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Laura Brignon (Traducteur)
EAN : 9782494289154
217 pages
Les Argonautes (07/04/2023)
3.66/5   16 notes
Résumé :
Quand Antonio, célèbre présentateur télé, tombe de l’échelle dans son jardin, Claudia, son épouse, tarde un peu à appeler les secours.

Cet homme avec lequel elle a partagé sa vie, et qui revient de l’hôpital affaibli, l’a trahie. Tout le monde, Antonio le premier, s’attend à ce qu’elle lui pardonne. Mais Claudia n’y parvient pas.

Barbara Frandino fait implacablement monter la tension entre ses personnages, ne passant à côté d’aucune de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un huis-clos intense, tragique, le délitement douloureux d'un couple.
Déchirant, tempétueux,superbement bien écrit. Un séisme mental.
« Tu l'as bien mérité » un titre inéluctable. L'amour en déliquescence. Une parole qui explose, intranquille et poignante. La douleur à fleur de peau. Claudia égarée dans les limbes. le vacillement de son être jusqu'au paroxysme.
« C'était un accident . L'échelle n'est pas haute me dis-je, il s'en tirera avec quelques égratignures ou une fracture du bras. Mais non, Antonio reste à terre et ne reprend pas connaissance ».
Claudia est près du Grenadier. Fil rouge de ce récit sublime dont on ne lâche rien. le Grenadier et ses milliers de graines serrées les unes contre les autres. Elles vont éclater sur le sol immanquablement. L'antre chavirée par l'atmosphère oppressante des non-dits, des silences et d'un chagrin incommensurable.
Claudia attend avant d'appeler les secours. La vengeance aux abois et les lèvres cousues par l'acidité de ses rancoeurs. Les frustrations, pain moisi, qui surpassent la normalité. Elle attend encore et encore. Retient la carte en main, la décision de le sauver ou pas.
Dilemme cornélien. Elle, sensible, bafouée, dont le désespoir est déchirant et crépusculaire. Antonio, son mari « célèbre présentateur télé » dont l'aura est une certitude. Présomptueux, condescendant, c'est un homme que l'on cerne d'emblée. Mais son arrogance nous rend timide et nous fait baisser les yeux. Son pouvoir d'attirance est trop immense. Lui, qui a fait un enfant à Anna, femme élégante, jeune et belle. Il est toxique.
« J'ai appris qu'elle était tombée enceinte et que son enfant était né il y a une semaine. C'est Antonio qui me l'a dit. Antonio est le père de cet enfant ».
Claudia est bafouée, trahie. Elle, dont il lui a toujours refusé un enfant. Elle est d'obscurité et de tristesse. La jalousie comme une blessure intestine en son coeur.
Antonio va guérir. Mais il a des séquelles. Il devient un vieil homme avec des habitudes grises et ternes. Un rituel de gestes lents et il est hypocondriaque. Mais Claudia se rebiffe. Elle écrit. S'émancipe et le trompe, avec qui ? Lisez ce livre pas pour le savoir. Là n'est pas l'important. Mais elle quête son renouveau par les rais de lumière qu'elle pressent advenir.
Elle affûte ses armes. Hantée par cette trahison, elle est le bréviaire d'une renaissance.
« Les vies secrètes se nichent dans les petits détails ». « On s'adapte à l'absence, on fait des ajustements permanents. Jusqu'au jour où l'on s'aperçoit que ce qui a disparu nous ressemblait plus que ce qui demeure ».
La trame est un battement de coeur. On est en plongée dans un texte réaliste, contemporain, filmique. Esthétique, tant on reste sans bouger. On observe les scènes conjugales, vives, psychologiques. Les sociologies dans les minutes précises où se qui déborde devient un drame. L'impossibilité de la connivence. le pardon encore insupportable. « Tu l'as bien mérité », Claudia évidente et vertigineuse, sublime forcément sublime à l'instar de Duras. Prisonnière dans les affres d'une emprise masculine, rocher de Sisyphe.
Ce récit est un Grenadier. Ses saisons à l'instar d'un couple perfectible. Son symbole de fécondité et d'unité est le marque-page de ce livre résolument féminin et majestueux. D'ombre et de lumière, Claudia et ses mérites. Traduit à la perfection de l'italien par Laura Brignon. Barbara Frandino , journaliste, scénariste, productrice et autrice de documentaires et de livres pour enfants dévoile dans ce roman magistral la force d'une écriture époustouflante. « Tu l'as bien mérité » a été nommé pour le prix John Fante du meilleur premier roman. Son succès véritable est une prouesse devenue internationale.
Publié par les majeures Éditions Les Argonautes.
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"Tu l'as bien mérité", c'est la phrase que sussure Claudia à l'oreille de son mari, Antonio, retrouvé allongé inconscient dans leur jardin après avoir chuté d'une échelle. Et au lieu d'appeler les secours, Claudia préfère attendre un peu.

Il faut savoir qu'avant sa chute, Antonio a fait quelque chose d'impardonnable aux yeux de Claudia. Cependant, elle ne parvient pas le quitter.

Journaliste télévisé reconnu, Antonio est un charmeur à l'égo hypertrophié et dépourvu d'empathie.

Lorsqu'il est à terre, Claudia a du coup une intuition : le moment est venu. C'est l'occasion pour prendre sa revanche.

.Et quand Antonio rentre à la maison après l'accident, Claudia s'autorise à le voir autrement qu'idéalisé, non exempt de failles et de faiblesse

Il refuse de partir parce qu'il n'a jamais cessé de l'aimer. Ce couple se situe en fait dans cet entre-deux où l'amour est toujours présent mais enfoui sous des montagnes de rancoeurs. Et une tension palpable irrigue désormais leur relation.

Publié en avril dernier chez l'excellente nouvelle maison d'édition Les Argonautes le roman de l'italienne Barbara Frandino est une dissection sans concession de l'amour conjugal lorsque celui ci ne repose plus que sur des braises qui s'éteignent inexorablement .

Qu'est-ce qui est impardonnable ? Que faire quand on ne parvient ni à pardonner ni à se séparer ? Comment savoir s'il notre amour est définitivement brisé ou juste ébréché ?Pour tenter de répondre à ces interrogations, la romancière italienne nous offre un récit finement orchestré, avec des passages savoureux, notamment ceux qui distillés par une coach en développement personnel, ainsi qu'un magnifique portrait de femme qui force l'admiration.

Barbara Frandino dépeint avec justesse et pudeur le calvaire puis la renaissance d'une femme dont le parcours nous amene à nous questionner sur notre propre histoire.

On pense à l'acuité du regard d'un Sandro Veronesi ou d'un Domenico Starnone et on se dit que les auteurs italiens sont les spécialistes de l'enthomologie d'un couple.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une histoire triste, un couple qui n'a jamais dû vraiment s'aimer, lui a fait un enfant à "l'autre" et pourtant ils continuent à vivre l'un à côté de l'autre, dans la même maison: pas l'un avec l'autre, ils s'évitent au maximum. Accident, il tombe d'une échelle, et elle hésite ... c'est cette histoire qui est racontée ici, dans fards, pas de glamour, pas d'amour. Un livre court, des chapitres de peu de pages, on le lit rapidement. A découvrir, même si ça n'a pas été un "coup de coeur" pour moi.
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"Tu l'as bien mérité", voilà la phrase que Claudia chuchote à son mari Antonio quand il tombe de l'échelle dans le jardin avant d'attendre pour appeler les secours. Claudia a forcément une très bonne raison. Elle vient d'apprendre que son cher mari va avoir un enfant avec sa maitresse. Alors elle savoure un peu cet accident. Antonio va en sortir vivant mais avec de lourdes séquelles.

De retour à la maison après l'accident, Antonio veut rester marié à sa femme. Leur vie reprend mais elle ne sera plus jamais la même, Claudia n'arrive pas à pardonner. le couple reste ensemble au nom d'un sentiment amer, par peur, par besoin ou par opportunité. Ils se condamnent au malheur, en jouant un jeu dangereux : un jeu de reproches, de fautes, de défenses qui conduisent forcément à une guerre intérieure comme extérieure.

Barbara Frandino livre la plus humaine des tragédies. Qui sont, en fin de compte, une femme et son mari ? La trahison, la tristesse, l'abandon, la méchanceté, la peur d'ouvrir les yeux. Barbara Frandino avec un style fluide, essentiel, tranchant, complètement adapté à cette histoire rend le récit vivant, captivant et addictif.

L'autrice a réussi à écrire un livre vibrant sur un sujet universel, impitoyablement vrai dans lequel les sentiments contradictoires parlent entre raison et sentiment du coeur. Court mais intense dans les réflexions, un roman qui tient en haleine du début à la fin !
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Voici une maison d'édition que je découvre pour la première fois avec Tu l'as bien Mérité de Barbara Frandino.
A la lecture du résumé éditeur, je pensais avoir affaire à un roman noir où je découvrirais un peu d'humour noir, cynique comme on aime (en tout cas moi j'aime).
Pas vraiment mais c'est tant mieux. J'ai dévoré ce roman en une soirée.
Antonio trompe sa femme depuis longtemps et Claudia apprend le pire, la maîtresse de son mari est enceinte de lui ! Alors, quand il tombe d'une échelle et qu'il ne se relève pas, elle attend un peu avant d'appeler les secours. Puis elle refuse de monter avec lui dans l'ambulance. Encore mieux, elle prend tout son temps, même celui de boire un café en terrasse d'un bistrot avant d'aller se préoccuper de l'état de son époux.
A l'hôpital un charmant docteur lui affirme que son mari ne se souvient pas de l'accident et que tout reviendra dans l'ordre lors du retour à la maison…ou pas.
J'ai vraiment adoré ce petit roman et ce personnage de Claudia plus particulièrement. Claudia, femme blessée, trahie, qui n'a même pas eu l'apaisement de la vengeance. Claudia qui se rend compte qu'elle a oublié de vivre pour elle, une femme que son mari ne veut pas lâcher aussi facilement.
C'est vraiment un roman à découvrir et l'assurance de passer un très bon moment de lecture.
Quant à moi, je vais continuer à suivre les parutions des Argonautes.
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critiques presse (1)
LeMonde
21 avril 2023
Tu l’as bien mérité tient en haleine son lecteur sans donner l’impression d’user de grosses ficelles pour y parvenir.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il m'est arrivé de penser que ce n'était pas juste. A tout le moins, ce n'était pas prévisible. Quand j'étais petite, on aurait pu croire que, des deux soeurs, j'étais celle destinée à devenir mère. Je construisais des maisons et cousais des vêtements pour mes poupées. Je les lavais, les coiffais, leur prenais la température, car - je l'avais compris - c'est ce que fait un parent : il élève des enfants propres, en bonne santé, comme il faut.
Les poupées de Lucia étaient toujours à moitié nues et avaient de la boue dans les cheveux. Lucia avait d'autres priorités : secourir un chat errant, mettre une attelle à l'aile cassée d'un moineau, rendre le monde plus léger et y intégrer une pincée de justice.
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Antonio dort. Elle a devant les yeux une version en noir et blanc de l’homme qu’elle aimait. Désormais, il ressemble à son père, un homme taciturne. Une ride est apparue entre les sourcils d’Antonio comme l’empreinte d’un souci ou d’un malheur.
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