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EAN : 9782913366893
69 pages
L' Iconoclaste (01/04/2015)
4.23/5   11 notes
Résumé :
Six ans, l’âge de l’insouciance. Pour la petite Elsa, l’enfance bascule. Un adulte abuse d’elle. « Personne ne m’avait dit que mon corps m’appartenait. » Elle oublie, camoufle ce secret, incapable de se confier, même à ses parents. Le trouble la gagne, la fièvre. La peur.

Trente ans plus tard, Elsa Boublil chuchote l’indicible à notre oreille. C’est précieux comme une confidence, touchant comme une résilience. Dans ce texte d’une infinie pudeur, compo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Combien de témoignages de viols, incestes et agressions sexuelles comme celui-ci va-t-on encore lire? Combien de secrets si bien gardés et si longtemps, par des enfants devenus adultes dont la vie a été abîmée à jamais?
Sans doute la libération de la parole à ce sujet n'en est-elle qu'à ces débuts, mais c'est sans doute le signe d'un changement? D'une révolte contre des crimes longtemps tabou?
Elsa Boublil se lance le jour où son compagnon, Philippe Torreton, part en tournée de théâtre: elle sait d'où lui vient cette détresse profonde de se sentir abandonnée, oubliée, une blessure de petite fille toujours à vif.
Elle prend la plume, écrit, courts chapitres par courts chapitres, les attouchements subis dans son enfance. D'abord, le rabbin, à six ans. Puis le professeur de musique. Elle en gardera une profonde honte et le sentiment d'être sale, grosse.
C'est, paradoxalement, la musique à travers le jazz et la clarinette qui la sauvera, et le soutien de son compagnon.
Le récit est court mais percutant, le secret trop longtemps gardé, des parents, une mère en tout cas aimante, inquiète mais qui n'a pas percé le secret, et c'est bien ça qui est effrayant: cette force des enfants à garder ainsi de terribles secrets.
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Body Blues pourrait être le titre d'un morceau de jazz de John Coltrane, Miles Davis, Charlie Parker ou de Louis Armstrong, mais ici, il s'agit du titre qu'Elsa Boublil a choisi pour son roman. A travers 46 chapitres très courts, Elsa Boublil nous livre son secret. Un secret qu'elle a très longtemps mis sous clé et qui l'a privée de vivre pleinement et sereinement sa vie. Elle le dévoile à son amie Bonnie Colin, qui répond sous forme de dessins, comme si elle n'avait pas trouvé les mots pour apaiser les maux d'Elsa. D'ailleurs, le livre commence par un dessin de cette amie et le lecteur comprend après la lecture du roman, combien il a dû être difficile pour son amie de recueillir une telle confession et de trouver ces mots justes qui apaisent une âme et un corps en souffrance.
Dans ce roman autobiographique, Elsa Boublil dénonce les abus sexuels que des hommes que l'on n'aurait jamais soupçonnés lui ont infligés lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, et les répercussions de tels actes sur sa vie d'adulte.
Ce premier roman, c'est le témoignage d'une combattante de tous les jours pour ne pas sombrer et profiter des bonheurs que la vie lui a offert (ses enfants, l'amour de ses parents, celui de son mari, et son métier …). C'est le combat d'une femme qui pourrait être nous, notre soeur, notre meilleure amie et c'est pour cela qu'il doit avoir valeur d'exemple pour montrer à celles qui souffrent des mêmes maux que la guérison passe par la libération de la parole.
Chaque chapitre, au titre évocateur (Nouveau départ, Les mains, Boiter, Doute, Malade, Silence …) sonne comme une note de musique, et du fait de sa courte longueur se révèle être un instantané de la vie de l'auteure. Ainsi se succèdent, devant les yeux du lecteur, des instants d'angoisse, de solitude, de révolte, de révélation, de douceur, de culpabilité, de découverte du véritable amour.

Elsa Boublil est musicienne et passionnée de jazz et cela se voit dans l'écriture musicale de son joli roman jazzy. C'est un livre émouvant, poignant qui ne verse jamais dans le larmoyant.

Merci Elsa pour ce témoignage délicat et digne.
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Comment commenter longuement un récit si compact, si épuré, si condensé ?
En ne pouvant qu'apporter tout son respect à cette femme qui a eu l'immense courage d'écrire ses pensées, telles qu'elles venaient, de décrire et d'expliquer la brutalité de ce qu'elle a enduré, d'une manière « brutalement intelligente ».

Peut-être que nous, lecteurs, aurions aimé qu'elle développe, qu'elle donne plus de détails, qu'elle se confie encore plus, qu'elle approfondisse certains passages mais ne serions-nous pas tombés dans le voyeurisme ?
Et puis, ce livre, après tout, c'est le sien. Elle a simplement eu la générosité de nous le faire partager. A nous de l'apprécier ou non, nous sentons que ce n'est pas son problème. Elle est bien au-dessus de ça.
Ce qui compte, c'est qu'ENFIN, les choses soient dites, et avec tellement d'élégance qu'on ne peut que s'incliner.
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Poussée par son mari, le comédien Philippe Torreton, Elsa Boublil livre dans « Body Blues » le témoignage d'une enfance abusée. A travers différents tableaux, elle révèle son vécu et parvient à exorciser les démons qui la hantent depuis les deux viols qu'elle a subis.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il n'y a que le jazz pour apaiser mes douleurs.Je n'oublie rien mais quand l'improvisation est là, je me noie sans crainte et trouve la force de me défendre.
(...)
J'ai transformé ce mauvais souvenir en force. Je retrouve mon pouvoir, ma personne, mon esprit, mon espoir.

"A love supreme", j'ai appris à dire non.
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Body blues, d'Elsa Boublil, Editions L'iconoclaste
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