rappellent la chevelure impressionnante du double d'Anaïs, l'âme de son journal secret, j'imagine, dont les boucles de gorgone figurent l'imagination tortueuse de l'auteure. Ballotté sur les lames déchaînées, un minuscule esquif va se fracasser sur des rochers, tout comme Anaïs, écroulée sur le parquet parmi des feuillets épars : la création est houleuse et térébrante.
Ce ne sont que les deux premières pages. Léonie Bischoff a l'art d'utiliser mille allégories qui permettent de se figurer l'esprit tourmenté d'Anaïs Nin.
Les vignettes sombres et chargées alternent avec d'autres, très claires et dépouillées. Un univers onirique, parfois cauchemardesque se déploie, fourmillant de symboles tantôt délicats, tantôt inquiétants (fleurs, papillons, yeux, miroirs...) Quelques planches, sulfureuses, sont réalisées à l'aide de ces papiers noirs qui révèlent des couleurs lorsqu'on les gratte. Un moment tragique est rendu par des traits anarchiques dans des tons sombres et froids.
J'aime beaucoup les croquis évoquant le flamenco, où les silhouettes semblent esquissées sans lever la pointe du papier. Elle sont tellement vivantes, animées, qu'on a l'impression de voir évoluer la danseuse.
Ce que je n'aime pas, en revanche, c'est la personnalité d'Anaïs Nin. Sa conception de l'amour est aux antipodes de la mienne. Elle prétend aimer Hugo, pourtant, elle ne refuse aucune expérience sexuelle, même au risque de le désespérer. On le voit effondré après avoir lu quelques pages du journal. Anaïs le rassure : ce ne sont que fantasmes littéraires qui n'ont rien de vrai. Pourtant, la réalité est bien plus vénéneuse. Anaïs n'a pas seulement un double de papier, elle a une âme soeur : Henry Miller, avec lequel elle échange des idées sur un pied d'égalité. Il est également son amant, mais il n'est pas le seul. On dirait qu'elle veut tester toutes les formes de la sexualité, avec tous ceux qui l'entourent : cousin, analystes, amours saphiques ou même incestueuses.
Pour conclure, je dirais que le travail de Léonie Bischoff m'a émerveillé: son album est un pur chef-d'oeuvre. Son adaptation de la vie et surtout de la personnalité intérieure d'Anaïs Nin est remarquable. Mais le personnage lui-même m'a décontenancé et heurté : en même temps fragile, incomprise, pitoyable, torturée, machiavélique, destructrice : elle se sert de ceux qui l'entourent. Des images le montrent bien, qui les représentent, Henry Miller et elle, clouant au mur June (la femme d'Henry), comme un papillon et l'étripant pour se servir d'elle dans leur oeuvre.
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Il existe des prix avec lesquels nous sommes plus en phase qu'avec d'autres : je suis toujours intéressée par le grand prix de la critique ACBD et par le prix du public du festival d'Angoulême (au nom changeant selon le sponsor de l'année mais qui me correspond généralement plus que le fauve d'or). En 2021, « Anaïs Nin, sur la mer des mensonges » a eu le prix du public du festival d'Angoulême et a été dans les 5 finalistes du grand prix de la critique ACBD, même si le lauréat a finalement été « Peau d'homme » de Zanzim et Hubert. C'est donc avec un regard très favorable que j'ai débuté ma lecture.
Sur le graphisme, le crayon magique, ce crayon de couleur à mine multicolore, permet de donner une atmosphère particulière, avec une part de hasard dans certains rendus, sachant que si j'ai vu cet accessoire assez souvent utilisé dans les crayonnés pour des dédicaces, je ne me rappelle pas d'une autre oeuvre qui aurait été intégralement réalisée avec cette technique. J'aime qu'un illustrateur explore des voies peu empruntées, deuxième point très positif pour cette oeuvre.
Et puis, il y a l'histoire, celle d'Anaïs Nin, écrivaine et diariste, rédigeant un essai sur D.H Lawrence (auteur de l'Amant de lady Chatterley), mariée avec un banquier, qui lui dit qu'elle doit être artiste pour eux deux, maîtresse d'Henry Miller et de son épouse June, ayant des rapports incestueux avec son père, une relation avec son cousin homosexuel et des aventures avec deux de ses thérapeutes.
Cette biographie retrace la vie d'une femme fragmentée, divisée, utilisant son journal pour se rassembler dans les années 1930 et permet de voir l'évolution des moeurs : ce roman graphique est aujourd'hui récompensé par des prix grand public quand, à l'époque, les oeuvres notamment de D.H Lawrence ou Henry Miller ont connu la censure dans certains pays…
Une bande dessinée de Léonie Bischoff à découvrir. Je pense également lire « l'Amant de lady Chatterley » pour m'en faire ma propre opinion.
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"Anais Nin a le diable au coeur, la douleur assassine ..." Oui, je ne connais ce nom que grâce à la chanson de Renaud et Roman Serda. J'aime bien cette chanson d'ailleurs ...
Et donc à chaque fois que je me balade dans mes librairies préférées et que je vois cet album, je pars en chantant.

Cette femme m'intrigue donc. Car je ne sais pas qui elle est. Et puis, cette couverture est sublime. Donc, un jour, je me lance. Je lis.

La couverture ne m'a pas menti. Chaque page ravie mes yeux. Ces coups de crayons, ces couleurs, c'est incroyable. J'adore.

Le récit est beau, poétique et parfois scabreux. Une oeuvre d'art sur tous les plans.

Cette biographie m'a permis de voir qui était la femme derrière la chanson. Je suis très contente de l'avoir lu. Sa vie dissolue m'a déroutée. J'ai jugée parfois, compris souvent et admirée sans doute un peu.

Une très belle oeuvre.
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Anaïs Nin (1903-1977), est une écrivaine passionnée. Femme complexe, aventureuse, sulfureuse, pleine d'envies... Anaïs cherche la femme et l'artiste qui sont en elle en inscrivant sur son journal son existence. À travers cette quête, elle nous emporte dans son tourbillon de désirs, d'explorations, de passions, d'écritures...

Chaque page s'ouvre sur une multitude de couleurs et de sentiments. Nous découvrons la vie intime plus ou moins facile à accueillir d'Anaïs Nin au travers d'un dessin réalisé au crayon tout en douceur et en sensibilité.

Rempli de délicatesse aux multiples couleurs, c'est l'un des albums marquants de l'année 2020.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Je connaissais Anaïs Nin juste de nom, j'ai donc découvert une partie de sa vie dans ce roman graphique.
Les dessins sont très agréables et fluides. Une sacrée femme se cache sous des traits plutôt discret mais avec un petit air malicieux. Elle ne veut pas des carcans du début du XXeme siècle, aspire à une vie de bohème et artiste. Son journal est son « précieux ». Elle s'adonnera aux plaisirs de la chair sans complexe…
J'ai beaucoup aimé les parties avec son moi intérieur et les dessins représentants ces dérives intellectuelles.
Par contre il y a quelques passages choquants qui malheureusement étaient trop tabous à l'époque.

Une très belle découverte.
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J'ai découvert cette semaine cette sublime BD de Léonie Bischoff, biographie d'Anais Nin.
Je ne connaissais pas du tout l'histoire de cette femme.

J'ai choisie cette BD car le dessin de couverture m'attirait, j'ai tout de suite accrochée avec le trait. Cela s'est confirmé page après page, les dessins sont vraiment magnifiques et les couleurs confèrent à cette histoire une part de rêverie qui lui va très bien.

La BD se concentre ici sur la dualité de cette femme, les différents aspects de sa personnalité qui sont parfois difficiles à gérer pour elle.
On découvre un peu de son passé, mais on comprend bien que l'important ici est le présent.

Une lecture très agréable qui m'a donné envie d'en savoir plus sur Anais Nin, mais surtout de découvrir les autres ouvrages de Leonie Bischof !
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Dans ce roman graphique, Léonie Bischoff nous propose de partir à la découverte de l'écrivaine Anaïs Nin. J'avoue que je ne la connaissais que de nom, je savais qu'elle avait eu une liaison avec l'écrivain Henry Miller mais c'est tout. Léonie Bischoff nous présente une Anaïs Nin à la personnalité très complexe qui se rêve femme modèle de son mari banquier qu'elle aime mais qui ne cesse de penser à son oeuvre, ses journaux intimes, et à ses multiples conquêtes masculines et féminines. Elle écrit d'ailleurs deux journaux intimes : un qu'elle fait lire à son mari et l'autre pas… La couverture illustre bien cette ambivalence. La rencontre avec Henry Miller va être un déclencheur pour Anaïs Nin. Elle entame une liaison passionnée avec lui mais aussi avec sa femme. Si j'ai admiré la forte personnalité d'Anaïs Nin, sa volonté de continuer à créer sans se laisser enfermer dans les carcans de l'époque, j'ai eu plus de mal avec son attitude souvent assez perverse. Elle enchaîne les aventures avec toutes les personnes qu'elle rencontre y compris avec son psychanalyste. Mais ce qui vraiment m'a posé problème c'est sa liaison avec son propre père et la façon dont elle avorte à 5 mois de grossesse… Tout ça a fait écran et ne m'a pas donné envie de la connaître plus ni de lire ses journaux…
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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