Dans ce deuxième tome, il s'agit de l'aventure parisienne de Bertoul qui a hérité du mage Magnus Gurhaval sa maison rue de la Grande Truanderie. Il a choisi de travailler sur le chantier de la cathédrale et peut compter sur l'aide domestique de sa voisine Dame Félicité et ses enfants. Quant à Blanche, elle a été accueillie et aidée par sa marraine, et vit à la cour, rattachée à la maison de la princesse Isabelle, soeur du Roi.
Tous deux se voient régulièrement car Bertoul se rend au palais en tant que musicien.
Tout irait bien sans les recherches frénétiques du grimoire de la part d'êtres s'adonnant à des magies sombres, qui ont ressenti sa présence à Paris. Bertoul va malgré lui découvrir les pouvoirs de ce livre dont il a hérité et subir maintes attaques violentes de ceux qui souhaitent se l'accaparer. Mais parviendra-t-il à protéger le Grimoire et son amie Blanche ?
Cet épisode porte donc davantage sur le côté magique et fantastique bien que plusieurs intrigues s'entremêlent. le lecteur parcourt le Paris moyenâgeux, des beaux quartiers jusqu'aux bas-fonds de la capitale.
Le rythme est soutenu car l'histoire comporte de nombreux rebondissements pour nos personnages, et bien des dangers.
L'écriture est toujours aussi agréable et enlevée, au vocabulaire recherché tout en restant très accessible. Un très bon roman jeunesse qui s'achève en donnant envie de lire la suite !
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J'ai été bien déçu par ce deuxième tome d'une série de romans merveilleux pour la jeunesse. J'ai trouvé que le rythme, les intrigues et même les personnages perdaient beaucoup d'intérêt par rapport au premier tome. Dans ce deuxième tome, les principaux personnages sont à Paris, alors que la cathédrale Notre-Dame-de-Paris est encore en construction. L'atmosphère est sombre, les quartiers sont remplis de canailles et les citoyens vivent de ragots et de superstitions. Les personnages évoluent à travers cette ville, mais leurs actions et leurs motivations ne sont pas très fascinantes.
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Même si les intrigues de ce deuxième tome m'ont semblées un peu moins intéressantes que celles du premier tome, je l'ai lu aussi d'une traite. Il est vrai que certaines situations paraissent un peu faciles, les méchants un peu caricaturaux, le combat entre le bien et le mal un peu sentencieux mais bon pour un roman jeunesse, cela n'a rien d'étonnant et le talent de l'auteure fait passer tout cela très facilement.
J'ai entamé le tome trois sans tarder et je l'ai presque terminé déjà, c'est vous dire que je recommande cette série ! :)
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Ce second tome est à l'image du premier, aussi intéressant et palpitant ! Difficile de le lâcher !
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Blanche de Vauluisant, fermement poussée dans le dos par sa marraine, s’avança de quelques pas et tomba à genoux, les mains pressées l’une contre l’autre, l’air désemparé. Sa robe de soie verte s’étala en rond autour d’elle comme le calice d’une fleur. Elle entendit des murmures incompréhensibles et se sentit rosir jusqu’à la racine des cheveux.
« Ah, se dit-elle, perdant complètement ses moyens, je dois être écarlate. Que vont-ils tous penser ? Je suis ridicule. Muette et ridicule. »
— Ta supplique, Blanche, murmura derrière elle sa marraine, aussi discrètement que possible mais d’un ton impatient. Ta supplique au roi, voyons…
« Le roi. Mon Dieu, c’est lui qui est juste devant moi, et moi qui suis si empruntée, si godiche. Le roi ! »
— Sire, intervint enfin la voix de sa marraine, que Blanche entendait dans une sorte de brouillard, voici ma chère filleule Blanche de Vauluisant, qui n’est arrivée de son domaine que depuis trois semaines. Elle voudrait vous assurer de sa fidélité et vous adresser une supplique.
— Je suis heureux de vous voir parmi nous à la cour, demoiselle de Vauluisant, dit une voix claire et jeune au-dessus d’elle, et je serai également heureux d’examiner votre prière.
Blanche osa alors, tête toujours baissée, relever un peu le regard sous ses longs cils noirs. Sur une estrade couverte de tapis, un jeune homme à peine plus vieux qu’elle – il devait avoir environ seize ans – était installé sur la plus belle cathèdre qu’elle eût jamais vue, aux sculptures les plus fines et les plus habiles, rehaussée d’or et de pierreries. Le trône royal. À côté de lui, sur une autre cathèdre presque semblable, une femme d’une cinquantaine d’années trônait également, brune, ferme, altière.
« Notre roi Louis, se dit la jeune fille en retrouvant ses esprits. Et la reine Blanche… »
— Eh bien, Blanche ! souffla encore dans son dos sa marraine, d’un ton exaspéré.
Elle ravala sa salive et se lança.
— Sire, grand merci de votre bonté. Comme vous l’a dit ma chère marraine Tiphaine de Fontegrive, j’ai nom Blanche de Vauluisant et j’arrive de mon domaine pour me présenter à vous, vous assurer de ma fidélité de vassale et… et vous soumettre une requête.
D’un geste plein de respect, deux jeunes mains déposèrent un énorme livre dans un coffre de bois renforcé de fer et scellé dans le sol d’une maison de la rue de la Grande Truanderie.
À l’abri. En sécurité. Au secret. Enveloppé dans une simple toile bise.
Ce livre était orné de figures étranges et de lettres mystérieuses gravées d’or. Au centre trônait un énorme rubis ovale, à la couleur riche et limpide. De temps à autre, la pierre précieuse palpitait en émettant des lueurs fugaces et des feux sombres, mais qui pouvait le savoir ?
Les pages de l’ouvrage étaient façonnées en parchemin, une fine peau de mouton longuement, soigneusement lissée. Des mots s’y pressaient en lignes serrées, l’écriture était quelquefois étrange. Des dessins, des figures, des schémas, des symboles agrémentaient les marges.
De temps à autre, les pages changeaient mystérieusement de place, les mots de signification, les figures de silhouettes, mais qui pouvait le savoir ?
Le livre reposait désormais dans l’ombre d’un coffre clos.
Le lendemain même, un jeune homme vêtu d’une chemise resplendissante de blancheur sous son bliaut bleu, ses chausses lie-de-vin apparaissant un peu en haut de ses guêtres de cuir, se présenta au poste de garde du palais de l’île de la Cité. Il avait une aumônière à la ceinture et tenait ostensiblement en main un rebec et son archet. Il annonça :
— Je suis Bertoul Beaurebec, musicien au service personnel de noble demoiselle Blanche de Vauluisant.
Le chef des gardes le regarda de haut en bas, puis de bas en haut.
— Entrez, dit-il. La demoiselle vous attendait. Elle a recommandé qu’on vous fasse aussitôt conduire à elle.
Dans cette échoppe aux volets soigneusement clos, livres et parchemins se disputaient la place avec des pots ébréchés, des trépieds boiteux et des cornues douteuses, sous une épaisse poussière. Quatre personnes étaient réunies autour d’un petit feu qui éclairait à peine leurs visages. Il y avait là un homme jeune, les traits tombants et mous évoquant une pâte à pain avant la cuisson ; une femme maigre et âgée, qui caressait un chat aux yeux jaunes ; une grande femme plantureuse, blonde, joufflue, aux bras musculeux croisés sur la poitrine ; et enfin un vieillard chenu, enveloppé d’une houppelande informe.
Le grimoire n'avait pas d'états d'âme. Il n'avait pas d'âme non plus, du reste. Ce n'était qu'un assemblage de parchemin, de cuir, d'encre, d'or et de rubis qui se livrait au plus compétent, qu'il soit homme de bien ou mage pernicieux.
Qui savait le protéger par des opérations secrètes en protégeait aussi les secrets. Mais les protections par les sortilèges des hiboux s'étaient diluées.
Et désormais, qui savait l'ouvrir pouvait profiter de ses recettes. Qui voulait y lire la sagesse du monde l'y trouvait, et qui voulait y lire les maléfices et sortilèges les y trouvait aussi.
Conférence Prix Imaginales des collégiens - La sélection 2018... à la question enregistrée aux Imaginales 2018
Avec Johan Heliot, Béatrice Bottet, Pauline Pucciano et Carina Rozenfeld