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EAN : 9782919160228
112 pages
Utopia Editions (01/04/2016)
4.58/5   6 notes
Résumé :
La langue n’est pas neutre. Les mots, les symboles, les règles qui régissent son usage marquent nos esprits et rejaillissent sur nos actes, sur nos manières d’être au monde et de le penser. Ce livre a pour but de faire connaitre l’histoire de la construction et les pratiques actuelles d’une langue qui, par sa structure patriarcale et par le (bien nommé) genre grammatical, se révèle bel et bien sexiste. Il propose d’aller plus loin que les timides réformes récentes e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En quoi la langue française est-elle sexiste ? Comment contourner ses défauts et en faire une langue respectueuse de « toustes » ? Que reproche-t-on aux aménagements universalistes de la langue ? Davy Borde n'est pas linguiste mais s'investit en tant que citoyen engagé pour répondre à ces questions et proposer un aménagement de la langue approfondi. Un livre intelligent et accessible que j'ai dévoré.
[...] J'ai adoré lire Tirons la langue : j'ai aimé l'humilité de l'auteur qui peut tout à fait, dans une démarche citoyenne, donner son avis sans être linguiste. Au contraire, c'est même ce qui lui permet de livrer un raisonnement clair et accessible en 120 pages !
Je lui reconnais la richesse du propos, car il consacre une première partie à expliquer en quoi la langue française est sexiste, une seconde à lister les pratiques actuelles « féministes » (une langue et des mots masculinisé(e)s, masculinisé-es, masculiniséEs ou mieux encore : masculinisé•es) et les réticences qu'elles suscitent, ainsi qu'une troisième partie dans laquelle il développe sa proposition universaliste de la langue. Et quelle proposition ! J'avoue avoir été franchement déroutée, au niveau personnel mais aussi dans la pratique de mon métier d'éditrice, mais la démarche m'a séduite ! Mais si je n'utilise pas toutes ses propositions, je salue l'initiative et j'applique désormais certaines astuces proposées pour rendre la langue plus universaliste.
Je n'en dirai pas plus car Tirons la langue est un livre nécessaire, assez complet mais abordable, riche de propositions et d'exemples. Aux amoureux•ses de la langue, ce livre passionnant, publié par les éditions Utopia (que j'adore), leur est destiné.

L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/tirons-la-langue-davy-borde-a128235332
Lien : http://www.bibliolingus.fr/t..
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Livre intéressant qui propose à la fois un historique, des réflexions, des exemples et en fin de livre des propositions, le tout pour environ 120 pages. C'est donc un livre assez dense qui va droit au but et permet d'avoir un panorama rapidement brossé du paysage de genre dans la grammaire française.
Certaines pistes proposées me paraissent difficiles à mettre en place comme le glissement à la consonne la plus proche:
conquérant + conquérante -> conquérande. Idem avec patiende, candidades. Humain + humaine -> humaime.
C'est assez déstabilisant, plus que agriculteurice que j'utilise déjà parfois, mais ces formes permettent vraiment de sortir de la binarité et donc de l'importance du genre.
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Un essai court mais tellement essentiel quand on s'intéresse à la linguistique et à la nécessaire évolution du langage pour plus d'inclusivité ! J'ai beaucoup aimé la façon, très pédagogique, de l'auteur pour nous présenter les divers arguments opposés à l'évolution de notre langue, et sa rhétorique pour les démonter. Les idées sont claires et bien énoncées, et même si ce livre n'a fait que confirmer un certain nombre de choses auxquelles je prêtais déjà attention, j'ai apprécié qu'il propose des pistes pour aller plus loin dans les façons d'obtenir un langage plus inclusif, tant à l'oral qu'à l'écrit. Je reviendrai à cet ouvrage dans le futur et je compte déjà le faire circuler autour de moi !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les normalisateurs débattent donc. En 1635 est créée l'Académie française dont le but est d'encadrer la langue française. En 1647, le grammairien Claude Favre de Vaugelas écrit: "[...] Le genre masculin étant le plus noble doit prédominer chaque fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble." En 1651, Scipion Dupleix écrit à son tour: "Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut seul contre deux ou plusieurs féminins". En 1675, l'abbé Dominique Bouhours écrit que "lorsque les deux genre se rencontrent, il faut que le plus noble l'emporte".
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Cela pose, ou devrait poser, deux questions aux locuteur.rices (humanistes) de notre langue. D'une part, que faire face à la violence qui impose à une personne intersexe (sauf à se couper du monde) de (se) parler et (donc) (se) penser dans un système binaire qui l'exclut de facto?
[...]
D'autre part, le genre grammatical binaire n'est pas problématique que pour les intersexes uniquement. Ainsi, si l'on considère que masculinité et féminité sont des concepts problématiques (parce que - plus ou moins - étanches par définition, parce que construits de manière hiérarchique) comment ne pas les renforcer, comment les combattre efficacement si dans les discours nous nous y référons, nous nous y attachons en permanence via le genre grammatical? Comment se libérer d'un carcan s'il n'y a d'autre choix que de s'y rattacher.
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Comment "L'homme a [-t-il] "confisqué" symboliquement la qualité d'être humain à son profit"? Si la question est importante, celle qui motive ce texte est que faire quand on en est là? Et la solution est simple: en fini avec ces polysémies par l'abandon de l'usage du mot femme pour désigner une épouse et de celui du mot homme (avec ou sans -s comme dans "les hommes préhistoriques", avec ou sans majuscules comme dans "les Droits de l'Homme") pour désigner les êtres humains.
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On l'aura compris, si pour nous la reféminisation de la langue est indispensable, nous pensons que notre réflexion et nos pratiques doivent se mettre en cohérence avec un autre but: en finir avec le genre (social) et donc avec sa binarité (qui se retrouve dans notre langue). C'est pourquoi il nous semble indispensable de créer, ou plutôt de démocratiser l'usage du troisième genre, universaliste, lui.
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On comprend ainsi "aisément" à l'oral comme à l'écrit que "ma·n ami·e" désigne une personne à laquelle je tiens et/mais que préciser son sexe social ou son genre n'a soit pas d'intérêt pour moi dans l'absolu, soit pas d'intérêt de cette manière (via l'accord grammatical), soit pas d'intérêt à ce stade de la discussion. Chose impensable, indicible si l'on se contente de la grammaire académique.
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