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Xenogenesis tome 2 sur 3
EAN : 9780446603782
277 pages
Aspect (01/04/1997)
4.17/5   35 notes
Résumé :
Aventure de science-fiction et exploration philosophique, une trilogie aussi ambitieuse qu’époustouflante par une voix fondatrice de l’afroféminisme.

Retour sur Terre régénérée.
Quelques décennies après L’Aube. D’un côté, une population hybride, de l’autre, une poignée d’humains rendus stériles bien décidée à sauvegarder leur espèce.
Représentant les deux ethnies, Akin, fils de Lilith, s’interroge sur le camp à choisir comme sur sa doubl... >Voir plus
Que lire après Xenogenesis, tome 2 : L'initiationVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai énormément aimé ce roman. Je suis littéralement conquise par l'écriture d'Octavia E. Butler. J'ai aussi trouvé que ses idées étaient très intéressantes.

Pour rappel, suite à une guerre nucléaire, les Humains ont perdu la Terre. Retourner y vivre aux conditions des aliens est une terrible épreuve.

Il y a les Humains qui ont accepté de se mélanger et d'avoir des enfants avec les Oankalis. Et puis il y a les autres, les « opposants » qui vivent dans leur coin. Ils ont acquis une plus longue longévité lors de leur animation suspendue (cfr. tome précédent) mais ils ont été rendus stériles.

Évidemment sans la possibilité d'avoir des enfants à quoi bon ? Quelles peuvent être les perspectives d'avenir pour l'Humanité? Il faut quand même reconnaître que les Humains avaient des enfants quand il ont détruit la Terre… l'un n'empêche pas l'autre.

Voilà pourquoi, ils volent parfois des enfants hybrides (mais d'apparence humaine) pour les élever comme les leurs. C'est ce qui arrive à Akin, le fils de Lilith. Il est kidnappé et vendu dans un village d'opposants alors qu'il est encore un bébé.

J'ai vraiment eu un coup de coeur pour ce personnage. Il est spécial et n'est pas comme les autres enfants « façonnés ». Il semble être le seul à bien comprendre le point de vue des deux camps.

C'était parfois un peu difficile pour moi de m'imaginer tout ce petit monde… Les Oankalis sont de trois sexes : mâles, femelles et Ooloi. Il y a aussi une différence entre ceux qui ont ou pas de l'ADN humain… J'ai aussi eu du mal à visualiser les métamorphoses liées à la croissance des enfants façonnés.

Quoi qu'il en soit, j'ai hâte de lire la conclusion de cette fascinante histoire.





Challenge XXe siècle 2023
Challenge mauvais genres 2023
Challenge multi-auteures SFFF 2023
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Plusieurs dizaines d'années après L'Aube, Lilith est mère. de plusieurs enfants. Mais pas encore de mâles. Les Oankali n'en voulaient pas. Jugés trop dangereux. Jusqu'ici. Car depuis, Akin est né. Et c'est un petit garçon. Mais il n'est pas juste humain. Tout cela est terminé : l'humanité doit se mélanger avec les Oankali. Pour survivre. Tandis que leurs nouveaux alliés cherchent la diversité génétique et donc l'enrichissement des patrimoines. Et Akin est un produit de cette union, un être hybride qui va devoir chercher sa place et donc son rôle dans cette société en devenir.

Avertissement habituel dans ce genre de cas : si vous n'avez pas lu L'Aube, alors passez votre chemin. Allez le lire. Puis revenez.

Donc, ce qui était annoncé à la fin du précédent roman est arrivé : les humains sont revenus sur Terre. Une Terre nettoyée des dégâts causés par les conflits qui auraient dû mener à l'extinction de l'humanité sans l'intervention des extra-terrestres. Mais un prix est à payer. Les Oankali vont désormais vivre avec eux. Pour être précis, un groupe d'Oankali a désormais lié son destin à celui des femmes et des hommes sortis de leur vaisseau. Ils vont dorénavant lier leurs gènes à ceux des humains, créant ainsi de nouveaux mélanges plus résistants. Ce sont des collectionneurs et des chercheurs. À la différence des habitants originaux de la Terre qui ne voient pas nécessairement d'un bon oeil ces changements.

Les humains se trouvent alors séparés, de leur propre volonté en deux groupes : ceux qui acceptent la vie en symbiose avec les Oankali et les ooloi et qui, donc, font des enfants métissés ; et ceux qui refusent cela et cherchent par tous les moyens à retrouver le mode de vie humain. Mais ils restent stériles, car les Oankali ont bloqué leurs facultés reproductrices. D'où un immense malaise, une vacuité de l'existence. À quoi sert de vivre si on a personne à qui transmettre, personne pour continuer. Intense et très pertinente réflexion sur le but de l'existence. Si nous savions être la dernière génération, quel sens trouverions-nous, toutes te tous, à nos années ? Est-il possible de ne pas se projeter vers l'avenir, d'accepter d'être un ultime élément d'une chaîne ?

Akin, le fils de Lilith, lui, va se poser la question. Car il va vivre pendant un temps avec les « opposants » (par opposition aux « négociants », qui vivent avec les extra-terrestres et ont accepté d'unir leurs gênes aux leurs) et finir par comprendre leur point de vue. Ce premier enfant mâle né d'une humaine depuis le retour de ses congénères sur Terre sera-t-il le trait d'union entre les deux groupes ? Comment équilibrer les deux façons de voir les choses ? Là est la force de ce roman : dans L'Aube, on était avec Lilith, femme perdue au milieu d'extraterrestres aux exigences fortes. On se posait des questions sur la collaboration, sur ce qu'il était possible d'accepter. Et au nom de quoi. Dans L'Initiation, Octavia E. Butler passe de l'autre côté : l'extraterrestre est, sinon l'ennemi, du moins l'envahisseur exigeant, qui ne comprend pas celui qu'il domine. Et qui risque de le conduire à sa perte. Il ne saisit pas ce qui est important pour les femmes, les hommes. Et il a besoin de quelqu'un comme Akin, entre les deux. Mais n'est-ce pas trop tard ? Que pourrait-il bien faire pour apaiser les tensions et offrir un avenir à cette colonie ?

L'Initiation offre bien sûr moins de surprise que L'Aube puisque nous connaissons déjà le contexte, l'univers inventé par Octavia E. Butler et les thématiques choisies. Mais il en est la suite logique et nécessaire. Qui permet au lecteur, humain, d'accepter plus facilement toute cette spirale. Car dans le premier roman, il n'était pas toujours facile d'adopter le point de vue de Lilith. Là, l'autrice nous en propose un autre, plus proche de notre quotidien et donc plus facile à appréhender. Et le personnage qui l'endosse est aussi puissant que Lilith. Akin nous devient indispensable dès les premières pages, les premières phrases : « Il se souvenait d'une grande partie de son séjour dans le ventre. » Toute la spécificité de cet être est contenu dans cette phrase. Dès le début, il est conscient. Il observe et s'imprègne de ce qui l'entoure, cherchant à comprendre et à améliorer. Sans a priori. Son empathie si intense comme porte-étendard. Il offre une caution forte aux autres voix, celles qui étaient rejetées ou mises de côté dans L'Aube. La capacité d'Octavia E. Butler à nous faire changer de camp, en quelque sorte, sans que cela soit artificiel prouve son grand talent et confirme son rang d'autrice indispensable. Elle nous livre, sur un plateau, toutes les clefs pour une réflexion essentielle sur la vie en société et les compromis nécessaires. Ou non.

Encore un récit fort et captivant. Décidément, depuis que j'ai découvert Octavia E. Butler grâce au numéro 108 de Bifrost qui lui a été consacré en octobre 2022, je cours d'heureuse surprise en ravissement. Cette autrice a le don, avec une prose simple, parfois presque lisse, chirurgicale, de mettre le doigt sur des points capitaux. Elle ouvre des questionnements primordiaux et ouvre des pistes, riches d'enseignement. Je suis, vous l'aurez compris, empli d'une grande impatience en attendant le dernier roman de cette trilogie qui devrait paraître en octobre prochain.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Après un premier volume déstabilisant à plus d'un titre, que nous réserve l'américaine Octavia Butler pour la suite de la trilogie Xenogenesis ?
Pour le savoir, rendez-vous sur Terre cette fois en compagnie des survivants de la race humaine et des hybrides issus des manipulations génétiques des Oankalis dans L'Initiation. Légèrement plus épais que son prédécesseur mais toujours traduit par l'excellente Jessica Shapiro, ce second tome envisage l'avenir sous un jour encore nouveau en déplaçant le point de vue de Lilith à son fils, Akin. Un nouveau tour de force ?

Une vie, deux mondes
Dans L'Aube, Octavia Butler imaginait un futur où l'humanité avait fini par s'autodétruire. Sauvée in extremis par une étrange (et en apparence répugnante) race extraterrestre, les survivants n'avaient eu d'autre choix que d'accepter la domination Oankali en échange d'une hybridation totale.
Pour mener à bien les négociations et permettre une adaptation en douceur à leur nouvel environnement et à leurs nouveaux bienfaiteurs, les Oankalis avaient décidé de laisser faire Lilith, l'une des survivantes humaines. Malgré une résistance farouche, elle avait fini par convaincre une partie de ses compagnons à accepter la proposition des extraterrestres. L'heure de la re-colonisation de la Terre a sonné.
Des années plus tard, la situation s'est encore compliquée entre les humains qui vivent en harmonie avec les Oankalis entourés d'enfants façonnés par ces derniers et les « opposants » humains qui ont choisi de ne pas rejoindre cette nouvelle société et se retrouvent stérilisés de force et laissés à leur sort au milieu des dangers de cette Terre nouvelle.
Partant du principe que l'espèce humaine est vouée à l'autodestruction si on la laisse en l'état, les Oankalis n'ont en effet permis qu'à ceux qui s'hybrident avec eux de pouvoir jouir d'une descendance.
Akin naît ainsi d'une mère humaine, Lilith, mais également de parents Oankalis, comme le veut la tradition. C'est après l'arrivée de Tino, un humain non modifié, dans le village de Lo qu'Akin devient curieux.
Enlevé par un groupe de pilleurs, il va alors faire la connaissance de ces fameux opposants et être témoin à la fois de leur violence mais aussi de leur désespoir. Même s'il n'est âgé que de moins de deux ans, Akin parle déjà avec la fluence d'un adulte et se souvient de tout, absolument tout.
Comment va-t-il réagir face à ceux qui incarnent la moitié de ce qu'il est ? Comment peut-il réconcilier ces deux camps que tout semble opposer ?
Et surtout… Comment va-t-il survivre au milieu de gens qui peinent à comprendre la complexité de la situation ?
L'Initiation prolonge et approfondit la réflexion sur les rapports dominants/dominés mais aussi sur le corps, le genre et la constitution de sociétés différentes. Pour ne pas tomber dans la redites, Octavia Butler a l'idée simple, mais brillante, de passer le flambeau narratif à Akin, un hybride/métis, qui a donc un point de vue différent et certainement encore plus nuancé que sa mère, Lilith, purement humaine. Ainsi, le lecteur va comprendre les deux camps de l'intérieur en tentant de discerner ce qui les rassemble et non ce qui les oppose. C'est aussi, et surtout, une histoire d'incompréhension et d'incommunicabilité que n'aurait pas renié un certain Adrian Tchaikovsky.

Décider de son sort
L'Initiation, même s'il débute du côté Oankali et va même jusqu'à faire un détour dans un de leurs vaisseaux en orbite, se passe majoritairement auprès des « opposants », ces humains dominés qui ont refusé la lente digestion imposée par la race Oankali pour leur propre bien.
Une question centrale, et très épineuse, est donc celle d'une bienveillance qui se transforme en condamnation à mort… sans même que les Oankalis n'arrivent à s'en rendre compte.
Ils n'ont tout simplement pas les outils pour le comprendre.
Octavia Butler n'aime pas les choses simples, elle réfute le manichéisme et arrive à susciter toujours d'avantage d'ambiguïtés dans le rapport du lecteur aux Oankalis mais aussi aux humains. Ces derniers apparaissant à la fois comme des êtres violents et souvent révoltants, mais… c'est aussi ce qui fait leur humanité, leur faculté à choisir de faire le bien ou le mal, à se sortir de leurs travers et à s'élever en tant que race.
C'est le droit au fond à l'autodétermination.
De quel droit une race plus avancée et qui se dit moralement plus juste doit-elle imposer par la force ou la bienveillance ses valeurs à l'autre ?
Tout le paradoxe s'incarne en Akin, ce jeune homme destiné à se métamorphoser en Oankali à son adolescence et qui peut comprendre d'une façon unique les uns et les autres puisqu'il est des deux bords à la fois. Akin va donc cheminer dans sa compréhension et se rendre à l'évidence : toute tentative de faire le bien pour un peuple en décidant pour lui n'est qu'une ignominie qui ne dit pas son nom.

L'incroyable beauté de l'autre
Encore une fois, Octavia Butler a beau être épatante par la profondeur et la qualité de sa réflexion sociale et philosophique, elle n'en reste pas moins passionnante quand elle décrit avec minutie les rouages de la société Oankali, avec leur cellule familiale polyamoureuse, leurs croyances forcenées en l'hybridation génétique, leur façon de parvenir à des consensus, ou encore leurs vaisseaux vivants qui poussent sur Terre et essaiment dans les étoiles. C'est souvent bluffant et toujours surprenant.
La race Oankali est complexe, divisée en plusieurs castes et genres, et, surtout, elle n'est dominante que par le truchement des circonstances, piégée par sa propre nature en quelque sorte.
Toute la beauté de ce second volume tient à la capacité d'Octavia Butler à incarner des personnages emplis de nuances, souvent ni bons ni mauvais, mais le fruit d'influences extérieures et environnementales, résultant de leur histoire personnelle et collective.
C'est sa capacité à montrer le mal dans le bien et le bien dans le mal qui transforme L'Initiation en un récit encore plus passionnant que son prédécesseur, proposant des thématiques d'une modernité sidérante sur le genre, la famille, la communication, la tolérance ou encore la violence.
Le roman a beau afficher très fièrement sa nature science-fictif, il démontre aussi et surtout que la science-fiction est un outil extraordinaire pour analyser notre temps et nos préoccupations à travers des filtres narratifs constamment surprenants et pertinents !
Pour tout dire, on ressort de cette nouvelle aventure avec l'impression d'avoir lu un chef d'oeuvre complet qui transcende le genre.
Oui, un tour de force.

Encore meilleur que son illustre prédécesseur, L'Initiation confirme qu'Octavia Butler est une géniale autrice de science-fiction qui parvient à saisir comme nulle autre les nuances de la société complexe qui l'entoure.
Complètement géniale, on vous le dit (et le répète).
Lien : https://justaword.fr/linitia..
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En janvier je découvrais la plume d'Octavia Butler avec L'Aube", 1er tome de sa trilogie Xenogenesis tout juste paru aux éditions le Diable Vauvert. Je termine l'année avec le 2e tome, L'Initiation.
Dans ce 2e tome, pas plus d'action que dans le 1er, mais toujours la même finesse de réflexion sur l'être humain, la même empathie pour les personnages, qui m'ont poussée à tourner une page après l'autre aussi efficacement que le suspense le plus insoutenable.
En spoilant le moins possible : dans le tome 1 un peuple extraterrestre, les oankalis, sauvait malgré eux les derniers représentants de l'humanité et leur proposait de repartir à zéro sur une Terre réparée par leurs soins, à une condition : s'hybrider avec eux. Dans ce tome 2, l'humanité a entamé sa réinstallation sur Terre, mais elle est scindée en deux. D'un côté les négociants, ceux qui ont accepté le marché des oankalis. Ils vivent et se reproduisent au sein de familles mixtes, donnant naissance à la nouvelle génération d'hybrides. de l'autre les opposants, ceux qui veulent rester 100% humains : ils bénéficient comme les négociants d'une Terre en bonne santé et d'améliorations génétiques leur garantissant une grande longévité, mais il leur est impossible de concevoir. Dans l'esprit des oankalis, permettre à ces humains non modifiés de se reproduire les livrerait au même réflexe d'autodestruction qui a déjà causé leur perte : cruauté inutile. Les opposants, bien sûr, ne voient pas les choses de la même façon, et vivent leur stérilité forcée avec une rancoeur dangereuse. À la croisée de ces différentes communautés, grandit Akin : premier hybride masculin né d'une humaine (pour ceux qui ont lu le 1er tome, il s'agit du fils de Lilith), il est enlevé jeune par des pillards et élevé par des opposants qui voient en lui l'espoir illusoire de regagner leur fertilité. Métis déraciné, Akin subit les décisions d'adultes qui s'imaginent le protéger ou le préparer pour son rôle futur, grandit privé de sa part oankali et compose avec la prédétermination pour tracer son propre chemin : les oankalis, découvre-t-il, comptent effectivement sur lui pour offrir une seconde chance aux opposants - mais pas de la façon dont ceux-ci l'espèrent.
Ce livre frappe au coeur, parce que la connerie humaine y fait douloureusement écho à la réalité : l'aversion envers ce qui est différent, la violence envers ce qui effraie, l'agression pour écraser le désaccord, la satisfaction à dominer. Des humains qui préfèrent laisser mourir leur espèce plutôt qu'abdiquer leur orgueil ou envisager le changement. D'autres qui assassinent leurs semblables plutôt que les laisser vivre d'une façon qui leur déplaît. le mépris, la négation d'autrui, l'incapacité à envisager sa souffrance. L'oppression, même non-violente, les gosses qui trinquent à cause des querelles des adultes. Ça retourne trop de couteaux dans trop de plaies pour que ça ne fasse pas MAL. Mais Octavia Butler est incroyable, parce qu'elle soigne d'une main les blessures qu'elle a sondées de l'autre. Parce qu'entrelacés à toute cette ombre on trouve un respect inconditionnel pour la vie, une curiosité innocente envers l'Autre, une profonde empathie même envers les maltraitants, un désir de compromis et de compréhension, une volonté d'écouter ce que les jeunes, les enfants, ont à dire ; un espoir, simplement, pour une nouvelle humanité. Tout cela fait comme un pansement à l'âme du simple fait que quelqu'un en a imaginé la possibilité et l'a traduit en mots pour le partager. le sentiment doux-amer qui en résulte est, à mes yeux, un trésor à chérir en cette fin 2023.
Vivement le dernier tome de cette trilogie magnifique.
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Ce tome explore plus en détails les relations entre humains et Oankalis, et approfondit une réflexion sur la nature humaine. Nous l'avons appris dès le début du premier tome mais l'être humain est une contradiction vivante de par la cohabitation d'une grande intelligence et d'un besoin constant de hiérarchisation. Cet état de fait explique notamment sa tendance à la violence et à la destruction. C'était assez évident dans la seconde partie du premier tome mais ça l'est d'autant plus dans celui-ci puisque les hommes passent leur temps à rejeter en bloc les Oankalis, quitte à mettre en danger leur avenir, juste pour ne pas avoir l'impression de se soumettre à eux.

Évidemment, on peut comprendre les raisons des humains qui sont attachés à leur mode de vie et qui ne veulent pas changer leur nature du tout au tout. D'autant qu'on leur demande quand même des sacrifices énormes (sans trop en dire). Malgré tout, la façon dont ils choisissent de se défendre laisse à désirer et leur donne finalement l'air bien moins humains que les Oankalis. Il est donc assez difficile de s'attacher à la majorité de ces personnages.

Bien-sûr, il y a quelques exceptions. Je pense notamment à Tino, ou même à certains personnages rencontrés dans le premier tome qui passent par un genre de rédemption au contact d'Akin, le premier hybride humain-Oankali mâle né d'une femme humaine.

J'ai d'ailleurs particulièrement aimé suivre Akin qui est extrêmement intéressant à suivre de par sa nature, et sa difficulté à concilier ses deux origines. Il représente un genre de métaphore du métissage et du multiculturalisme, à une échelle un peu plus poussée puisqu'on parle ici de deux espèces vraiment distinctes. Pourtant, les enjeux ressemblent beaucoup à des choses qu'on peut rencontrer, encore aujourd'hui, dans notre société. Akin est à la fois trop humain pour certains Oankalis, et bien trop Oankali pour la majorité des humains.

J'ai aussi beaucoup apprécié la notion de conflit interne qu'on ressent énormément chez Akin, mais pas uniquement chez lui. On se rend compte que même les humains qui semblent avoir pleinement accepté les Oankalis et les conséquences de leur association gardent quand même une certaine rancoeur qu'ils doivent extérioriser d'une manière ou d'une autre par moments. Les personnages sont véritablement la somme de leurs dilemmes et de leurs contradictions et c'est vraiment passionnant à suivre.

Toujours dans la dimension psychologique, on explore beaucoup la notion d'instinct parental, d'amour et d'acceptation inconditionnels, et on parle des sacrifices qu'on est prêt (ou pas) à accepter pour son gain personnel ou même pour le bien commun.

Ce tome était encore une fois très court mais extrêmement riche et puissant, et il nous interroge beaucoup sur ce que c'est qu'être humain.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
"Les êtres humains craignent la différence, lui avait expliqué un jour Lilith. Les Oankali la désirent. Les Humains persécutent ceux qui ne leur ressemble pas, bien qu'ils aient besoin d'eux pour se définir et se donner un statut. Les Oankali cherchent la différence et la collectionnent. Ils en ont besoin pour éviter la stagnatioin et la surspécialisation. Si tu ne le comprends pas encore, tu le comprendras plus tard. Ces deux tendances feront probablement surface dans ton propre comportement."
Elle avait posé sa main sur ses cheveux.
"Quand tu te sentiras tiraillé, essaye de suivre le chemin des Oankali. Accepte la différence."
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Jamais les êtres humains n'ont frôlé à ce point l'immortalité, et ils ne pensent qu'à construire des maisons qui ne servent à rien et à s'entretuer.
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Ce n'est pas forcément la guerre qui nous détruira. La guerre est seulement la plus rapide des nombreuses destructions auxquelles faisait face l'Humanité avant de croiser notre chemin.
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Les plastiques tuaient les gens, avant la guerre.
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Il récoltait les mots et les assemblaient peu à peu en questions. Lorsque l'on répondait à ses questions, il se souvenait de tout ce qu'on lui disait. Son image du monde croissait.
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Videos de Octavia E. Butler (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Octavia E.  Butler
Octavia E. Butler (1947-2006) est la première autrice afro-américaine de science-fiction.
En douze romans et un recueil de nouvelles, son oeuvre constitue une littérature qui pense l'oppression et la résistance. Plusieurs fois lauréate du prestigieux Prix Hugo, elle a aussi fait l'objet d'un hommage de la NASA sur... Mars ! Son chef-d'oeuvre visionnaire "La Parabole du semeur" (1993) prophétise l'avènement de Donald Trump dans un récit terriblement d'actualité, d'autant qu'il se déroule en 2024.
Pour parler de cette pionnière de la SF, Natacha Triou reçoit trois invités : Isis Labeau-Caberia, autrice de fiction et de non-fiction Jeanne-A Debats, autrice de science-fiction Marion Mazauric, créatrice et dirigeante des éditions Au Diable Vauvert
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