Simone est morte, crise cardiaque dans la cuisine. Et cela perturbe Simon, dont elle était la baby-sitter. Ils formaient un beau duo il faut dire ces deux-là, un peu déjanté.
Il a besoin de "faire son deuil", besoin de comprendre, d'abord comment elle est morte, ensuite comment elle a vécu. Il va partir sur les traces de l'amour perdu de Simone, suite à la révélation de celui-ci dans la théière à voeux.
Une jolie petite histoire, tendre. le petit bonhomme de 10 ans parlera peut-être aux enfants du même âge (mais plus grand, j'ai un doute), même si je trouve qu'il a parfois un langage et des réflexion que peu d'enfants de son âge ont (mais les enfants nous surprennent souvent).
Commenter  J’apprécie         160
Simone est morte d'un arrêt du coeur. Elle a été retrouvée affalée sur la table de la cuisine, une tartine de confiture dans la main. Elle était la voisine, baby-sitter et amie de Simon, 10 ans. le jeune garçon est consolable. Il ne cesse d'aller voir Françoise, la concierge, pour qu'elle lui répète comment elle a découvert Simone.
La vieille dame, un peu fantasque, avait un rituel qu'elle partageait avec Simon et quelques autres personnes. Dans une vieille théière rouge, ils glissaient des voeux. La théière en est pleine. Maintenant que Simone est morte, Simon ne veut pas que n'importe qui découvre ses voeux. Il s'introduit donc dans l'appartement de Simone et vole la théière.
La curiosité l'emporte et il lit tous les petits bouts de papier. Il retrouve ses voeux, mais aussi ceux de Juliette, la nièce de Simone, et surtout ceux de Simone. Toute une vie de voeux. Des voeux qui ne tournent autour que d'une personne : Farid. Que Farid oublie Simone. Que Farid n'oublie jamais Simone. Que Farid soit heureux. Que l'amour entre Farid et Simone dure toujours…
Mais qui est ce Farid ? Simon décide de mener l'enquête.
Un joli roman sur le deuil et la résilience. La mort est traitée avec douceur et subtilité. Il en va de même pour le sujet si complexe de la guerre d'Algérie, surtout pour un public aussi jeune. Les illustrations apportent une délicatesse supplémentaire au livre.
Toutefois, comme trop souvent avec les livres jeunesse, le narrateur de 10 ans ne s'exprime absolument pas comme un enfant de 10 ans. Son copain non plus d'ailleurs. Qui dit « riche idée » à 10 ans ? Je comprends qu'il faille éviter le langage familier et augmenter le vocabulaire, puisque c'est de la littérature. Mais ce détail m'agace toujours pendant la lecture.
Commenter  J’apprécie         30
Le duo a fait le choix de s’éloigner des clichés et du pathos souvent liés à ces thématiques pour livrer un récit optimiste ponctué par des images aux couleurs acidulées et toniques.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Agnès Debacker investit ici les thèmes du deuil, de l’amour, du souvenir et des secrets avec fougue et délicatesse tout à la fois.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Si le roman se lit très bien et offre des points de vue pertinents sur la disparition, le deuil, les souvenirs, ce hiatus entre l’âge du héros et son comportement, son beau vocabulaire, m’a un peu gênée au fil des pages.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Je me faisais une telle joie tout à l’heure. Découvrir les secrets des uns et des autres me paraissait si évident, si anodin. Et alors que je suis à deux doigts de ranger la théière, vaincu par ma culpabilité, et les improbables reproches de Simone, je me raisonne. Primo, un jour ou l’autre, je finirai par lire ces bouts de papier. La curiosité sera la plus forte, c’est fatal.
Deuzio, mes parents m’ont appris à ne pas croire aux choses qui n’existent pas, comme le père Noël, les fées, les monstres marins ou les personnes mortes capables de nous faire des remontrances. Certes, je ne suis pas toujours d’accord avec eux, de par leur nature même de parents, mais sur ce point, je pense qu’ils n’ont pas tort.
Tertio, cette théière n’est tout simplement pas magique. Pour preuve, très peu de mes souhaits se sont réalisés, du moins, ni les plus importants, ni les plus urgents. Je fais toujours pipi au lit, et Simone est morte. L’an passé, elle était à l’hôpital à cause d’une chute et j’avais expressément demandé qu’elle ne meure pas. On voit le résultat.
"Je pense à la vie, comme elle est surprenante, triste et belle à la fois..."
Selon la loi de la théière, il est formellement interdit de lire les souhaits. "Vœux lus, vœux foutus", disait Simone. Sans doute est-ce exagéré, sans doute cette théière n'a-t-elle aucun pouvoir. Cette petite cérémonie n'était à coup sûr qu'un jeu entre Simone et moi. Pour autant, je ne me résous pas à rompre le serment. Il y a quelques souhaits là-dedans qu'il me plairait de voir s'accomplir.
Personne, pas même le docteur du rez-de-chaussée que je suis allé consulter en catimini, n'est capable de me donner une explication plausible : comment-fait on pour se porter comme un charme le mardi, démarrer sa journée du mercredi avec un bonne tartine de confiture aux framboises et s'effondrer dans son bol de café au lait quelques instants plus tard, sans vie ?
Deuzio, mes parents m'ont appris à ne pas croire aux choses qui n'existent pas, comme le père Noël, les fées, les monstres marins ou les personnes mortes capables de nous faire des remontrances. Certes, je ne suis pas toujours d'accord avec eux, de par leur nature même de parents, mais sur ce point, je pense qu'ils n'ont pas tort. (p. 34)