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Maud Graham (Brouillet) tome 21 sur 21
EAN : 9782897116873
335 pages
EDITIONS DRUIDE (15/11/2023)
3.56/5   16 notes
Résumé :
Dans cette vingt-et-unième enquête de Maud Graham, Chrystine Brouillet brosse un vaste portrait social, aux très sombres nuances, dans lequel la cupidité et la soif de vengeance côtoient l’entraide et le désir de rédemption.

La mère de Lucien Jutras est décédée au début de la pandémie de COVID-19 et, depuis, l’adolescent se cherche. À quoi bon terminer son secondaire quand les cours sont en présentiel un jour sur deux ? Quand on sait qu’on peut ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un polar social, qui met en évidence les travers de la société québécoise post-pandémique.

On aura la crise des opioïdes avec un cadavre découvert dans la rue, un fraudeur des réseaux sociaux qui profite de la solitude des femmes pour les détrousser de leur argent, la crise du logement, des problèmes familiaux et un père qui n'accepte pas l'homosexualité de son fils et même un corps décapité trouvé à Montréal.

Un polar qui ne mise pas sur un dénouement final spectaculaire, car on connait le meurtrier puisqu'on a en parallèle ses agissements et ceux des enquêteurs.

Un polar bien ancré dans la société, mais où la vie personnelle et les choix gastronomiques prennent presque autant d'importance que le processus d'enquête et la résolution des crimes.
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Celles et ceux qui suivent les enquêtes de l'inspectrice de police Maud Graham, Biscuit comme se plaît à la prénommer son fils adoptif Maxime, patrouilleur au Service de police de Longueuil (SPL), retrouveront les repères narratifs entourant l'héroïne issue de l'imaginaire de Chrystine Brouillet.

Dans ce 21e tome au genre littéraire qui se prête bien à la dénonciation des injustices sociales et de la dégradation des conditions de vie d'une couche défavorisée de la société, l'auteure originaire de Québec aborde les thématiques de l'itinérance, de la toxicomanie, de la crise des opioïdes et de l'homophobie.

La trame romanesque de le mois des morts se déroule principalement à Québec, entre la basse-ville – plus particulièrement le quartier Saint-Roch – où se concentre la population de sans-abri de la capitale et la haute-ville bourgeoise, entre autres de l'avenue de Bourlamaque. En haut ou en bas de quelques-uns de la trentaine d'escaliers répartis autour du promontoire caractérisant la cité où se déroule une partie des événements dramatiques : un symbole éloquent des écarts entre bien nantis et miséreux qui y résident : escaliers Lépine, du Faubourg, Lavigueur et des Glacis que l'auteure a elle-même emprunté. Bien mis en évidence par la très belle photo de Michel Guenette en couverture de première, quoiqu'il s'agisse ici de l'escalier du Cap-Blanc à près de 5 kilomètres du coeur de l'action.

Comme dans ses romans précédents, du moins la dizaine de ceux que j'ai lus, Chrystine Brouillet fait évoluer son enquêtrice fétiche et sa garde rapprochée dans un environnement de biens nantis, fréquentant quelques bars réputés et grandes tables de la capitale, de la métropole et d'ailleurs au Québec. Partageant même son goût de la bonne chère avec deux des criminels que Maud Graham, amatrice de champagne et de thés verts exceptionnels tels le Lapsang Souchong, doit traquer. Une belle vitrine publicitaire pour un certain nombre de restaurateurs de renom :

À Québec : le Bello, le Il Teatro, le Laurie Raphaël, le Saint-Amour dont « l'ambiance était aussi romantique que la cuisine recherchée »
le Rioux-Pettigrew, chez BO où « les ris de veau et le flanc de porc braisé sont sublimes ! » et pour son « crabe frit à carapace molle » et ses « dumplings farcis aux crevettes », le Clan, la taverne italienne Birra & Basta, le Charbon, le bistro le Sam du Château Frontenac, les bars Jules et Jim et Beaugarte (quoique ce dernier était fermé depuis 2017) et, pourquoi pas, un clin d'oeil à la taverne Joe Dion dans le quartier Saint-Sauveur.

Dans la région de Montréal : le Rose Ross pour ses « escargots au pastis » et son « velouté de carottes à la crème de noisettes », le Makro pour son « suave ceviche de pétoncles » et Ô Petit Paris.

Ailleurs au Québec : chez Colombe Saint-Pierre pour « la qualité des produits, la touche asiatique qui [fait] chanter chaque plat, les textures moelleuses ou craquantes… » ou au Mange-Grenouille, « cette auberge du Bic […] particulièrement romantique. »

Une liste hauts-lieux de la gastronomie presque indécente si on considère que l'essentiel du roman est en lien avec des personnages très colorés usagers de Lauberivière, un refuge multiservice à Québec qui offre la soupe populaire, l'hébergement temporaire et des services de réinsertion sociale aux hommes et aux femmes de 18 ans et plus. Institution que Chrystine Brouillet a visitée espérant « avoir traduit la chaleur, la sensibilité, l'empathie des gens qui animent ce refuge essentiel à la survie de beaucoup d'êtres meurtris, des êtres aux parcours souvent étonnants, qui y retrouvent leur dignité. »

Comme dans ses opus précédents, l'auteure nous fournit les moindres détails des actes meurtriers perpétrés pour nous intéresser au travail des enquêteurs pour qui les motifs de crimes sont « la passion, l'envie, l'intérêt, la vengeance, l'élimination d'une menace ou d'un témoin. » Elle utilise abondamment le style interrogatif probablement pour réduire le nombre de dialogues, ce qui est parfois agaçant.

Personnellement, je ne me suis pas senti embarqué dans une intrigue palpitante. Je ne sais pas pourquoi, mais dans les enquêtes de Maud Graham que j'ai lues, j'ai toujours eu l'impression que celle-ci procédait avec ses coéquipiers à partir de sa salle à manger et non depuis les locaux du Service de police de Québec (SPVQ) ! Sauf peut-être dans les scènes d'interrogatoire dans l'édifice vétuste du parc Victoria. Soit dit en passant, le service des enquêtes criminelles est plutôt logé depuis plusieurs années dans un édifice de l'avenue Saint-Sacrement, quatre kilomètres à l'ouest du parc Victoria.

À mon avis, le scénario aurait pu se limiter aux trois assassinats de Québec commis par un homme d'affaires de l'avenue de Bourlamaque. Sans rien divulgâcher, j'ai eu du mal à accorder une crédibilité au personnage. Mais bon, un criminel peut se cacher dans le placard de tout humain. La recherche du fraudeur dont on ne connaît pas la véritable identité m'a semblé fournir un prétexte pour inclure dans l'histoire les activités policières du fils de Maud Graham.

Le mois des morts est un polar très contemporain qui se décline entre le 1er et le 31 décembre 2022, le mois où les « jours de plus en plus courts avaient plongé Québec dans une pénombre d'un bleu de Prusse qui donnait l'impression que la soirée était avancée, mais le tintement des cloches de la basilique indiquait plutôt l'heure du souper. »

Plus contemporain, tu meurs ! Au lendemain de la covid, avec la crise du logement qui sévit, les demandes des banques alimentaires qui ne cessent de s'accroître, la crise des opioïdes, un problème de santé publique complexe, l'itinérance qui a bondi de 44% au Québec depuis cinq ans, les gangs de rue, le nouveau Far West qui s'incrustre subrepticement dans la capitale. À l'instar de Chrystine Brouillet, les auteur,es de polars et de romans noirs ont notamment comme rôle de mettre en lumière les dessous des problèmes sociaux auxquels les gouvernements de tous les niveaux sont confrontés. Un vaste terrain de jeu pour les littératures du crime au Québec.

Merci aux éditions Druide pour le service de presse.

Au Québec, vous pouvez commander et récupérer votre exemplaire auprès de votre librairie indépendante sur le site leslibraires.ca.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : ****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : ****

Appréciation générale : ****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
09 janvier 2024
Fidèle à son habileté pour relier des histoires a priori disparates, Brouillet fera converger ces crimes, en glissant au passage de pertinentes réflexions quand il est question de grande pauvreté, voire de déchéance, sur fond de crise des opioïdes.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
27 novembre 2023
Dans la 21e enquête de Maud Graham, "Le mois des morts", la talentueuse et toujours très pertinente Chrystine Brouillet fait le portrait d’une société souffrante où tout se dégrade à la suite de la pandémie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
27 novembre 2023
"Le mois des morts" n’est pas le genre de polar qu’on lit pour s’évader, car on y est confronté à toutes ces nouvelles sombres qui font de plus en plus les manchettes depuis un certain temps. C’est un roman policier profondément contemporain qui fait réfléchir avec audace aux dérives de notre société.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
… l’avenir était justement le problème. Nadia était incapable de l’imaginer, de faire des projets pour plus de vingt-quatre heures. Comment aider ceux qui n’ont plus de rêves ? Les persuader que la vie peut-être supportable à jeun ?

(Druide, p.14)
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Sa mère ne saurait jamais qu’il était gai. Lui-même n’en était pas certain à cent pour cent, mais il trouvait Thomas tellement beau qu’il était prêt à tout pour attirer son attention. Il était ainsi sorti le rejoindre avec toute une bande au parc, malgré le couvre-feu, et il avait été arrêté. Marc-Aurèle Jutras ne lui avait pas encore adressé la parole depuis qu’il était allé le chercher au poste de police. Il s’en foutait, son père ne l’avait jamais compris et ne le comprendrait jamais. Il n’aimait personne. Tout le monde le croyait quand il prétendait qu’Isabelle lui manquait, mais c’était faux, il était ravi qu’elle ait attrapé la covid.
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Vidéo de Chrystine Brouillet
Les impacts du mou­ve­ment #metoo dans notre société con­tem­po­raine sont majeurs. Une vague d'auteur·rice·s de la lit­téra­ture québé­coise y ajoutent leur point de vue en plongeant leur plume dans les thé­ma­tiques d'abus de pou­voir, de dénon­ci­a­tion, de jus­tice répara­trice, de prise de parole publique, de fémin­isme et de mil­i­tan­tisme. Dans cette table ronde multi­généra­tionnelle ani­mée par Maguy Métel­lus, nous enten­drons les voix des autri­ces Chrys­tine Brouil­let, Myr­i­am Vin­cent et Michelle Lapierre-Dallaire.
Avec: Chrystine Brouillet, Autrice Michelle Lapierre-Dallaire, Autrice Myriam Vincent, Autrice Maguy Métellus, Animatrice
Livres: Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour ok Sa parole contre la mienne Furie
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