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EAN : 9782246821458
112 pages
Grasset (12/02/2020)
4.14/5   61 notes
Résumé :
On sait peu de choses de l'homme qui écrit ces lignes, qui évoque son histoire, ses rencontres, ses joies et la satisfaction qu'il ressent à voir sa vie se terminer. Ou plutôt, on sait ceci, annoncé d’emblée : « Ce texte a été découvert dans les affaires personnelles d’un résident de la maison de retraite. Il l’aurait rédigé entre son entrée et le 22 janvier 2019, date de son décès ».
Depuis le lieu qu'il habite désormais, il voue ses heures à une puissa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Se réjouir de la fin est un court roman écrit par Adrien Gygax, jeune homme suisse.
L'auteur met en scène les impressions d'un homme au crépuscule de son existence, placé en maison de retraite. Chaque petit chapitre relate les considérations du vieil homme de façon poétique, authentique. La fin nous fait souvent peur, ce récit se veut rassurant car on comprend que les moments précédents « le grand saut » résultent d'un long processus de préparation mentale.
Cet homme sait se réjouir d'en finir car il a suivi un chemin qui le mène à affronter la mort avec sérénité.
Déchargé de toute responsabilité, de toute anxiété face à la possession de biens matériels, d'une porte de maison mal fermée ou d'un robinet qui fuit…
L'heure est à la contemplation de ce qui l'entoure et de ce qui l'habite au plus profond de lui. le constat d'une vie, de ses plaisirs, de ses souffrances a toute sa place dans ce roman.
Cette position permet un lâcher-prise face à toute contrainte liée à la propriété qu'elle soit matérielle ou intellectuelle, à quoi bon défendre son opinion au risque d'une querelle alors que l'on est peu sûr de revoir son voisin de discorde rejoindre la salle à manger le lendemain.
J'ai trouvé ce petit récit apaisant, triste certes, romancé et positivé sans aucun doute, mais n'est-ce pas là la magie et la permissivité de l'écriture. Pour cela, j'ai aimé penser que même en toute fin de vie, on pouvait encore se réjouir, savourer la lenteur du temps, ne plus s'angoisser d'une nuit blanche de peur de ne pas être assez performant le lendemain !
Ce roman n'a pas la prétention de représenter une analyse approfondie de la vieillesse, seulement d'effleurer le cours d'une vie d'un voile léger qui s'envolera sous peu.
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Se réjouir de la fin est un petit roman qui m'a attirée dans un premier temps pour son titre et dans un second temps pour le sujet traité : il s'agit du récit fictif du résident d'une maison de retraite, rédigé pendant quelques mois à partir du 22 avril 2019, date de son entrée dans le lieu qui sera sa dernière demeure. Il s'agit, d'après le paragraphe qui introduit le texte, d'une compilation de « bonheurs de vieux », de pauses réflexives d'un être qui se sait destiné à mourir et qui décide de consacrer le temps qu'il lui reste à « la contemplation de sa propre finitude ». de courts chapitres se succèdent et nous présentent ces bonheurs : « Lâcher prise », « Se détacher du matériel », « Avoir transmis » ou encore « Aimer encore ».
Je ne sais pas si j'ai pris du plaisir à lire ce court roman mais c'est une lecture apaisante, le texte est ponctuée de réflexions intéressantes et empreintes de sagesse qui permettent de se questionner, à tout âge, au sens à donner à notre passage sur terre, mais aussi à la manière dont on peut avancer sereinement malgré les tristesses et les blessures. C'est un texte qui est bien écrit mais qui, peut-être, reste un peu superficiel dans le sens où il ne fait qu'effleurer les souvenirs et ne permet pas un partage absolu des émotions. J'ai apprécié la petite parenthèse offerte par ce roman mais je ne sais pas vraiment ce que j'en garderai dans un futur plus ou moins proche…

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Un petit bijou de sagesse, d'humanité et de tendresse, servi par une magnifique écriture. Ne passez pas à côté de ce livre!

La sagesse de l'âge
Il aimait trop sa maison pour la quitter. A fortiori pour une maison de retraite, « un bloc de béton » comme il dit. Mais il n'a plus eu le choix quand sa santé s'est dégradée. Alors, au lieu de s'insurger ou de déprimer, il lâche prise, cesse de lutter contre l'inéluctable et s'attache à savourer chaque instant, à recueillir chaque bonheur le plus infime du quotidien. Condamné par la maladie, il décide de consigner par écrit « ses bonheurs de vieux », ce que la vie lui a appris, offert, repris. Avec une infinie sagesse, il évoque ces biens matériels que l'on accumule au fil de sa vie, puis le temps venu que l'on donne. Accumulation et don, tous deux sources de bonheur et préludes à un bonheur plus grand encore : celui où vient l'heure du détachement, de la liberté et de la légèreté procurés par l'absence de toute possession.

Il égrène ses souvenirs, voit s'éteindre chaque jour des résidents et envisage calmement son propre départ, se réjouit d'une lettre arrivée au courrier. « Il fallait voir ce que c'était une boîte aux lettres de mon temps! Ça grouillait de nouvelles, débordait de vie! » Il savoure un bon verre de vin, une nuit où le sommeil est venu sans somnifère, la sérénité offerte par ces heures passées sous le marronnier.

« Se réjouir de la fin » : bouleversant, magnifique, humain
J'ai lu ce livre dans un émerveillement croissant face à la beauté du style et à la profondeur du propos. Je découvre Adrien Gygax avec ce roman, dont c'est le deuxième ouvrage et suis tellement enthousiaste que je ne sais pas par où commencer pour vous en parler. Je pourrais presque me contenter de vous dire : » Lisez-le, vous comprendrez! » Mais je vais étayer mes propos.

Dans ce roman, l'auteur se glisse dans la peau d'un vieil homme en fin de vie. Et le regard qu'il porte sur l'existence, sur ses joies, sur ses peines, sur ce qui est important ou accessoire, est tellement troublant de justesse, que l'on a vraiment le sentiment de lire les confidences d'un vieil homme sage. Mieux, on a envie d'aller lui rendre visite à la maison de retraite pour ajouter des rayons au soleil de sa vie, en remerciement des lignes lumineuses qu'il nous a confiées. Un texte poétique, émouvant et non dénué d'humour.

« Ainsi passe la vie. On saute d'une peine à l'autre en quête d'un peu de répit. Et on est heureux quand même. »

Je pourrais vous citer des passages entiers du livre qui m'ont bouleversée, émerveillée, transportée..mais alors je vous recopierais presque tout le livre et je préfère donc que vous le découvriez par vous même 😉

« Se réjouir de la fin » m'a empêchée de me réjouir de la fin du livre, tant j'aurais aimé prolonger cette parenthèse émouvante et tendre au coeur de ces pages…

Allez, je vous mets un passage pour clore cet article, mais vous l'aurez compris : il s'agit d'un livre dont on ne peut que se réjouir!

« Je n'ai cessé de cueillir des joies partout où elles ont fleuri : celles qui viennent avec la sensibilité du corps, celles qui ne sont atteignables que par l'agilité de l'esprit, celles qui se cachent derrière la douleur, celles qu'il faut saisir au vol, celles qu'il faut récolter dans la boue, celles qu'il faut arracher à quatre mains, celles qu'il faut sécher d'une pluie de larmes, et toutes les autres. »
Lien : https://leschroniquesdekoryf..
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A l'heure où l'on aborde la maltraitance institutionnelle au sein de certains EHPAD, voici un petit livre qui fait du bien. le narrateur est un vieux monsieur qui écrit son journal. Il y consigne son quotidien, ses souvenirs heureux, ses observations dans ce qu'il appelle son bloc de béton.
“Ma vie s'affaisse sous son propre poids. Si longue, si pleine, elle s'écroule tout doucement, se referme comme les ailes d'un oiseau épuisé par les vents. Elle n'en peut plus de durer, de s'étirer et de s'allonger. Je voudrais l'aider, la relever, la remettre sur ses pieds pour qu'elle continue, faire quelques pas avec elle, mais elle ne peut plus rien, je le vois bien”.
C'est le journal d'un homme qui, progressivement se détache, s'éloigne de la vie à petits pas. En de courts chapitres, il va devenir contemplatif, au pied de son marronnier, il va regarder le vol des hirondelles, le coucher de soleil, décortiquer de petits moments à la Philippe Delerm comme lorsqu' on débouche une bouteille de bon vin, lorsqu' on reçoit du courrier ou l'observation d'une résidente qui s'endort devant la télé.
Ces instants fugaces nous amènent une forme de sérénité, une manière singulière d'aborder la fin de vie dans une écriture poétique.
“Ainsi passe la vie, on saute d'une peine à l'autre en quête d'un peu de répit. Et on est heureux, quand même”.

Challenge Riquiqui 2022.
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Un titre reçu par netgalley, justement à cause du titre, qui me paraissait prometteur. La vieillesse, la fin de vie, les EHPAD (l'acronyme impersonnel permet-il de mettre la réalité à distance pour la rendre plus supportable), ce sont hélas des sujets qui me font beaucoup réfléchir ces temps-ci, et c'est un thème qui apparaît régulièrement dans mes lectures, ce livre semblait donc écrit pour moi.
Adrien Gygax est un auteur d'à peine trente ans et ce livre est son deuxième roman. Il a décidé de le présenter, bien que son nom ne puisse pas être plus gros sur la couverture, comme le texte écrit par un homme dans les huit derniers mois de sa vie, qu'il a passés dans une maison de retraite. C'est un pacte avec le lecteur plutôt risqué, et je dois avouer que je n'ai pas trouvé l'écriture d'Adrien Gygax à la hauteur du défi qu'il s'est imposé à lui-même.
Le livre est composé de courts textes, écrits comme une série de pensées qui traversent le narrateur (dont nous ne connaîtrons pas le nom) au fil de ses mois dont il sait très bien quelle sera l'issue. Mais la voix ne m'a pas parue celle d'un homme sur la fin de sa vie, je n'ai pas senti ce lâcher prise dont il est question, ni cette idée de se réjouir de la fin. J'ai vu trop d'énergie physique dans l'écriture (on va en maison de retraite lorsque l'on ne peut plus assurer soi-même les activités de son quotidien, pas lorsqu'on est encore plein d'énergie), trop de futur pour un homme qui sait qu'il n'en a plus beaucoup.
Il y a des idées intéressantes, je ne le nie pas. J'ai aimé le texte sur la transmission par exemple, mais je n'ai rien trouvé auquel je n'avais déjà pensé, et je n'ai pas trouvé non plus cette façon d'accueillir la fin avec sérénité, voire même avec joie. C'est beau d'envisager la mort comme un projet, même si c'est le dernier. On peut avoir à coeur de le réussir, de profiter de son déroulement, c'était ce que j'espérais voir dans ce livre, comprendre comment on pouvait accomplir cela. A la place de cela, j'ai vu des textes sur les différents aspects de la vie en maison de retraite, décrite d'un point de vue que j'ai toujours trouvé extérieur.
Le texte se lit vite, mais il s'oubliera vite aussi, et c'est bien dommage parce que c'est un sujet auquel il va nous falloir réfléchir de plus en plus, pas seulement pour la génération qui est actuellement en train de s'en aller, mais pour celles qui la voient partir, celles qui seront les prochaines à s'en aller, en maison de retraite ou autrement.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J’ai vécu les poings serrés, me suis agrippé à bien des choses, n’ai rien voulu lâcher. Je tenais à ceci et à cela, tout me semblait devoir dépendre de moi. Voilà un défaut tout à fait humain, nous nous croyons responsables de tout. Le temps m’a appris le contraire. On prévoit, on planifie et on construit sur un tas de sable que le vent de la vie souffle et déforme à son gré.
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Je n’ai cessé de cueillir les joies partout où elles ont fleuri ; celles qui viennent avec la sensibilité du corps, celles qui ne sont atteignables que par l’agilité de l’esprit, celles qui se cachent derrière la douleur, celles qu’il faut saisir au vol, celles qu’il faut récolter dans la boue, celles qu’il faut arracher à quatre mains, celles qu’il faut sécher d’une pluie de larmes, et toutes les autres.
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On transmet malgré soi, malgré tout. Et ce sont toujours les autres qui décident de la part de nous qui est transmise. Ils nous cambriolent en douceur, jour après jour. Ils nous prennent ceci puis cela, ça commence par un geste, une façon de parler ou une attitude et ça finit avec une vie entière.
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Alors je me sens loin de tout, de moins en moins concerné. Je regarde le monde se faire et se défaire sans moi. S'il veut aller à gauche, je le laisse, je ne lui en veux pas, je n'ai pas de crainte, ni même de plaisir. S'il veut aller à droite, je m'en fiche et je le laisse aller aussi. (...)
Ces catégories sont les vôtres, chevauchez vos chevaux de bataille loin de moi car je suis hors de tout, cela ne me concerne plus. Seuls m'intéressent maintenant la couleur du ciel, celle des fleurs, la sensation de l'eau sur ma vieille peau, l'envol d'un oiseau. Voilà la profonde satisfaction de ne pas se sentir concerné: avec le temps, tout finit par s'évanouir dans un désintérêt d'une abyssale beauté.
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Ainsi va la fin de ma vie. Elle va vers le plus merveilleux des détachements. Seules me touchent les choses sur lesquelles je n'ai aucune prise, celles qui m'échappent, me dépassent. Tout ce que j'ai toujours possédé, connu et contrôlé m'entrave. Finalement, seul mon corps m'embarrasse encore, je me suis défait du reste. Il est le dernier à me contrarier, me gêner, et, quelque part, je me réjouis d'en être dépossédé.
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