Au début du XXe siècle, une petite équipe de voleurs font le tour de quelques églises du Limousin afin d'y voler des trésors inestimables. Pas de sang, pas d'armes, juste de la patience et de la ruse pour arriver à ses fins. Des hommes futés et attirés par l'engouement que suscitent les objets médiévaux.
Quel plaisir de lire et découvrir cette épopée digne d'Arsène Lupin au travers d'un fait réel et d'un livre magnifiquement documenté.
Un ouvrage construit de manière futée avec dans une première partie l'affaire elle-même de la bande à Thomas relaté avec des extraits de journaux d'époque, des minutes du procès, l'impact sur le public avec un intérêt de ce dernier pour cette équipe de cambrioleurs et l'appropriation par les journaux, les auteurs de l'époque (notamment
Maurice Leblanc dans son aventure d'Arsène Lupin :
L'aiguille creuse). le lecteur se régale grâce aux documents présentés comme les télégrammes, articles de journaux, cartes postales.
Le livre prend ensuite une ampleur plus politique et historique dans une seconde partie.
D'une part, cette affaire intervient au lendemain de la loi promulguant la séparation de l'État et de l'Église avec deux camps : les anticléricaux qui tentent d'accuser l'Église de soustraire des objets précieux et, les nationalistes catholiques qui eux voient dans cet acte une dérive de la société due aux lois laïques. Les protagonistes de l'affaire, en particulier Anthony Thomas, ne se privent d'ailleurs pas lors de leur procès de jouer sur cet aspect des choses.
D'autre part, historique avec une présentation des émaux du Limousin, leur désintérêt et l'engouement retrouvé lors de l'Exposition universelle donnant un nouveau souffle à cet art et l'intérêt de personnes plus cupides : des trafiquants d'art.
Seul petit bémol : par moment, quelques répétitions et longueurs.
Pour résumer : un livre historique, une enquête, un essai sur l'art... le tout permettant à tout lecteur de s'y plonger.
Merci à Ardents Editeurs pour le livre et pour toute la documentation en plus dans le pli.