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sur 1813 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsqu'une fin d'année approche, que tout et tous autour de vous vous incitent au bilan, pensée on ne peut plus absurde quand on y pense, car, après tout, pourquoi ne pas faire un bilan chaque jour, ou tous les mois, etc... ?, il se produit un phénomène récurrent chez ma petite personne : j'ai besoin de ma dose de Camus, oui, je le confesse, je suis addict, il me faut me replonger dans sa prose, son style, ses idées, pour savoir où j'en suis. Ce peut être au travers d'un roman, d'une pièce de théâtre, d'un essai, et même de sa correspondance ou journaux de voyage, j'ai déjà tout lu, et la seule façon de me donner l'illusion heureuse qu'il continue d'écrire, est de poser un nouveau regard sur un texte que j'ai déjà exploré. Ces jours-ci, j'ai relu "Le mythe de Sisyphe", et ça m'a fait du bien. J'y trouve matière à affronter la vie, que ce soit dans le plus trivial du quotidien comme dans les plus hautes sphères de la réflexion. Cela me remet également les idées en place, me "dépollue" en quelque sorte de l'avalanche d'informations, commentaires, critiques, exégèses que je suis la première à lire via les divers supports médiatiques, pour ne garder que l'essentiel, la substantifique moelle de ce que devrait être notre regard sur le monde, sur notre propre vie : une distance nécessaire, une absence de complaisance non dépourvue d'humanité, et, plus que tout, ce qui, il me semble, irrigue l'oeuvre entière d'Albert Camus : la solidarité. Cela peut paraître simple, voire simpliste, mais si vous réflechissez, si vous êtes de ceux qui essaient de mettre en cohérence vos pensées et vos actes, reconnaissez que ce n'est pas si facile que ça. C'est un voyage intérieur, dont vous êtes seul le héros, mais avec un compagnon comme Camus, les bagages se font plus légers. Alors, oui, je suis peut être droguée à mort, mais, puisqu'il nous faut bien mourir à nous-mêmes, je persiste et signe.
Il y a un peu plus d'un mois, au cours d'un voyage familial en Provence, je me suis rendue à Lourmarin. J'avais un bouquet de fleurs avec moi, que j'ai déposé sur la petite tombe de Camus, cette tombe simple qui lui ressemble, avec cette jolie végétation qui lui sert de protection les jours de grand soleil. Je lui ai dit quelques mots, rien qu'entre lui et moi, ai versé quelques larmes. Et c'était bien.
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Pierre qui roule...

Je ne sais pas vous, mais lorsque je pose un acte, je doute de sa validité, du sens qu'il peut revêtir. Je me dis qu'il pourrait être tout autre et qu'il aurait cependant la même importance, le même sens ou plutôt le même non-sens...


Chez Camus, c'est autre chose, à la relecture, le Mythe de Sisyphe est toujours aussi vertigineux et son évidence apparaît dans une flamboyance sans appel.
Tout commence par la question fondamentale du suicide, selon que la vie vaut ou non d'être vécue.
Sur cette question essentielle, le philosophe (existentialiste athée) met en garde contre les risques d'une pensée, (souvent mise en action par un simple "souci") trop introspective "c'est commencer d'être miné" et d'une lucidité exacerbée (dont Char écrivait qu'elle est "la blessure la plus rapprochée du soleil"). Il se réfère à deux postures possibles : celle de la Palisse ou celle du Quichotte, l'idéal étant un mix des deux, savant équilibre de l'étude rationnelle et du lyrisme.
Le suicide est donc un aveu d'incompréhension devant l'habitude, l'agitation quotidienne ainsi que devant le scandale de la souffrance et de la finitude qui génère ce sentiment d'absurdité qu'une logique poussée à son extrême entraîne jusqu'à l'irréversible abdication.
Il souligne une anomalie, le monde est "épais", une pensée anthropomorphique ne permet pas "d'unifier" ; un animal, une pierre nous sont étrangers ; la nature, un paysage "plus lointains qu'un paradis perdu" peuvent nous nier. Ainsi, "cette épaisseur et cette étrangeté du monde" participent de l'absurde.
Tentation de l'inutile, devant les apories toujours repoussées du travail scientifique et d'une physique dont les issues s'apparentent à l'oeuvre d'art.
Nul réconfort métaphysique ; que serait une liberté donnée par un être supérieur pour qui "n'a pas le sens de la hiérarchie" ? pas plus que celui de l'opportuniste pari pascalien.
Camus comprend mal également le revirement dostoïevskien d'un Kirilov se tuant pour être déifié, face aux espoirs d'une vie éternelle des Karamazov.


A cette absence de finalité et d'espoir (qui n'est pas le désespoir), répondent cependant une conscience cherchant sa direction, des intentions au coeur d'un présent, un mouvement, un devoir d'intelligence, des échanges humains et pour ne pas "ruminer", l'imagination, source de créations, fussent-elles éphémères.
Choisir entre "la croix ou l'épée", la contemplation ou l'action, bien que les sachant inutiles mais, dans dans une certaine mise à distance de l'événement, "faire comme si" et devant un hasard toujours "roi",savoir user de l'esquive...
Préférer encore la mutilation d'Oedipe, résistant ainsi au désespoir et à la tentation du suicide ; cette résistance devenant l'affirmation que "tout est bien".
C'est donc précisément l'absence de sens de l'existence qui en fait son intérêt.
Ainsi, pour Camus comme pour les stoïciens, l'homme peut et doit affronter le destin, enrichissement vers une certaine liberté intérieure :
"Il faut traiter le destin par le mépris"


Sauf que...
Peut-être ne convient-il pas de trop taquiner l'absurde ni provoquer
le fatum, les concepts ont parfois la susceptibilité exacerbée.
Le quatre janvier mille neuf cent soixante, la Facel Vega dans laquelle Albert Camus avait pris place s'est heurtée à l'épaisseur du réel ("ce qui résiste" - Serge Leclaire) et l'absurde, ainsi dépossédé de son objet s'est naturellement dissout.
L'écrivain a rejoint le minéral, tant chanté dans Noces et l'eté, avec lequel il aspirait parfois à se confondre.
La pierre délaissée a cessé son mouvement.
"Ce monde n'a plus son reflet dans un univers supérieur, mais le ciel des formes se figure dans le peuple des images de cette terre."
A noter que quelques mois plus tard, Sagan de justesse fut épargnée mais pourtant prévenus, Nimier ( "Il n'y a que les routes pour calmer la vie") et Huguenin abandonnèrent à l'asphalte beaucoup de leur superbe.


Bon voilà, j'ai terminé mon devoir de vacances, m'en vais sagement reprendre ma petite auto, puis maintenant que sont posées partout des limites et même aux vitesses, j'aurai l'absurde modeste, le destin besogneux ; pas de désir de suicide excepté peut-être une pendaison à un cou.
D'ailleurs, je n'intéresse guère les dieux, impassibles et somnolents dans la torpeur estivale.


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D'un côté et de l'autre du miroir
se voient
ceux qui se ressemblent.
C.à.d. nous tous.

J'ai eu beaucoup de mal à saisir la notion d'absurde. Je ne suis pas certain de l'avoir bien fait, tant la notion m'est étrange et étrangère.

Camus se montre, s'explique, comme un homme qui veut, non, qui exige une justification immanente et parfaite à l'existence. N'en trouvant pas, il prend cette absence comme point de départ d'une approche de la vie, qu'il refuse d'appeler éthique ou métaphysique. Peut-être aurait-il développé un tel système
s'il en avait eu le temps ? Non seulement il refuse les consolations de la philosophie, et toutes les autres, mais il souhaite n'avoir à faire qu'à cette absence, à ce vide hurlant. Et devant lui, la révolte lui parait la seule réponse digne. La seule qui puisse justifier de continuer à vivre. Vivre de façon boulimique, comme un enragé de la vie. La vie même, la vie nue, comme protestation envers cet état de choses. Rien de plus, rien de moins. Et Camus d'élaborer les conséquences de ce choix dans diverses dimensions de la vie humaine: l'amour, l'action ou la création.

J'ai été indigné, d'abord, par l'exigence totale qu'exprime Camus. Tout, tout de suite ! Allons, la vie ne va pas ainsi, me suis-je dit. Puis je me suis étonné de cette faim, non, de cette famine hurlante qu'il semble éprouver sur le plan existentiel. Cette indignation, ce sentiment d'un scandale de l'existence. Je me suis rendu compte que là où il semble éprouver un vide je ressens une plénitude. L'expérience d'être vu, connu et accepté. Une paix intérieure, un repos. Oh, je ne suis pas immunisé contre la souffrance, et un jour je mourrai. Dans quinze à vingt ans, selon les statistiques, ce qui n'est pas énorme. Mais il s'agit là de vents, de tempêtes qui agitent les eaux de surface. En ses profondeurs, le coeur sait la partie déjà gagnée : il suffit de la vivre.

Deux réponses très différentes à une situation qui est sans doute la même. En regardant dans un miroir, peut-on voir son opposé ? Sans doute. Mais, monsieur Camus, vous êtes un homme intègre, un homme bon. Permettez-moi de croire que la bonté n'est jamais en vain.




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Et vous ?
Pensez-vous comme Camus que Sisyphe est heureux ?

(j'ouvre juste une petite parenthèse pour vous prévenir que j'ai pris des foutus raccourcis par rapport à ce superbe texte de Camus et que j'explique beaucoup moins bien que lui)

Chercher un sens à la vie est un non-sens car la condition de l'homme est absurde par essence : d'abord parce que le monde ne répond à aucune logique, et ensuite parce que l'avenir de l'homme, c'est forcément la mort.

Une fois que notre homme a bien intégré ça et qu'il a abandonné tout espoir en un futur meilleur et éternel, il a gagné la liberté.

Il peut alors, pleinement conscient de la vérité :
- se suicider (ce qui n'est pas la bonne solution) ou
- accepter sa condition d'homme absurde.

Acceptation ne signifie pas résignation! Car l'absurde étant inacceptable pour l'homme, ce dernier le combattra en permanence, en accomplissant sa tâche pour elle-même et non plus en fonction de sa signification ou de sa finalité.

Et voilà comment un homme absurde devient
un homme absurde heureux.
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Bonjour, Albert Camus restera- une figure!!! Ne peut 'on imaginer que l'esclave se libère de ses chaines. N'en déplaise aux grands qui gravitent autour de la planète TERRE !!! La jeunesse fait preuve de courage!!! Sans faire de prosélytisme : Qui le mieux à même de représenter un espoir? Je vous le laisse deviner!!! Amicalement. André. Livre à lire. A recommander. A méditer!!! PS: Je tiens à rendre hommage au site Babelio , ces modérateurs et à toutes celles et ceux qui ont permit de financer ce projet! Bravo Babelio.
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le Mythe de Sisyphe est un essai d' Albert Camus, publié en 1942 .IL fait parti du " cycle de l' absurde", avec Caligula, l' Etranger et le Malentendu
Pour écrire un tel essai, Camus s' est inspiré de la mythologie grecque. L' auteur fait le rapprochement entre la vie comme un éternel recommencement obéissant
à l' absurde, et Sisyphe, héros de la mythologie grecque, puni par les dieux à faire remonter, continuellement, un rocher au sommet d' une montagne tout en sachant, qu' à la fin elle retombera et qu' il doit recommencer .
Même s' il s' agit de mythologie, la question qui vient à l' esprit est la suivante :
Pourquoi Sisyphe a été condamné à cette peine et quel est le crime qu' il a commis ? Camus cite plusieurs versions du mythe :
1/ La plupart explique la punition de Sisyphe par une insulte faite aux dieux.
2/ Une version, prête à Sisyphe, mourant, la volonté d' éprouver l' amour de sa femme, en lui demandant de ne pas lui donner une sépulture et de jeter son corps sur la place publique, après sa mort .
3/ Selon une autre version, Sisyphe découvrit la liaison amoureuse entre le maître de l' Olympe, Zeus, et Eugine. IL révéla cette liaison au père d' Eugine Ceci irrita les dieux qui le condamnèrent à pousser au sommet d' une
montagne un rocher, qui roule inéluctablement vers la vallée avant que le but du héros ne soit atteint.
Contrairement au Sisyphe que l' on présente habituellement dans la mythologie, Camus considère " qu' il faut imaginer Sisyphe heureux" . Sisyphe trouve son bonheur dans l' accomplissement de la tâche qu' il entreprend, et non dans la signification de cette tâche .
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La première phrase du livre m'a fait l'effet d'un coup de poing, tant elle est juste. de par son titre et son sujet, j'ai un temps pensé qu'il s'agissait d'un livre assez noir et pessimiste, mais je me trompais. Il n'est point ici de procéder comme cette fausse plume désespérée qu'était Cioran, à étaler sur le blanc des pages des mots aussi noirs que l'encre dont ils sont faits, mais bien de démontrer à quel point l'absurdité de l'existence ne mérite pas que l'on en meure, mais bien au contraire que l'on en rie.

Sans parler d'optimisme, il y a dans ce livre une joie impalpable mais indéniable. Albert Camus ôte des épaules un fardeau dont on n'avait pas conscience, ou dont on n'avait au plutôt que trop conscience. Là où Albert Caraco avait baissé les bras devant l'adversité, Albert Camus nous invite à en rire, et à s'en amuser.

Si l'on s'évertuait à étudier le Mythe de Sisyphe en classe de Philosophie plutôt que des ouvrages indigestes tels que ceux de Kant ou Hegel, perclus de concepts aussi ineptes que scolaires, peut être que les lycéens s'intéresseraient un peu plus à la pensée philosophique.

Albert Camus démontre en tout cas avec brio qu'il n'y a pas besoin d'être titulaire d'un diplôme de philosophe pour en être un, et un excellent. Même si ses écrits nécessitent un temps pour être assimilés, je ne peux qu'inciter chacun, en particulier en cas de déprime ou de dépression, à lire cet ouvrage relativement court mais extrêmement dense...
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"Il n'est pas de plus beau spectacle que l'intelligence aux prises avec une réalité qui la dépasse." Cette citation tirée de son ouvrage, le mythe de Sisyphe, s'applique à merveille à son auteur.

La réalité nous dépasse tous et le sens de la vie nous est étranger. Nous n'avons cependant à son égard pas tous le même rapport, la même façon de nous tirer d'affaire ou de nous y inclure.

Ceux qui croient en Dieu et ont choisi une religion pour L'honorer ont fait le choix de la facilité. Tout s'explique par Lui et en Lui. La mort n'est qu'une ouverture sur l'éternité en Son royaume. La messe est dite.

Pour ceux qui ne croient pas, le problème reste entier. Parmi eux les simples d'esprit. Ceux-là n'expriment ni tourments ni interrogations. Et au final, heureux les simples d'esprit, le royaume des cieux leur appartient. La célèbre parabole les raccroche aux précédents.

Albert Camus, ni simple d'esprit, excusez du peu, ni croyant, mais contempteur des grandes théories philosophiques qu'il connaît bien, surtout dans leur contradiction, veut une réponse humaine à son état de mortel en mal de pouvoir donner sens à la vie. Sa réponse à lui c'est l'homme absurde. C'est Sisyphe condamné à pousser son rocher vers le sommet de la montagne, et à recommencer éternellement chaque fois qu'il sera redescendu dans la vallée.

"Les grands romanciers sont des romanciers philosophes." Albert Camus nous le prouve avec le mythe de Sisyphe qu'on lira toujours trop vite et trop légèrement tant ces pages sont lourdes de réflexion.

SI je voulais dire une énormité, je dirais que la lecture de cet ouvrage est indispensable à qui se passionne pour l'homme et son oeuvre et veut en approfondir sa connaissance. Encore faut-il être prêt à arpenter un chemin difficile. Camus, romancier-philosophe ou philosophe-romancier, le mythe de Sisyphe nous oblige à la seconde formule. En tout état de cause, un homme concerné, torturé par le sens de la vie, doué de courage et de talent pour l'exprimer.

Alors la mort de Camus contre un arbre en 1960 : accident, élimination ou suite logique d'un raisonnement et conclusion de l'homme absurde. Cette lecture élargit l'éventail des possibles.

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L'absurde, voilà ce que savait Camus. L'absurde qui rejoint la philosophie orientale. "Savoir que je ne suis rien, c'est être Sage, savoir que je suis tout, c'est l'Amour, entre les deux c'est l'écoulement de la vie" disait Maharaj. Camus dans son Mythe de Sisyphe réussit avec tact et passion à nous faire plonger en nous-même, à nous faire réfléchir sur notre condition d'humain et à nous faire accepter finalement notre décision de vivre.

Un livre indispensable
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De loin en loin, depuis longtemps maintenant, je me suis intéressé en dilettante à la philosophie. Piochant au hasard parmi les grands auteurs que j'appréciais inégalement. Une frontière semblait pour moi se dégager entre une philosophie, disons, à l'Allemande : rigoriste et que je trouvais dans son expression trop sûre d'elle quitte à paraître artificielle, et une autre d'inspiration plus proche des lumières probablement, qui laisse sa part de réflexion au lecteur. Peu dans tous ceux-là m'avaient parlé. C'était avant Camus. Qui non seulement parle à son lecteur au sens qu'il prend pour point de départ sa propre raison qu'on peut donc rapporter à soi, mais a aussi le bonheur de jouer le chaînon manquant entre ces deux modes de pensées.
La déraison du monde, l'appel humain, l'absurde. Ce texte a joué l'effet d'un flash pour moi, et il est difficile d'écrire dessus encore 3 semaines après que j'ai fini sa lecture.
Probablement que ce livre va traîner dans mon esprit encore longtemps, pour le digérer, le confronter à mon réel. Mais loin de moi l'idée de m'en plaindre. Il semble que ce texte soit important, et qu'il fasse grandir ceux qui le lisent, je le souhaite à chacun.
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