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4,11

sur 5565 notes
Depuis longtemps dans ma pile à lire, j'ai enfin pris le temps de découvrir ce livre. Les nombreux prix qu'il a remportés ont suscité de grandes attentes en moi.
Il s'agit d'une lecture agréable, malgré la dureté de l'histoire. L'écriture est d'une grande poésie et incite à la réflexion. Cependant, je dois avouer que je l'ai appréciée sans toutefois tomber en admiration. C'est une belle lecture, mais à mon humble avis, elle ne laisse pas une empreinte indélébile.

Il est difficile de résumer l'histoire sans en révéler trop et gâcher ainsi la découverte. Je vous invite donc à vous plonger dans ce livre sans en savoir trop, car c'est ainsi que l'expérience de lecture est la meilleure :).
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Rose, un beau prénom qui inspire la douceur, le bonheur, la joie de vivre... Malheureusement, le destin de cette jeune fille de 14 ans ne sera pas « rose ». Je me permets un petit jeu de mots, en hommage à Rose qui chérit les mots, tous les mots comme elle aime le dire, les simples, les compliqués. Grâce à ces mots qu'elle a couché sur des cahiers, elle a survécu aux pires des atrocités que peut connaître une jeune fille, une femme dans sa vie. Issue d'une famille de paysan, elle a été vendue par son père à l'âge de 14 ans à un riche maître, qui vit avec sa vieille mère. Durant les premières semaines, le quotidien de Rose se résume à être la bonne à tout faire, le jouet, l'objet de ses maîtres. Mais très vite, tout va basculer, elle va découvrir le véritable dessein de cet obscur duo. Sa vie va devenir un véritable enfer jusqu'à ce qu'elle décide de réagir. Cette décision aura pour conséquence un internement dans un asile.
À travers une écriture métaphorique à la fois noire, poétique et introspective, Franck Bouysse va nous conter son destin. Chaque mot est bien choisi et nous amène au plus profond des personnages. On est du début à la fin dans un roman noir, mais cette noirceur s'efface doucement face la force des mots utilisés par Rose. Dans les moments les plus obscurs, elle arrive a nous transporter dans un monde meilleur qu'elle a timidement touché, du bout des doigts durant quelques secondes. Grâce aux différents personnages, l'auteur va dénoncer le côté machiavélique dont l'homme peut faire preuve, la trahison, la violence, le viol mais aussi le pouvoir d'une classe sociale qui se sent supérieure aux communs des mortels parce qu'elle est bien « née ».
Un livre magnifique, poignant qui ne laisse pas indifférent et Rose un personnage attendrissant, attachant que je vais avoir du mal à oublier.
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“Je délaissai alors l'histoire de Rose, écartelé entre l'impatience de connaître la suite et le soulagement d'abandonner pour quelques heures l'innommable vérité qui se dessinait sous mes yeux. »
Cette phrase du prêtre Gabriel, tirée d'un des premiers chapitres du roman, synthétise bien mes sentiments lors de ma lecture.
Innommable effectivement cette situation de misère qui amène un père à vendre sa fille, innommables les événements que cette enfant devra endurer. Ceux-ci me révulsaient et délaisser un instant la lecture me faisait respirer.
Mais en même temps désir de connaître la suite de cette histoire terrible, désir habilement suscité et entretenu par le suspense créé par l'auteur, Franck Bouysse.

Les caractères des protagonistes sont bien exposés par celui-ci à commencer évidemment par celui de Rose, petite fille de 14 ans a la vie parsemée d'événements tragiques, mais je ne puis oublier les autres : Gabriel le curé, Onésime le père de Rose, Edmond le palefrenier ainsi que les personnages détestables : le Maître , la vieille et le Docteur.

Aucune horreur ne nous est épargnée : viol, séquestration, meurtres, malgré cela Franck Bouysse réussit à captiver son lectorat, jusqu'à nous entraîner vers un épilogue surprenant.

Il nous relate également les pensées de ses protagonistes, nous fait une peinture sociale de l'époque, nous donne de très belles pages sur l'éveil de la sensualité, sur la condition de la femme et sur le pouvoir des mots :
« Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je ne comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien. La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. »

Un véritable travail d'écrivain !
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C'est à travers ce roman que je découvre, aujourd'hui, Franck Bouysse : quelle terrible et jolie découverte !

Avant d'écrire, de poser des mots sur cette lecture (qui commence à dater de plusieurs jours), je fais le tour des critiques déjà rédigées. Je me souviens des bruits autour de ce livre en 2019, de cet engouement dûment retrouvé dans les critiques, et de cette envie maintes fois décalée, de l'acheter et de l'ouvrir, tout simplement. Et là, tout de suite, je me dis : pourquoi tant de précautions, tant de détours pour évoquer mon expérience de lecture ? J'ai déjà eu cette impression, ce moment où les mots manquent, où l'on se dit qu'ils ne suffiraient pas à décrire, circonscrire, attraper une réalité. C'est le cas, ici. Et pourtant, paradoxalement, dans ce livre les mots disent tout. Ils disent trop. Ils puisent dans une réalité crue, terrible, ce qu'aucun de nous ne veut supporter. Mais ils libèrent aussi. Voilà peut-être toute la puissance de cet ouvrage : l'auteur donne à l'écriture un pouvoir sans limite, celui de tuer, de réparer, de faire, de défaire, d'émouvoir, d'entrevoir, d'aimer, d'haïr, ici et ailleurs, partout à la fois, pourvu que les mots soient là avec nous, tout près, mais pas trop non plus.

Ouvrez le, vous verrez. Cependant, âme sensible s'abstenir : tout n'est pas bon à lire.
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Tout au long du roman nous assistons à l'histoire grâce aux réflexions et lectures d'un jeune prêtre Gabriel qui doit inhumer le corps d'une femme sous les vêtements de laquelle se trouvent cachés des carnets d'écriture.
Et l'histoire que ce prêtre découvre est à glacer le sang.

Tout commence avec la vente de Rose, jeune fille de 14 ans, par son père Onésime à Charles, un propriétaire terrien et maître des forges. de cet acte, jugé a bien des égards comme cruel, découlera des conséquences inimaginables en premier lieu pour Rose mais également pour tous les membres de sa famille et pour un certain Edmond. Par le biais du personnage de Rose nous arrivons dans un manoir dans lequel Charles et sa mère règnent en tyran et ce dans une maisonnée désespérément vide et notamment d'enfants.

TW : suicide, dépression, torture. ⚠️⚠️⚠️

Avis livresque 🏰🏰🏰 :

Ce roman noir m'a profondément bouleversé ! J'ai été conquise par la plume de Franck Bouysse que j'ai découverte par le biais de ce roman et par la force de son écriture.
Je ne m'attendais pas du tout à une noirceur et une intensité si présentes mais cela n'a fait qu'améliorer mon expérience de lecture.

Sur le fond, j'ai énormément aimé les réflexions menées par l'auteur notamment sur le sens de l'existence et sur le poids du choix de faire naître un nouvel être humain en ce monde. J'ai été étonnée par la relation qui se noue entre Rose âgée de 14 ans et le forgeron, Edmond qui est petit à petit explicitée tout au long de ce roman.

J'ai aussi été happée par les réflexions touchant à la nécessité de perpétuer le nom masculin et l'héritage parfois au détriment de l'intérêt de l'enfant lui-même.

La construction du roman est bien menée et les histoires de vies de chaque personnage sont enfin révélées lors du dénouement qui est tragique.

Je ne peux que recommander ce livre à tous les amateurs de roman noir et à tout ce qui s'intéressent à la condition infantile en France pendant les XVIIIème et XIXème siècle.
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On arrache les dix dernières pages et voilà un bon roman.

J'en avais parfois le souple coupé, comme si je retenais ma respiration, comme si je me préparais à essuyer les tortures destinées à cette rose cueillie avant d'avoir rien su au delà du petit monde extra familial... A vouloir entrer dans le roman pour l'extraire à toutes ces cruautés, affranchir cette enfant de ces êtres fascinants de corruption...
Mais après ? Au delà de ce côté "prise aux tripes", de ce temps suspendu où mes émotions ont pris le dessus, que dire de ce roman ?
Je me suis posé la question : un roman peut-il être trop romanesque ? Peut-on écrire comme écrivait en d'autres époques des Dumas ou des Leblanc ? Sans se soucier de la plausibilité d'une suite d'événements par exemple ?
Est-ce que ce contrat avec l'auteur, cette fameuse suspension consentie de l'incrédulité, va de soi quand on ouvre un livre, quand on va au cinéma ? Quel que soit le type de fiction ?
(et donc pourquoi pas 5 étoiles pour un livre qui m'a autant secoué ?)
Le point faible ici, et comme dans pratiquement tous les romans, c'est la fin. Et avec cette fin, cette inéluctable prise en compte de l'écrivain pour son lecteur... Quel dommage... quel dommage que l'auteur ici donne à son public la fin qu'il attend, cette abracadabrantesque évasion par un tunnel creusé sous les murs de l'hospice, cette fin heureuse déplacée dans cet univers... Sans cet épilogue fâcheux, cette suite d'événements m'aurait semblé plausible et acceptable. Et le contrat rempli pleinement.
Pour moi, l'histoire s'arrête donc quand Rose accepte enfin la mort, que son échappatoire prend la forme de mots posés sur les cahiers...

"Mais voilà, nul ne peut vouloir avec ferveur ce qu'on ne lui a pas appris à désirer" dit l'auteur en parlant des petites soeurs. Peut être cela s'applique aussi à une majorité de lecteurs, immatures par nature, tels les enfants qui furent endormis par les mots rassurants d'une mère.
A noter par ailleurs la richesse de chaque personnage, y compris ceux pourtant à peine effleurés : par exemple ces petites soeurs qui encombrent encore ma rétine le roman fermé, ce père, cette mère... quel régal de lecture quand un auteur a ce talent rare...
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Compte tenu des critiques contradictoires sur ce roman, je ne savais plus finalement à quoi m'attendre; cela a d'autant plus éveillé ma curiosité et m'a poussé à me faire mon propre avis. Et je dois avouer que j'ai passé un bon moment de lecture. C'est une narration polyphonique, qui sème la confusion dans les premiers chapitres, dont on comprend le sens que à la fin du livre. L'histoire démarre un peu lentement, mais cela s'accélère fortement à mi-chemin, et fini avec un maximum de rebondissements, certains prévisibles, d'autres très étonnants. Personnellement j'ai su me détacher du malheur du personnage principale et à aucun moment trouvé le roman déprimant ou trop lourd. le fait que les événements soient improbables n'est pas un défaut à mes yeux, c'est bien ce qu'on cherche dans une fiction, moi en tout cas. J'ai aimé l'originalité de l'histoire, un peu moins le style d'écriture de Franck Bouysse, mais je suis prête à renouveler l'expérience très vite.
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Je viens tout juste de terminer ce livre. Je vous avoue que je suis vraiment ennuyée parce que si je l'ai dévoré en une journée, je ne sais pas vous dire si je l'ai aimé ou non. L'histoire ne peut laisser indifférents, c'est évident. Mais j'ai vraiment été déroutée par le style de cet auteur. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé cette écriture, mais le manque de ponctuation, les dialogues, l'emploi des temps m'ont souvent gênée. J'ai sauté quelques passages trop longs, j'ai pu également y repérer ça et là quelques incohérences au niveau de la narration. Mais surtout surtout j'ai détesté l'emploi de certaines incorrections grammaticales qui m'ont vraiment heurtée et que j'ai beaucoup de mal à comprendre pour un auteur français qui a pourtant une jolie plume: l'emploi des "de suite" à la place de tout de suite et l'emploi abondant, je dirais même surabondant des "en vrai" que nos ados utilisent à tout bout de champ. Et là pour moi c'est presque rédhibitoire. Je ne comprends pas.
Il aurait pu être un de mes coups de coeur, le sujet est poignant mais...
je n'aime pas en général les critiques gratuites des auteurs mais là j'aimerais juste pouvoir comprendre ces choix de style! Donc dubitative.
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Ce livre faisait partie de ma PAL depuis pas mal de temps. Je l'ai lu très vite tant l'auteur nous entraîne rapidement dans cette histoire où se mêlent misère humaine, abus de pouvoir, méchanceté, mais aussi l'amour, l'espoir et l'empathie. Les événements ne sont pas datés mais cela se passe à une époque pas si lointaine où certains hommes, certaines familles pensaient avoir droit de vie ou de mort sur leurs semblables et se plaisaient à réduire en esclavage celles et ceux qui, à leurs yeux, n'étaient pas bien nés. Je découvre également cet auteur dont l'écriture fluide nous capte dès les premiers mots et nous enferme dans cette histoire dont il es impossible de sortir indemne.
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