Un livre aux questionnements intéressants mais dont la lecture n'a pas été si aisée.
Pour les livres en développement personnel, j'ai une préférence pour plus de struture cela m'aide à mieux retenir ou revenir à certains concepts. le livre est écrit ici de manière quasi continue : bien qu'il y ait quelques sous-titres aux chapitres, l'ossature générale n'est pas facile à appréhender.
Un autre petit bémol pour moi c'est que les témoignages et exemples se mêlent à la réflexion.
En conclusion, bien que le contenu puisse être intéressant. La structuration et la clarté ne m'a pas convaincue.
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Il est simplement évident que, pour sortir de la linéarité, quelque chose doit permettre au couple de "méta-communiquer", c'est à dire de parler de sa relation et de sortir de ce système redondant de reproches réciproques qui consiste à désigner l'autre comme responsable de son propre malheur.
Il est des couples qui fonctionnent spontanément sur le mode circulaire. Ils parlent de leur relation. Quand un malaise ou une souffrance se manifeste, ils le disent et ils réussissent à sortir de l'idée que cette souffrance est causée par l'autre. Ils comprennent que chacun est responsable, à son niveau, de cette souffrance commune. A partir du moment où un couple se met d'accord sur cette base, il échappe au système de reproches ou d'accusations réciproques et il peut redéfinir des objectifs communs.
L'illusion duelle procure de tels bénéfices et une telle satisfaction que les deux amants font tout pour la maintenir. Pendant cette période idéale et idyllique, ils fuient toute éventualité de crise qui leur permettrait de définir un peu plus clairement les attentes, les besoins et les désirs de chacun. Ils sont tellement convaincus de penser et de ressentir les mêmes choses qu'ils n'envisagent même pas de le vérifier.
Tout se passe comme s'ils devaient maintenir hors du champ de leur conscience toute perception désagréable qui viendrait à l'encontre de cette première définition merveilleuse de leur couple. Chacun développe à son insu des mécanismes de défense pour fuir la réalité et refouler un certain nombre de contenus désagréables qui pourraient jouer le rôle de signaux d'alerte et le mettre en garde : "La réalité est loin d'être aussi idéale que cela, nous avons telle et telle différence, tel et tel désaccord et il va bien falloir qu'un jour, nous relevions nos manches pour les aborder." Ce moment est déterminant pour la suite. Les homme et les femmes amoureux de l'amour ne franchissent pas ce cap. Ils organisent leur vie dans une succession de coups de foudre pour vivre éternellement le merveilleux état fusionnel du nourrisson et tourner le dos aux crises et à la possibilité de se différencier. Rien ne sert de se voiler la face : tout ce qui est refoulé resurgit toujours à un moment ou à un autre.
Un homme et une femme ne sont jamais achevés, développés et totalement acteurs de leur destin.
On peut être relativement "fini" dans ses rapports sociaux ou professionnels, on ne l'est jamais tout à fait dans les rapports amoureux.
La première expérience de couple entre deux partenaires très jeunes représente le mieux ce que l'on appelle la phase d' "illusion duelle". Cette illusion se fonde sur la recherche d'une très grande intimité, sur la volonté de tout partager. Les amoureux ont les mêmes idées, les mêmes lectures, les mêmes goûts, les mêmes activités et font parfois les mêmes études. Ils se communiquent en permanence leurs pensées et chacun découvre des similitudes chez l'autre. Ils cherchent de la ressemblance et en produisent. La découverte de ces ressemblances, plutôt que des différences, constitue leur principale source d'énergie et de satisfaction commune. Cette illusion fondatrice que chacun a trouvé son double restera toujours empreinte d'une grande nostalgie. On a toujours tendance à la reproduire avec d'autres partenaires dans d'autres couples, soit pour rester jeune soit pour le redevenir.
La liberté individuelle de chacun, homme et femme, est désormais tellement acquise que le couple n'est plus une institution stable. C'est un lien en perpétuel mouvement, menacé de l'intérieur par l'individualité de chaque membre du couple et de l'extérieur par des modèles qui ont tendance à accorder une telle importance à la relation de couple qu'elle est toujours menacée d'imperfection.
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly
Avec
Isabelle Alfandary, auteure et professeure
Belinda Cannone, auteure
Serge Hefez, psychiatre
Le «un» n'est jamais le chiffre de la vie. Certes, il y a les organismes unicellulaires, bactéries, levures, plancton et autre protozoaires… Mais eux aussi on besoin de quelque chose d'autre, d'un milieu.. A la base de toute molécule organique, outre la durée temporelle et les sources d'énergie, se trouvent des multiplicités, des altérités, des combinaisons d'éléments, carbone, oxygène, hydrogène, eau, azote, dioxyde de carbone, diazote… Bien sûr, cela fait la vie sur Terre, la vie des vivants, mais ne dit rien sur la façon dont les êtres humains, eux, choisissent de la porter, cette vie, c'est-à-dire d'exister. de là aussi l'unicité est exclue: on vient au monde «plein des autres», le monde ne vient à l'enfant que par les autres, et il n'y tient que si d'autres d'abord le tiennent et tiennent à lui. Né d'une union qu'il n'a pas choisie, il lui appartiendra ensuite de s'unir volontairement à qui il voudra, par affinité, par intérêt même, par amitié, par amour, et de constituer des couples, des clans, des groupes, des familles, des communautés, des sociétés… Il se peut dès lors que des personnes, pour supporter le faix de la vie, choisissent de la porter à deux, de faire de leur cohabitation une convivance, et de leur existence une coexistence, le plus souvent solidifiée par le ciment de l'amour. La «vie à deux» devient dès lors une vie rêvée que les partages quotidiens rendent réelle. Mais est-ce si sûr? Combien coûte le sacrifice du «un», de la libre et insouciante existence solitaire, qui n'a de comptes à rendre à personne? Combien coûte le sacrifice du trois, ou du quatre, d'union plurielles où la diversité fait loi, où les plaisirs varient et s'égaient de ne point devoir s'abreuver à une seule source? Est-il possible qu'une «vie à deux», soudée par le plus bel amour, résiste aux soudaines envies d'autonomie, demeure imperméable aux petites disputes, aux grosses scènes de ménage, aux soupçons, aux jalousies, aux perfidies, aux humeurs insupportables, aux messages indus sur le portables, aux désirs d'être seule(e), de partir seul(e), de dormir seul(e)? On ne sait pas. On ne sait pas si la «vie à deux» est le paradis de l'amour ou l'enfer de la liberté.
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