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4,11

sur 5565 notes
Un titre étrange, tout comme l'image de couverture. Un livre dont tout le monde ou presque a parlé, ou en a entendu parler. Un livre que j'avais pourtant éliminé directement de mes envies, parce que souvent quand on parle trop, je passe à côté. Quelle erreur ! Ce livre est magnifique, que ce soit par son sujet, son écriture et sa construction. Pas une phrase de trop, pas une phrase qui ne nous aidera pas à avancer dans le récit. Violent, oui, parfois, mais au service de l'histoire, et rien de plus. Emouvant, souvent, mais pas larmoyant.
L'histoire d'une femme, de mauvais choix, de la fracture entre les riches et les pauvres, de la puissance des maîtres, de la fragilité des servants. Une histoire magnifique, qu'on referme en y pensant encore un peu. Et c'est ça qui fait un livre réussi, un récit qui vous suit même après le point final de l'auteur. Ne faites pas la même erreur que moi, lancez-vous, l'encensement est mérité.
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Rose, 14 ans, est vendue par son père à un notable assez mystérieux, un maître de forge. Incarnation du mal absolu, cet homme va lui faire subir les pires sévices. Rose va raconter son histoire à travers des cahiers et un curé va devenir malgré lui, par un biais assez particulier, le dépositaire et témoin de cette effroyable histoire.
Le récit prend les aspects d'un conte noir avec un vieux château isolé aux fonds des bois, une jeune fille innocente, un père trop pauvre pour nourrir sa famille, un châtelain qui prend des allures d'ogre et sa vieille mère qui n'est autre qu'une horrible sorcière.

C'est un roman à plusieurs voix (celle de Rose évidemment mais aussi celles du curé et du palefrenier qui travaille chez le maître des forges) dans lequel le romanesque et la langue se retrouvent. L'auteur fait de la prose une poésie à la musique particulière, aux phrases rythmées et au langage ciselé. Tout comme le ressent Rose, les mots sont ici la musique de l'âme qui font naître la lumière au milieu de l'obscurité.

J'ai adoré ce roman et je ne peux que vous le recommander tant l'intensité du récit et l'élégance de l'écriture m'ont touchée.
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J'ai aimé le moindre texte écrit par lui que j'ai pu lire.
Il s'agit ici de l'histoire d'une femme de la campagne limousine, je la situe au début du XXe siècle ou à la fin du XIXe, même si ce n'est pas précisé dans le texte, à en juger par la condition des uns et des autres. Savoir cela, avec le titre, est suffisant pour donner envie. Une histoire dure mais tellement réelle, vivante.
J'ai beaucoup aimé les descriptions de la campagne au printemps, les odeurs, les sons, les couleurs… J'ai aimé les personnages, peu bavards, les silences, les gestes, les regards…
J'ai aimé l'écriture de l'auteur, qui monte en puissance au fur et à mesure de cette quadrilogie d'histoires indépendantes (Grossir le ciel, Plateau, Glaise), tout en restant la même.
Je souhaite à tous de vous régaler autant que moi en lisant cet auteur.
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Cela faisait un moment que je voulais lire ce roman que mes collègues de bibliothèque m'ont vanté à de nombreuses reprises. J'hésitais, me disant qu'elles en faisaient trop. Et pourtant, j'ai pris une claque lors de la lecture.
Un vrai bijou, avec une histoire très bien racontée par l'auteur qui se met vraiment dans la peau de Rose, la principale héroïne de ce roman. Cette jeune fille m'a touchée et m'a emmenée dans son aventure. Bref, un roman à ne pas mettre de côté.
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Il y'a des livres difficiles, des livres que vous devez poser pour vous remettre de l'émotion… et celui-là en est un.
Mais surtout même si vous doutez, finissez le, vous ne regretterez pas.
Laissez-vous embarquer par l'auteur et faites lui confiance.
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L'histoire de Rose continue de résonner en moi, bien après que j'ai eu fini de la lire. Franck Bouysse nous offre ici un formidable roman, puissant, fascinant, dérangeant aussi. Déjà les précédents montraient combien il excelle dans l'écriture, dans l'élaboration d'histoires fortes, étonnantes, sensibles. Cette fois il est allé encore plus loin dans la construction, l'invention, l'analyse et l'émotion.

Rose ne se doute pas à 14 ans que son père va l'emmener loin de son foyer. Quatre filles dans cette ferme miséreuse, où Onésime s'acharne à gagner quelques sous pour nourrir sa famille, c'est beaucoup. le fils tant attendu manque pour toujours, à cette époque du début du siècle dernier. La domesticité est alors une manière de trouver un revenu, et Rose prendra son service au château chez le maître de forge.

Au début du roman, Gabriel, curé de cette campagne cernée de bois sombres et effrayants, doit se rendre à l'asile bénir le corps de Rose et dérober ses cahiers, qui sont cachés sous sa robe ! Et bien que cette femme ait commis l'irréparable, Gabriel se prendra ces cahiers, et même les lira. L'histoire de Rose peut alors commencer. Elle vous fera vibrer, vous dérangera, vous craindrez le pire et pourtant il sera pire encore. Vous ne pourrez arrêter de dévorer ces pages, qui vous bouleverseront. Les personnages qui traversent l'histoire deviendront réels, vous serez certains de les avoir croisés ou d'en avoir entendu parler.

Franck Bouysse use d'une langue magnifique, relate des faits terribles et poignants avec une rare maîtrise des mots, au plus près des sensations et des émotions de ses personnages, se coulant avec force et délicatesse mêlées dans chaque personnalité, et longtemps résonnera en nous la parole nue et forte de Rose, l'intemporalité de son histoire, la complexité des pulsions et des sentiments humains où la grandeur côtoie l'indicible inexorablement.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Que diable suis-je allée faire dans cette galère ?

L'autoportrait de Sarah Saudkova, photographe tchèque, femme à l'allure masculine avec des seins généreux qui s'exhibe en train de se faire mordre par un nourrisson, ainsi que le titre, Né d'aucune femme, tiré de MacBeth, m'ont intriguée.

Les éloges dithyrambiques sont légion sur Babélio, si bien ils sont contrecarrés par certains avis tranchés qui dénoncent une violence nauséabonde.

Né d'aucune femme démarre par deux chapitres « l'homme » et « l'enfant » qui ne prennent leur sens qu'à la fin de l'ouvrage. C'est dans le troisième chapitre « Gabriel » que nous entrons dans l'action. Gabriel est un vieux curé qui se souvient du jour où une inconnue est venue le prévenir qu'il allait être appelé à bénir une femme à l'asile de fous, et lui demander de récupérer les cahiers de Rose cachés sous la robe.

Rose est vendue, à l'âge de quatorze ans, par son père à un maître de forges qui vit reclus dans son château avec sa mère. Ils forment un couple de tortionnaires, qui non seulement vont réduire Rose à l'esclavage, mais en plus, vont lui faire subir des sévices sexuels et des actes d'une cruauté inouïe.

Le début est assez plat. La violence n'arrive pratiquement que vers le milieu du livre. J'étais prévenue ! Je m'attendais à affronter l'insoutenable, mais il n'y a pas eu de choc, car pour exprimer la souffrance il faut l'avoir vécue ! J'ai trouvé toutes ces pseudos horreurs excessives et caricaturales !

À la fin, tout prend un sens, ou plusieurs sens, tout s'emboite. C'est, à mon avis, le charme de ce livre : mélange de réalisme social, de fiction et de surnaturel. À ce propos c'est dommage qu'on ne puisse pas discuter, sur Babélio, entre lecteurs qui ont lu les livres.

Né d'aucune femme est construit comme un conte avec un ogre (le maître des forges), une sorcière (la mère de l'ogre), un pseudo prince charmant (Edmond). Il fait référence au Petit Poucet. C'est un huis clos oppressant qui nous ménage quelques bouffées d'air : l'amour, la jument Artémis, les épaules d'Edmond…

C'est un récit polyphonique où s'alternent le journal de Rose, les points de vue des parents de Rose, Onésine, le père, « elle », la mère, les pensées d'Edmond, le palefrenier, et de Gabriel, en introduction et en conclusion. Nous ne saurons, qu'à la fin, qui sont « l'homme » et « l'enfant ».

Contrairement à la plupart des babéliotes, je n'ai pas été éblouie par le style. Rose est inculte, elle écrit comme elle pense, sans négations, sans ponctuation pour séparer les dialogues de la narration. Par contre, le choix des mots est tiré au cordeau, avec une précision d'orfèvre. Plusieurs passages sont une ode au pouvoir des mots qui créent l'histoire, décident, consolent, libèrent, font rêver…

Né d'aucune femme est une expérience dérangeante où Franck Bouysse se met à nu moralement, où il gratte pour enlever le vernis social, creuse jusqu'à exhumer la bête humaine, pour aller au bout du mal (du mâle comme il dit).

Ma curiosité a été satisfaite par cette rencontre singulière mais je ne récidiverai pas avec cet auteur.
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Né d'aucune femme / Franck Bouysse
Quelle histoire ! Quel style ! Quelle claque ! Et les mots ne sont rien face à cet enchaînement de violence physique et morale « car ils sont les habits de tous les jours, qui s'endimanchent parfois afin de masquer la géographie profonde et intimes des peaux… »
le père Gabriel est sollicité pour aller bénir le corps d'une femme à l'asile de la région au coeur de la France profonde. C'est au moment de cette demande que la personne signifie au curé que sous la robe de la défunte sont dissimulés deux cahiers, les cahiers de Rose.
le curé, après avoir lu et relu les cahiers et après avoir apporté quelques corrections, décide de s'exprimer et de livrer le texte de Rose à la connaissance de tous. D'emblée, il raconte qu'il a eu quelques frayeurs pour récupérer les deux cahiers dans lesquels Rose raconte son incroyable histoire que d'aucuns voulaient garder secrète pour des raisons inavouables.
Un roman poignant, vibrant, tendu, glauque où l'on retrouve toutes les qualités d'un grand roman à la façon de très grands écrivains comme Daniel-Rops ou encore Mauriac, avec une poésie et une spiritualité dans le mystère qui touchent à coup sûr le lecteur. de la première à la dernière page, le même rythme, la même angoisse, la même tension, le même talent de Franck Bouysse pour exprimer le non-dit. Oui, un roman addictif avec ce crescendo conduisant à une descente aux enfers dans l'horreur.
Extrait : »Nos bouches réunies pour la première fois, c'est comme le premier vol d'oies sauvages au printemps avant que le ciel se remplisse d'oiseaux qui s'en vont là où ils doivent aller depuis toujours, là où il y a du soleil. » Magnifique passage poétique dans ce livre sombre et humain.
Que de personnages les uns attachants et les autres repoussants, toujours charismatiques, parfois pitoyables, avec leur forces et leurs faiblesses comme Edmond le palefrenier, ou Rose la petite paysanne, leur humanité comme Gabriel le curé, la noirceur de quelques monstres et succubes cauteleux faisant la chattemite, que vous découvrez au fil des pages de ce livre absolument bouleversant.
le seul bémol concerne les négations tronquées dans les parties narrées par Rose. Il est certain que l'auteur a voulu retranscrire les pensées de Rose dans son style à elle, mais la correction du curé aurait dû, à mon sens, éviter ces raccourcis à répétition qui passerait en oralité mais peut gêner la lecture.
Quoiqu'il en soit, il faut saluer le merveilleux talent de l'auteur pour nous offrir un florilège de mots pour conter une histoire inoubliable, un roman polyphonique où chaque protagoniste nous livre sa vision des choses, des choses souvent innommables.
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C'est ma deuxième rencontre avec Rose. Déjà lu à sa sortie en 2019 Né d'aucune femme appartient à cette catégorie de roman qui m'ont bouleversée et marquée. Après avoir donné mon premier exemplaire à ma soeur j'ai voulu le racheter, j'avais envie qu'il retrouve sa place dans ma bibliothèque. Impossible de résister me voila prise d'une urgence à me plonger à nouveaux dans ces pages. Ils sont peu nombreux ces ouvrages que j'ai lu 2 fois. La liste de livres que je souhaite lire étant sans fin pourquoi revenir sur un récit déjà lu. Né d'aucune femme m'avait déjà chambouler la première fois, cette deuxième lecture n'a été que plus forte. Il vous fera verser des larmes mais que ce roman est puissant. L'histoire de Rose m'a touché la première fois, après cette relecture je la porterais en moi définitivement.
Si ce roman croise votre route lisez le.
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Livre qui figure parmi les romans coup de coeur et qui m'ont marqués et me marqueront pendant longtemps.
Pourtant je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lisant la 4eme de couverture…
J'ai adoré l'écriture de Franck Bouysse, auteur contemporain avec un style d'écriture quand même atypique (absence de ponctuation dans les dialogues) ce qui m'a énormément déstabilisé au début. Et peut en déstabiliser beaucoup et qui peut même freiner là lecture mais il faut persévérer et rentrer dans l'histoire !
On a envie d'en savoir plus, de savoir la suite… qui est cette jeune femme ? On est avec ce prêtre et on a envie qu'il nous raconte toute l'histoire, d'où elle vient, qui elle est, pourquoi s'est elle retrouve dans un asile ? Est elle folle ?
Au final, cette absence de ponctuation dans les dialogues accentue ce sentiment d'être oppressant et la sensation d'étouffement, comme ce qu'éprouve cette femme dont on nous raconte l'histoire.
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