Carthago, tome 6 : L'héritière des Carpates

Quel plaisir de retrouver avec L'héritière des Carpates, la série Carthago qui se hisse vers des sommets prometteurs.

Après une introduction assez curieuse, nous retrouvons Lou, qui a bien grandi. Il y a de quoi, puisque treize années ont passées... C'est désormais elle le protagoniste et elle s'est brouillée avec sa mère qui ne tient plus qu'une place secondaire (du moins pour l'instant).

Le récit est riche et se déroule sur une double temporalité. Les deux périodes sont particulièrement riches en potentiel pour la suite et en révélations... Les adeptes de grands squales et celles et ceux qui veulent en savoir davantage sur la cité engloutie seront comblés. Comme tout cela n'est pas suffisant, il faudra encore compter avec les références au cycle secondaire et à une visite approfondie du Château des Carpates (au passage, quelle bibliothèque !).

Bon certes, quelques développements sont un peu prévisibles et parfois nous pouvons avoir du mal à enchaîner entre les différents passages dans le temps. Mais tout cela reste riche et hautement immersif.

Les dessins sont à la hauteur et renforcent encore ce pouvoir d'immersion. Quelques maladresses peuvent être notées ici ou là, mais elles ne sont pas bien gênantes. L'on peut également s'interroger sur la pertinence de quelques séquences de nus qui n'apportent rien à l'ensemble, sinon pour dévoiler les courbes de Lou ou certains détails mamaires de sa mère... Mais tout le reste est franchement réussi.

Nous voici repartis sur les chapeaux de roue, avec un album qui donnera
immanquablement envie de dévorer la suite !

Bon, ils sont où les mégalodons ? Parce que mises à part quelques apparitions très furtives et très anecdotiques, ce sont les grands absents de ce 6ème tome. C'est dommage parce que c'est quand même pour eux que je lis cette série alors la déception est grande.

Je dois avoir un côté un peu masochiste parce que je vais tout de même poursuivre la série. D'abord parce que j'ai toujours l'espoir de croiser plus qu'un bout d'aileron de mégalodon, ensuite parce qu'il y a toujours ce petit goût de reviens-y, et ce même si je sais que je vais être déçue. L'avantage c'est que ça se lit très vite, au pire on ne perd que 20 minutes de sa vie sur chaque tome.

Nous entamons un nouveau cycle avec ce tome 3. Cette fois ci, c'est nettement marqué puisqu'on retrouve Lou 13 plus tard. Elle est une jeune femme, et impliquée dans la protection des requins.
Ce tome est riche. le texte est dense et apporte de nombreuses informations, à la fois sur ce qui s'est déroulé pendant 13 ans, et concernant les personnages que l'on connaît, mais également sur leur présent. Il s'est déroulé bien des événements pendant toutes ces années. C'est l'occasion pour Christophe Bec d'étoffer ses personnages.
Le récit se divise en autant de récit qu'il y a de personnages, provoquant ainsi une certaine difficulté à suivre tout ce qui se déroule, l'auteur aimant toujours autant surfer avec les lieux et les époques, et sans forcément prévenir. du coup on perd facilement le fil si on ne s'accroche pas.
J'ai trouvé ce tome long, sans doute à cause de sa densité. En effet, Christophe Bec développe un tas d'idées et de directions différentes, toutes en même temps. On se retrouve à devoir suivre un paquet d'histoires à la fois, et globalement ce tome n'avance pas vraiment.

Un troisième cycle qui suit Lou, 13 ans plus tard.
En fait ce tome nous présente sa vie actuelle mais aussi ce qu'il s'est passé après la découverte de la cité de Platon. Son parcours et sa recherche de la vérité nous aide à remettre tout en lien tous les éléments soulevés des cycles précédents, et à en savoir plus. Ce nouveau cycle commence bien et est bien pensé. Il reprend l'intérêt sur l'apparition des mégalodons qui n'étaient franchement pas très utilisés dans les tomes précédents.
Les personnages sont bien plus sympathiques. Lou est bien mise en valeur, avec un passé qu'on connait et qui a fait d'elle la jeune femme qu'elle est.
Les dessins sont beaucoup mieux. Plus détaillés, plus fins, plus précis, plus agréables. Vraiment plus jolis. La colorisation aussi s'est bien améliorée. Plus nuancée, plus douce et naturelle. Un beau rendu.

13 ans ont passé depuis la découverte de la cité de Platon, la petite Lou a bien grandi.
Fâchée avec sa mère, elle n'en suit pas moins les traces, à bord d'un navire pistant les mégalodons.
Et suite à la disparition de Feiersinger elle hérite de son empire, notamment le château des Carpates, toutes ses collections et...ses secrets.

Cette fois le scénario est plus centré sur les personnages que sur leurs aventures, mêlant passé et présent on en apprends davantage sur Feiersinger, toujours à manigancer en coulisse et aussi sur Lou. Tout en semant par-ci par là des références au spin-off Carthago Adventures.
Donovan est par contre moins présent dans cet album.

Le 3e cycle se met en place.

3e dessinateur de la série, Bufi tire son épingle du jeu en restant dans la veine de Henninot et Jovanovic donc on n'est pas vraiment perdu et au bout que quelques pages c'est reparti, du bon boulot.

Un album qui distille les informations au compte goutte comme d'habitude avec ses révélations et ses nouvelles énigmes comme dans Promethée.
Du Bec tout craché mais j'adore ce genre d'histoire.

Mis à part un vilain cliffhanger à la fin de l'avant dernière planche qui laisse le lecteur sur sa faim (Grrrr!), rien à redire.

Vivement la suite!