Yann Brékilien -
La Louve et le Sanglier - 1987 : La guerre est un vrai malheur pour les civils pris dans la tourmente.
Yann Brekilien, historien amateur épris d'histoire celtique, nous racontait dans ce livre la guerre des Gaules du point de vue de la population. Quand la politique et les intérêts du plus petit nombre amène à la confrontation armée, les souffrances endurées sont les mêmes depuis la nuit des temps pour la majorité des citoyens considérés comme de simples pions sur l'échiquier des combats et des massacres. le torchon brûlait depuis longtemps entre le monde romain incarné par l'ambition démesurée de Jules César et la communauté Gauloise dirigée par les druides arque boutés sur des traditions et un mode de vie profondément traditionnel. L'auteur déboulonnait dans cet ouvrage beaucoup de lieux communs sur les anciens habitants de notre pays en les représentant comme des personnes raffinées et très en avance technologiquement sur leurs voisins. Une population de villageois et de paysans que de longues années de paix avaient sédentarisés au point de leur faire oublier pour la plupart leurs instincts guerriers. Car à cette époque, il n'y a plus que les hommes venant de familles nobles encore aptes à guerroyer, les autres étaient rentrés dans le rang depuis longtemps.
Yann Brekilien trouvait dans ce manque de formation militaire la raison principale de la défaite des armées gauloises qui bien que courageuses manquaient cruellement d'expérience et de sens tactique dans les combats. C'était l'agression violente des troupes romaines et son cortège de meurtres et de pillage qui allait finalement décider l'ensemble des tribus à s'élever contre cet ennemi commun. Les héros de ce roman, artisans et travailleurs de la terre vont suivre une implacable trajectoire qui les mènera dans Alesia assister à la chute de Vercingétorix et à l'effondrement d'une culture séculaire. L'auteur qui s'est complètement identifié à cette période au point de devenir druide lui-même nous livrait les clés de rituels de vie qui paraissaient très proche des nôtres, comme si depuis cette période l'esprit gaulois ne nous avait jamais quitté. Ce sont les romains qui étaient présentés comme des barbares arriérés et assoiffés de sang, ce qui semblait un peu excessif car dans les rangs des celtes les cruautés étaient aussi de mise. Quand on brûlait vif les opposants politiques ou quand on torturait abominablement et en public les déserteurs avant de les exécuter, il était difficile de parler de comportements civilisés. Pour les amateurs d'histoire, on tient là un excellent livre qui raconte sans fioritures une des périodes fondatrice de notre civilisation, c'est aussi un très bon ouvrage pour ceux qui aiment l'aventure et une occasion unique d'en apprendre un peu plus sur des ancêtres souvent plus fantasmés que connus...