Il n'y a de pouvoir qui soit fait d'une quelconque forme de bonté. Il n'y a de récit qui ne soit orienté. Résistez à ce qui vous sera raconté. Partez de vos expériences, de ce que vous avez traversé, de ce que vos corps ont absorbé, pour toujours remettre en question les mots qui vous sont adressés.
Et luttez, luttez contre ces être avariés qui ne vivent que du sang que de vous ils ne cessent de tirer, de la sueur dont vous les abreuvez sans jamais vous montrer de reconnaissance dans la satisfaction que tout assoiffé tire de s'être gavé. J'ai été eux. Je sais de quoi ils sont faits. Luttez, pour vous et tous ceux qui demain viendront, pour tous ceux qui à des milliers de kilomètres se trouvent en des situations encore plus dégradées, afin de retrouver une part de souveraineté.
Luttez pour votre dignité. Pour ne plus jamais, par eux, vous laisser diminuer.
Luttez pour ne rien lâcher, pour subsister face aux mondes qui cherchent à vous écraser. Pour qu'un jour, un petit garnement, sorti de sa tour dorée, puisse venir à vous, se lier à vous, et vous remercier.
Vous remercier d'être et d'avoir été.
Vous remercier d'exister, et par là même, de lui avoir enfin permis de trouver un sens à ce qu'il était. »
L'auteur explique son livre "treize pillards" qui raconte treize vies privées/publiques de personnages d'état actuels.