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4,02

sur 1813 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sitôt le personnage de ''L'étranger” abandonné à son triste sort, l'envie de rester un petit moment encore en compagnie d'Albert Camus s'est imposée naturellement.
D'un point de vue chronologique le choix de l'essai ”Le mythe de Sisyphe”, publié également en 1942 dans le cadre de la tétralogie “Le cycle de l'absurde”, semble aller de soi.

“Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide”. Malgré cet incipit quelque peu intransigeant, cet essai ne fait pas l'apologie du suicide, tant s'en faut.
Selon Camus, la passion et la révolte sont les meilleures armes pour combattre l'absurdité de la vie.
Pour échapper au tourment de sa propre finitude, à l'inutilité d'une vie, l'homme doit être habité d'un esprit tourné vers les relations humaines, épris de liberté dans la pleine conscience de ses pouvoirs et de ses limites.
L'homme conquérant doit essayer de constamment tendre vers “l'étonnante grandeur de l'esprit humain”.

Si le ton est parfois un peu péremptoire, le style de Camus n'est pas rébarbatif. Pour étayer ses dires l'écrivain se réfère souvent à d'illustres aînés, les passionnés de philosophie apprécieront.
Mes carences en la matière m'ont sans doute privé de quelques subtilités mais je n'ai pas éprouvé de lassitude à suivre l'auteur dans ses pérégrinations existentielles.

“Le mythe de Sisyphe” constitue une approche intéressante de la pensée camusienne. Le titre est éloquent mais la lecture de cette oeuvre pas le moins du monde éreintante.
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Connaître le sort de Sisyphe nous éclaircit d'emblée sur les intentions d'Albert Camus :


« Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu'il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir. »


Pauvre Sisyphe –et pauvre homme absurde. Car tout homme n'est pas Sisyphe, mais l'est seulement celui qui aura été un jour frappé par un instant de lucidité féroce. A partir de ce moment-là se révèle la question philosophique majeure : la vie mérite-t-elle d'être vécue malgré son inutilité absolue et apparente ? Si non, il faut se suicider. Si oui, il faut trouver une bonne raison de continuer à vivre. Celui-là qui continue est l'homme absurde, jonglant d'un jour sur l'autre entre espoir et lassitude.


Dans son exposé de la question, Albert Camus se montre austère et très peu engageant. Cherchant peut-être à prendre de la distance avec son sujet, il détaille les arguments et les réflexions avec une rigueur scientifique qui sied peu à la question, qui rebute souvent par une impression de manque d'empathie, mais qui finit toutefois de bouleverser par la pertinence des vérités ainsi discrètement révélées.


Inspiré et nourri de figures littéraires, Albert Camus disparaît le temps de deux chapitres derrière les interprétations absurdes des oeuvres de Dostoïevski et de Kafka. Il nous donne ainsi la possibilité de renouveler notre regard et de compatir avec ces hommes absurdes qui, pour faire fuir la terreur de la mort, ont créé ce qu'on appelle parfois « l'oeuvre d'une vie ».


Le mythe de Sisyphe est utilisé à escient pour dépasser son aspect tragique. Sisyphe est-il désespéré ? Parfois, sans doute, mais « il faut imaginer Sisyphe heureux » car « la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme ». Si la seule et ultime raison qui nous conserve vivant est la vie elle-même, alors cela suffit.


Vraiment ? Il faut imaginer Albert heureux. Et si l'on y parvient, c'est que nous-mêmes le sommes encore un peu.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Ce fut une lutte intellectuelle pour le comprendre : mais où veut-il en venir ?
Camus est un homme qui interroge. Avant lui, je ne connaissais pas l'importance de "l'absurde". Là, comme Sisyphe, comme les existentialistes, il se révolte contre la mort, contre les dieux. Pourquoi nous donner une vie pleine de passions, si nous devons mourir après ? Alors autant qu'elle soit la plus longue possible.
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Il est en colère. Et je ne comprends cette révolte qu'au milieu du livre. Furieux comme avec Faulkner ou Nietzsche, je lui donne une étoile. Puis, au bout de cent pages, mon incompréhension cesse, le déclic se fait, je me fais une opinion, pas forcément vraie, et je lui donne quatre étoiles. Je comprends que ce livre est un coup de gueule. Camus, comme Nietzsche, Kierkegaard, Sartre, etc... est révolté. Il se sent piégé. Pourquoi donner de la vie, de la passion, de l'intelligence, pour mourir après, puisque comme dit Nietzsche, "Dieu est mort" ? Alors, dit-il, on connait l'alternative de cette métaphysique : soit il n'y a pas de dieu, nous sommes seuls, mais libres, soit dieu est là, mais alors, ce n'est pas le dieu d'amour des "philosophes mystiques", comme il les appelle, mais un ingrat qui comme pour Sisyphe, nous soumet en esclavage, et nous rend "prolétaire des dieux". Que choisit-il ? Il ne le dit pas. Il martèle l'absurdité de la situation : l'homme, l'artiste, le conquérant heureux inconscient devient l'homme absurde quand il prend la mesure du piège. Camus est en pleine "crise existentielle", et quand j'ai lu "La chute", je suis passé à côté de ça.
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Reprenons, en tenant compte qu'en 1942, quand ce livre sort, un de ses premiers, Hitler a provoqué "L'hiver du monde".
Je trouve que "Le mythe de Sisyphe" est une oeuvre brute de décoffrage, une belle analyse, un coup de gueule de la jeunesse, mais il manque la patine de l'expérience. Celle de Kafka, par exemple, un des maîtres du roman existentialiste, de "l'oeuvre absurde" ...
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... dont il écrit merveilleusement, pour "La métamorphose" :
" Cette complicité secrète, au tragique, unit le logique et le quotidien. Voilà pourquoi Samsa, le héros de la métamorphose, est un voyageur de commerce... La seule chose qui l'ennuie dans cette singulière aventure qui fait de lui une vermine, c'est que son patron sera mécontent de son absence. Des pattes et des antennes lui poussent, son échine s'arque, des points blancs parsèment son ventre et cela lui cause "un léger ennui". Tout l'art de Kafka est dans cette nuance."
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"Le Mythe" est une oeuvre qui m'a bien interrogé sur la place que donne Albert Camus à la religion. Il ne faut pas confondre Dieu et la liturgie. Celle-ci n'est qu'une construction humaine, artificielle : les supporters ne sont pas les joueurs. Cette question est posée depuis "Le siècle des Lumières". Voltaire a enfin séparé Dieu de la liturgie.
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Quant à la promesse "d'âme éternelle", la question reste en suspens depuis Kierkegaard et Nietzsche. Pour Camus, sont-ce les limbes, comme pour Sisyphe, qui attendent "l'âme" après la mort ?
Je pense, mais ce n'est que mon humble avis, qu'après avoir été rapidement passé en jugement dernier en 1960, il se sent bien là-haut, et fait des clins d'oeil à certains Terriens : )

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Lu, relu, re relu c'est pour moi un des fondamentaux.
Sommes nous condamnés à agir pour donner du sens à nos vies absurdes?
C'est bien nous qui devons trouver un sens à notre existence par notre engagement.
Et comme disait Sénèque "rien ne dure mais rien ne change".
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J'avais beaucoup apprécié cet essai la première fois que je l'avais lu. La première partie où il démontre que chercher un sens à la vie n'a aucun sens car la condition de l'homme est absurde par essence car le monde n'a aucune logique, l'absurdité domine au quotidien et l'homme est mortel. C'est ce qui rend l'homme libre puis qu'il n'y a ni Dieu ni Être suprême … Bon, ce qui est un peu plus dur à avaler, c'est qu'en gros il est libre soit de suicider (ce n'est pas une bonne solution pour Camus), soit d'accepter sa condition d'homme mortel menant une vie absurde. Ensuite il appuie sa démonstration surtout sur la littérature qui a traité à toutes les époques le thème de l'absurdité et de la révolte face à celle-ci. Pour lui c'est cette révolte, le refus de la résignation qui peut rendre Sisyphe heureux. Camus dit de lui-même « [Si je suis] pessimiste quant à la condition humaine, je suis optimiste quant à l'homme ». Ce qui m'a gêné à la relecture, c'est que Camus pose le problème central en se demandant si Sisyphe est heureux. Il écrit cet essai en 1942, et c'est là qu'il faut faire attention à la lecture, car en 1942, même si ça fait déjà près de deux siècles que Saint-Just a dit que le bonheur était une idée neuve en Europe, on est très, très loin d'une société d'injonction au bonheur comme la nôtre. 1942, c'est la guerre, Camus n'érige même pas le bonheur en idéal, ce n'est pas dans le paysage mental de l'époque, il faudrait alors peut-être le lire en remplaçant « heureux » par « satisfait par ce qu'il fait », ce serait probablement plus juste. Pour ma part, je ne me souviens pas d'avoir eu cette réflexion à la première lecture, mon paysage mental a probablement aussi changé entre temps.
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Si la vie n'a pas de sens, elle est donc absurde. Comment assumer cette absurdité ? Camus pose la question de manière abrupte dès les premières lignes « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. »

Ce départ tonitruant interpelle et donne vraiment envie de connaître la suite du texte. le titre de l'ouvrage est aussi excellent. On connaît tous Sisyphe, ce personnage mythologique condamné à pousser éternellement une pierre au sommet d'une montagne, d'où elle retombe immédiatement. Cette métaphore nous parle parce qu'elle illustre parfaitement les efforts inutiles de l'homme pour accomplir une tâche qui n'a aucun sens. Métro, boulot, dodo et après ?

Comment Camus va-t-il répondre à la question du suicide ? Il faudrait d'abord expliquer en quoi la vie est absurde. Au regard de cette thématique, Camus commente la position de plusieurs philosophes : Heidegger, Kierkegaard, Chestov, Jaspers, Shopenhauer, Husserl. Cette partie de l'ouvrage n'est pas la plus limpide. Ensuite il illustre son propos en développement deux exemples, le premier autour de la notion de « l'homme absurde » regroupant le don juanisme, le comédien et le conquérant. Ces trois archétypes ont en commun le fait de « ne rien faire pour l'éternel ». Don Juan multiplie les conquêtes sans rien obtenir de satisfaisant et se retrouve dans la position de Sisyphe. le comédien passe à côté du réel et le conquérant se sacrifie pour une cause qui n'apporte pas de réponse au sens de la vie. le deuxième exemple est celui de la création artistique, encore une fois celle-ci n'est pas explicative du monde elle est un reflet de la vie librement façonné par un artiste pour divertir le public. En réalité il est difficile de résumer ce livre qui n'est pas facile à lire et je serais bien incapable d'en faire une analyse précise.

Réfléchir sur le sens de la vie et son éventuelle absurdité est évidemment essentiel. Mais si absurdité il y a, celle-ci me semble cantonnée à des faits, des situations, des comportements. Il serait dangereux et surtout inexact de généraliser. Quant au suicide, c'est justement cet acte qui me semble absurde puisqu'il nous prive définitivement de trouver un sens à la vie. Camus semble parvenir à ce type de conclusion puisqu'il préconise de se révolter plutôt que de se suicider. Il faut s'insurger contre l'injustice et l'absurdité de la condition humaine. La liberté et la dignité de l'homme sont dans cet esprit de révolte. Même si la vie est sans signification elle vaut toujours la peine d'être vécue, c'est aux hommes eux-mêmes de donner sens à la vie. Camus conclut son ouvrage par ces mots : « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux ».

Ce livre est très célèbre et fait partie du cycle de l'absurde avec « L'étranger » et la pièce « Caligula ». J'ai apprécié "L'étranger" et j'aime beaucoup les idées et le parcours de Camus, j'avais donc très envie de lire cet essai, mais j'avoue avoir été un peu déçu. L'auteur qui est issue d'un milieu modeste et qui a vécu dans la simplicité ne semble pas s'adresser ici au plus large public. Il donne l'impression de vouloir parler aux intellectuels et de justifier son propos à grand renfort de considération philosophique complexe qui aurait pu sans doute être exprimée de manière plus abordable. D'ailleurs la plupart des synthèses et analyses que j'ai pu lire à propos de cet ouvrage se contentent au final de souligner les premières et les dernières lignes du texte et de rappeler la signification du mythe de Sisyphe. La métaphore est bien trouvée et le mérite de ce livre est surtout de nous inciter à la réflexion sur ce thème ce qui n'est pas rien.

Au moins dans la forme, Camus est sans doute meilleur romancier que philosophe, il a d'ailleurs toujours affirmé qu'il n'était pas philosophe. Dans ses carnets on trouve cette suggestion : « On ne pense que par images. Si tu veux être philosophe, écris des romans. »

— « Le mythe de Sisyphe », Albert Camus, Folio essais (2018), 187 pages.
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"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux:c'est le suicide-Albert Camus commence son livre avec cette phrase si violente de vérité et nous assène avec tout son poids son cri existentialiste tout le long de cet essai.... l''absurde
Albert Camus expose méthodiquement comme une analyse sans sentiment une froide démonstration de son sujet ......IL cherche ses conséquences plus qu'il traque les moyens ...De Jaspers à Heidegger .de Chestov à Kierkegaard de Nietzsche aussi de Don Juan à Kirilov , Albert Camus taille avec précision son petit diamant qui brille de son éclat l 'âme de notre Homme révolté pour en devenir sa Philosophie d'une vie ....
Kafka Dostoïevski deux écrivains fabuleux hantent beaucoup Albert Camus dans cet essai pour leur consacrer deux chapitres ....le suicide chez Dostoïevski et l'absurde chez Kafka .....
Il me faudra une seconde ou plus pour sortir la quintessence de cet ouvrage ....au plaisir de ce bon moment d'enrichissement métaphysique.Philosophique .....
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La vie humaine est absurde, elle n'a pas des sens. Or l'homme est perpétuellement en quête de clarté, d'explication, d'unité mais il se heurte au sentiment de l'absurde. Ceci doit-il le conduire au suicide ? Camus répond par la négative à l'aide de quelques exemples dont Sisyphe.
Certes l'intelligence humaine ne peut donner un sens à la vie car elle est limitée mais cette absence de sens permet à l'homme d'être libre, maître de son destin, de son univers car non relié à une logique, un destin supérieur ou à un Dieu.
L'absence d'espoir et la lucidité ne sont pas synonymes de renoncement ou de désespoir. L'homme doit répondre à l'absurde par la révolte. Les hommes doivent donner un sens à leur vie malgré l'absence de sens de l'univers et du monde.
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Quelques notes de lecture pour mémoire.

- le thème de cet essai est l'absurde, qui est une évidence pour Camus (au moment où il a écrit le mythe de Sisyphe):
"...Cette évidence, c'est l'absurde. C'est ce divorce entre l'esprit qui désire et le monde qui déçoit, ma nostalgie d'unité, cet univers dispersé et la contradiction qui les enchaîne."
L'incompréhension du monde -de la vie- tels que Camus les perçoit, l'incapacité à leur reconnaître une signification amènent l'homme "absurde" à bannir l'espoir de son univers.

- des deux positions imaginées en conséquence, le suicide et la révolte (à comprendre fondamentalement comme le non-suicide), Camus évacue la première sans vraiment le justifier, me semble-t-il. Il ne s'agit donc absolument pas d'un livre sur le suicide malgré ce que pourrait laisser penser le titre du premier chapitre et sa célèbre première phrase.

- l'homme absurde (comprendre: l'homme ayant pris conscience de l'absurdité de la situation) décide de vivre; il me semble que Camus n'explique pas pourquoi et je trouve ça incompréhensible. Ici se situe à mon avis l'écart immense entre l'homme -même absurde- et Sisyphe. Sisyphe n'a le choix qu'entre être sans espoir (i.e. absurde) ou sans espoir et désespéré, mais obligatoirement vivant.

- après avoir posé les bases de son essai, défini le contour et la méthode (un raisonnement absurde), Camus caractérise l'absurde dans l'homme avec des exemples génériques (Dom Juan, l'acteur de théâtre, le conquérant) et le traque dans la création artistique. J'en retiens notamment que l'acte, voire la répétition de l'acte (quantité) prime sur la finalité au point que celle-ci est purement et simplement niée; en effet, rien ne peut légitimer une quelconque finalité puisque tout se termine par la mort (le seul sens de la vie, c'est de conduire à la mort; c'est un sens unique). L'homme, pour qui il existe une finalité (ultime ou partielle) de ses actes, ne fait pas partie du sujet.

- la démarche de Camus s'entend sur un plan strictement individuel. La dimension collective, n'étant pas abordée, j'en déduis qu'elle n'est pas, pour lui, un facteur susceptible de modifier son évidence de départ. Point de réflexion.

- de même que Nietzsche rêvait avec le Zarathoustra d'avoir écrit un cinquième évangile remplaçant les quatre premiers, d'une certaine façon on pourrait dire que Camus, ayant acté que Dieu était décidément mort, "essaye" de créer le nouveau catéchisme ou le vademecum de l'homme absurde. En pratique, on peut concrètement venir ici, en tant qu'homme, tester son niveau et, pour peu qu'on soit créateur, chercher pour son oeuvre l'award de l'absurdité. Ne nous y trompons pas, il y a potentiellement beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

- l'immense intelligence de Camus affleure à chaque ligne, chaque paragraphe. Presque chaque phrase pèse une tonne de sens qu'il faut apprécier idéalement avec du recul, du temps, des bases culturelles qui tous m'ont fait défaut; la séquence des phrases fait continûment progresser le propos, sans temps mort ; j'avoue que souvent la pensée de l'auteur est trop agile pour moi et qu'alors j'ai besoin de combler, laborieusement, les transitions qu'il ne prend pas toujours soin de tracer, même en pointillé

- la forme est, comme toujours chez Camus, un bonheur, mais, me semble-t-il, encore plus ici où il a -je l'imagine avec beaucoup de naïveté- le souci d'être particulièrement compréhensible vu le sujet; les phrases sont simples, souvent courtes; les idées exposées précisément et avec économie.

A relire, en homme absurde, i.e. sans raison autre que relire pour le plaisir qui ne se soucie pas de l'utilité. ...Plus l'apport à mon édification, car, tout bien réfléchi et toute honte bue....je crois, hélas, que je ne suis pas (encore) absurde.

Addendum suite aux commentaires
- le magnifique "il faut imaginer Sisyphe heureux" est une réussite littéraire mais n'a pas pour moi place dans cet essai sinon comme projection vers autre chose. le concept de bonheur, aucunement défini et seulement abordé dans les deux dernières pages introduit un champ lexical nouveau qui rompt l'unité de l'ouvrage et me laisse pressentir le remords de l'auteur qui affirmerait, trop tard, "On ne découvre pas l'absurde sans être tenté d'écrire quelque manuel du bonheur." ....Avec plaisir, Albert!
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Publié la même année que « L'étranger », « Le mythe de Sisyphe » est un traité sur l'absurdité de l'existence humaine. Dans celui-ci, Albert Camus s'attarde à trouver le sens ou l'absence de sens à donner à nos vies. Pointer du doigt l'absurdité de la religion, du travail, de l'art ou encore de la mort.

Cet essai est globalement intéressant bien que j'en conserverai peu de chose par rapport à son nombre de pages. En tant que profane en philosophie, j'ai souvent été perdu par les réflexions et le style de Camus. Parfois accessibles mais le plus souvent trop complexes pour moi ; une impression qui différait selon les chapitres. Les idées et pistes de réflexions sont pourtant là mais malheureusement peu abordables pour moi.

A lire pour un(e) lecteur/lectrice averti(e).
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