Commençons par l'histoire.
Jusqu'à la page 100, tout va bien.
C'est intéressant, on suit cette femme à la dérive, qui se retrouve seule et ne sait plus trop où elle en est.
Les phrases sont parfois maladroites, mais les relations entre les personnages fonctionnent, tous sont perdus dans une grande maison qui semble s'effondrer mais tient bon, un peu comme leurs vies.
J'attendais donc de voir comment tout cela allait évoluer, comment cet équilibre fragile qui venait de s'instaurer allait se prolonger ou au contraire se briser.
Et puis tout à coup, Lorraine rentre à Paris avec Iohan dans ses bagages, sans crier gare et sans que le lecteur en soit vraiment informé.
Soit, appelons cela un coup de tête.
C'est alors que tout se corse.
Tandis que le personnage de Lorraine suit son chemin de dépressive droguée aux tranquillisants, l'auteur emporte Iohan dans des scènes orgiaques au bois de Boulogne, en boite de nuit, dans une voiture…
Ne vous inquiétez pas, il ne vous épargnera rien, ni les positions, ni les gestes des participants, décrits avec une exactitude de phrases et de vocabulaire qui m'a franchement rebutée.
Il ne s'agit pas de pruderie, mais je ne vois pas ce que cela apporte à l'histoire. D'ailleurs, j'ai fini par passer la plupart de ces pages sans que cela m'empêche de suivre le reste.
C'est superflu et sans lien réel avec l'histoire de Lorraine qui se serait sans doute suffit à elle-même.
Poivre de Kampot
Dans la même veine, on ne comprend pas pourquoi l'histoire se passe en 1993.
J'ai bien pensé au sida (vu tous les hommes que Iohan « croise »), mais il n'en est jamais question.
Ou alors il s'agit du Poivre du titre. Si c'est le cas, c'est un peu tordu mais admettons.
(Je ne vous en dis pas plus, ce serait dommage tout de même).
Quant au style, je l'ai parfois trouvé bancal.
Je passe sur les scènes de sexe trop crues, sans aucune poésie ni attrait dont j'ai déjà parlé.
L'auteur a choisi de raconter la majeure partie de l'histoire au présent, sans doute pour renforcer la distance avec le passé, avec la jeunesse.
Les phrases sont courtes, elles s'enchainent sans liaison apparente mais cela pourrait fonctionner s'il n'y avait pas de temps en temps une image un peu tordue.
En voici une par exemple : « les bateaux font des incisions blanches en silence sur le bassin ».
C'est forcément personnel, mais ces incisions me laissent de marbre.
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A la fois poignant, mélancolique, élégant et tordu, […] Poivre est sans conteste l'épice et le sel de la rentrée.
Lire la critique sur le site : Lexpress
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L.
Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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