Après "
Catacombes" et "
Docteur Squelette", j'ai enchaîné sur "
la Nuit du Venin". Voici trois romans de
Brussolo qui présentent tellement de points communs que, quand on en a lu un, on peut presque dire que l'on a lu les trois.
Ici, l'auteur nous entraine dans les pas de Cécile, jeune femme qui travaille pour une maison de disque, spécialisée dans l'édition de disques d'opéra, et qui est chargée par son boss de mettre la main sur de rares enregistrements, d'une cantatrice morte depuis longtemps. Frane, sa collègue, fût envoyée avant elle, mais elle a été retrouvée morte, suicidée dans d'horribles circonstances, selon l'enquête. Les fameux enregistrements se trouvent, a priori, dans une maison, située sur une île au milieu d'un lac dont les eaux sont empoisonnées. Et l'on devine sans peine que cette quête ne va pas être de tout repos pour Cécile...
Outre le fait que les trois romans mentionnés plus haut ont été écrits entre 1986 et 1987 et qu'ils sont tous parus chez Fleuve Noir, force est de reconnaitre que les similitudes ne s'arrêtent pas là.
- les trois oeuvres relèvent du genre fantastique et mettent toutes en avant une jeune femme fragile, dont la curiosité va l'entrainer trop loin dans l'horreur pour en ressortir indemne. Dans "
la Nuit du Venin", le passé de l'héroïne est un peu plus mis en avant et permet de mieux justifier son attitude face aux évènements auxquels elle doit faire face (notamment sa relation avec sa collègue Frane)
- dans les trois romans,
Brussolo, laisse planer le doute quant à l'origine surnaturelle de la menace (mais de façon moins subtile dans "
Docteur Squelette"), l'héroïne se raccrochant le plus possible à des explications rationnelles. Et finalement, bien plus que des blessures physiques, les séquelles qu'elles récoltent sont d'ordre psychologiques, lorsque la raison ne peut plus soutenir l'invraisemblable.
- il y a bien quelques descriptions sanguinolentes, tous au long de ces trois récits, mais c'est finalement plus par le style même, le choix des métaphores notamment, que l'auteur distille une ambiance pesante, lourde de menaces (et ce, d'autant plus que les trois intrigues prennent place dans des lieux clos, dont il est difficile de s'échapper). le début de "
la Nuit du Venin" en est le meilleur exemple, je trouve, et c'est dommage que cette écriture faiblisse un peu au fil de l'histoire (une question de format, peut-être)
Finalement, tout cela est bien sympathique. Cette "Nuit du Venin", particulièrement, m'a évoqué un bon épisode d'X-Files. Ca n'a rien de renversant, mais ça occupe bien un dimanche après-midi. Sur les trois romans, j'ai une préférence pour "
Catacombes", car la qualité de l'écriture me semble plus homogène.