AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 1832 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire qui n'ai pas déjà été dit ? Je vais faire court et simplement donner mon impression.
J'ai adoré. J'aime la plume de l'auteur, je trouve le livre toujours aussi contemporain dans sa réflexion comme L'étranger l'est, j'aime l'absurde, j'aime la philosophie accessible qu'offre Albert Camus. Ce n'est pas un classique pour rien.
Je connaissais le mythe de Sisyphe avant d'avoir lu ce livre, j'en comprenais l'absurdité mais je n'en comprenais pas le sens profond et Camus est très doué pour expliquer cela. C'est aussi un bon essai pour comprendre l'absurde philosophique, dans l'art et dans les romans en général, je le conseil vraiment à tout le monde car outre sont accessibilité c'est aussi de l'absurdité dans la vie dont il est question et les contradictions que cela apporte.
Commenter  J’apprécie          140
Camus, ce grand philosophe du XXe siècle, nous emmène ici dans les méandres de l'absurde.

Le mythe de Sisyphe. Quel est-il ?
C'est très simple : Sisyphe est condamné à pousser un rocher en haut d'une colline tout sa vie. Quand le rocher atteint le point culminant, il roule de l'autre côté, et il doit alors recommencer.

Mythe absurde ? Pas seulement. Les questions fondamentales sont posées dans cette histoire, et notamment celle du suicide. A quoi bon vivre pour effectuer toujours la même chose ?

Albert CAMUS essaiera ici de répondre à cette question. Il dit "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide"

Au fond, qu'y a t-il de plus absurde que de vivre alors que nous savons pertinemment qu'un jour tout cela ne sera plus ?

A travers trois grandes parties qui sont "Un raisonnement absurde", "L'homme absurde", et "La création absurde", Albert CAMUS vous expliquera simplement et avec délice ce qui a pu pousser Beckett à écrire En Attendant Godot, ou Ionesco avec son Rhinocéros, où même des Alfred JARRY avec Ubu roi, et fera même à la fin une petite étude sur Kafka.
Alors, êtes vous prêt à entrer dans un univers où l'absurde régne sur le monde ?
Soyez les bienvenus.

Commenter  J’apprécie          120
Dans cet essai, Camus pose la question de la légitimité du suicide, seule question valable philosophiquement selon lui. A travers ce livre, il donne la définition de ce qu'est pour lui une vie absurde. Loin d'être un essai obscur écrit par un auteur pontifiant, nous avons un essai très agréable à lire qui donne des clés de lecture pour le restant de ses oeuvres (L'Etranger, Caligula).
Ce texte permet clairement de mieux vivre et d'accepter quelques noirceurs de sa vie. Je vais avoir du plaisir à relire cette oeuvre, crayon à la main cette fois-ci!
Commenter  J’apprécie          110
J'ai bien sûr rencontré le mythe de Sisyphe a l'école et durant ma relecture actuelle, quelques années plus tard, je ne peux que me demander si elle était à l'époque bien adaptée ?
En effet quelle étrange situation que de proposer cette oeuvre dans le cursus scolaire à des ado en construction.
Se retrouver face à l'absurdité de la vie a cet âge, ce n est pas chose aisée et pour peu que les ados s arrêtent en cours de lecture a tout hasard, au premier chapitre ils n auront eu que l apologie du suicide.

Au-delà de cette remarque, avez vous vraiment besoin que je critique la plume de Camus ?

Elle est merveilleuse !
Commenter  J’apprécie          100
Il serait bien maladroit - bien absurde finalement - de faire une critique lucide de l'absurde. Ce livre m'a littéralement troublé. Il m'a perdu autant qu'il m'a permis de me trouver, il m'a amené à me poser davantage de question sur les questions que je me posais déjà. Si l'on est sensible à la pensée absurde, si soi-même on se considère comme un homme absurde, alors ce livre est une merveille mais plus encore un miroir de nos passions et tourments à jamais vain. Je pense que ce livre qui traite de l'absurde est en lui même l'illustration de l'absurde. En cela, chapeau à Camus.
Personnellement en tout cas, je viens de faire une rencontre littéraire majeure. Ceux qui tenteront l'expérience de le lire et qui n'y trouveront pas le même écho, j'aimerais avoir votre regard pour comprendre ce qui ne vous à pas attrapé.
Commenter  J’apprécie          70
Au delà de la réflexion sur le suicide et sur l'absurde, "il faut imaginer Sisyphe heureux" est aussi une magnifique leçon de philosophie de l'action.
Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
Commenter  J’apprécie          60
Avec L'Étranger et Caligula, le Mythe de Sisyphe est le troisième livre de Camus consacré à la notion d'absurde. Bien qu'il soit préférable de connaître toutes les oeuvres sur lesquelles s'appuie Camus pour étayer son discours (les oeuvres de Dostoïevski, Kierkegaard, Chestov, Husserl), le souci de clarté et de simplicité permet à tout un chacun de lire sans trop de difficultés cette présentation.
Camus part de la question suivante pour développer son propos : Pourquoi, malgré la mort de l'idée d'éternité et du gouffre béant que cette disparition a fait naître chez les hommes, la très grande majorité de ceux-ci ne se suicident-ils pas, puisque la vie n'a plus de sens et qu'elle devient totalement absurde ?
Camus, dans un esprit de liberté et de clairvoyance, expose ce principe qui exige des hommes non plus de se soumettre à des espérances illusoires, mais à regarder avec courage et lucidité un monde injuste qui les nie et propose de manière certaine la mort par delà bien et mal, seule attitude possible permettant de savoir que le royaume est de ce monde.
Commenter  J’apprécie          61
Dans le mythe de Sisyphe, les messages de Camus sont d'une grande profondeur : il faut imaginer Sisyphe heureux ! La première façon de prendre cette phrase, c'est de dire que même dans les difficultés et la répétition des problèmes, il faut reprendre chaque jour le collier et tirer la charrue. Est-ce le bonheur dans la résignation ?
Car il y a d'autres réponses possibles, par exemple : dans les difficultés et la répétition des problèmes, cherchez des solutions, faites des tentatives, bricolez des solutions, recherchez des appuis, collaborez avec les autres, faites preuves de débrouille. On trouve de ces attitudes créatives, et sur le fond optimistes même dans la vie des immigrés, et les récits de survivants en donnent même des traces dans les camps de concentration. La réponse à ces situations de répétitions sans fin de problèmes, c'est aussi le Indignez-vous de Stéphane Hessel, ou L'homme révolté d'Albert Camus bien sûr.
Le second message de Camus, c'est qu'il faut continuer à vivre même si la vie humaine est absurde dans un monde absurde. Là aussi il y a d'autres réponses possibles, par exemple : varier les activités jusqu'à en trouver qui donnent du sens à la vie. C'est ce qu'on fait dans l'éducation en amenant les enfants à essayer divers loisirs et diverses activités scolaires en se disant qu'il y en a qui deviendront des centres d'intérêts ou des passions. Souvent ça réussit, pas toujours : il serait intéressant que les chercheurs en psychologie trouvent quelles proportions de quelles parties de la population vivent sans passion, considérant que la vie n'a aucun sens et aucun intérêt. J'espère qu'il n'en trouveront pas trop.
Camus fait partie de ces auteurs qui ont une grande profondeur dans une grands simplicité : on a intérêt à méditer ce qu'il nous livre, à y trouver des vérités et des enseignements qui nous enrichissent. Mais le lire nous donne aussi l'occasion de chercher d'autres solutions, pas pour critiquer les siennes, mais pour déterminer les autres en ouvrant le champ des possibles.
Commenter  J’apprécie          50
Camus a toujours rejetté les philosophes de salon , il se revendique comme l'anti Sartre , ce qui lui vaudra d'ailleurs beaucoup de problémes . Camus c'est le philosophe dela base , le fils d'un homme simple mort à la guerre , dont il va reprendre les principes de vie pour en faire les siens . Sa mére , muette ou quasiment , était sa seconde référence . Venant d'un millieu pauvre , Camus ne pouvait étre dans le sillage de Sartre . Son oeuvre ne pouvait donc qu'étre différente de celle de Sartre . L'absurdité de cette existence occupe une place essentielle dans la pensée de Camus . Il était donc logique qu'ici l'on retrouve cette thématique . Et quoi de plus absurde que Sisyphe et son rocher ? Camus a partir de cette évidence élabore tout un cheminement pour comprendre le'pourquoi d'une vie absurde . La force de son essai c'est qu'il est accessible a tous et que chacun peut si il le veut bien découvrir la pensée de celui qui reste aujourd'hui encore une référence incontournable des lettres contemporaines .
Commenter  J’apprécie          52
"Sous l'éclairage mortel de cette destinée, l'inutilité apparaît. Aucune morale, aucun effort ne sont a priori justifiables devant les sanglantes mathématiques de notre condition."

Le mythe de Sisyphe, c'est l'essai central du thème de l'absurde dans l'oeuvre de Camus, comme l'Homme révolté est celui de du thème de la Révolte. Autour de cet essai gravitent deux pièces : le Malentendu et Caligula qui sont à cette oeuvre ce que les Justes sont à l'Homme révolté.
Ainsi, après avoir lu l'essai, il est intéressant de se plonger immédiatement dans les pièces connexes, qui résument avec poésie et ferveur les idées charnières de l'oeuvre de Camus.
Mais le mythe de Sisyphe est avant tout celui de la mythologie grecque, dans lequel Sisyphe se retrouve condamné à rouler un énorme rocher au sommet d'une montagne, avant qu'inéluctablement celui-ci ne regagne le bas de la pente, et ceci pour l'éternité.

L'absurde pour Camus, c'est prendre conscience du décalage entre les attentes de l'Homme et ce que lui offre le monde.

"L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde"

C'est prendre conscience du caractère machinal de l'existence, et la certitude de l'absence de lendemains mythologiques. Prendre conscience de cet absurdité permet à Camus de devenir l'"Homme absurde", c'est à dire celui qui ne se suicide pas, parce que par la seule force de la pensée, la promesse de la mort devient une règle de vie. de cet absurde, Camus tire trois conséquences : sa révolte (voir l'Homme révolté"), sa passion, et son amour.
Il faut imaginer Sisyphe heureux, car, conscient de sa condition, il devient infiniment libre face au rocher. Lorsqu'il doute, qu'il songe au suicide, il laisse le rocher prendre le dessus.

Comme l'ouvrier de l'usine qui assemble les mêmes pièces, six jours par semaine, pour gagner l'argent nécessaire à vivre modestement, à partir une semaine en vacances, et attendre la mort dans la promesse d'une vie plus belle que cette insupportable succession de journées absurdes, Sisyphe réalise une tâche vaine, cette fois sans promesse. Mais prendre conscience de ce fait lui donne l'ascendant sur son rocher. Alors il vit, absurde et révolté et il faut l'imaginer heureux. Heureux parce que son destin lui appartient et fait taire toutes les idoles. Faute de destinée supérieure, Sisyphe est maître de son destin. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'Homme.

Parfois présenté comme un essai des plus pessimistes, cette oeuvre m'apparaît comme un formidable élan d'optimisme. Comme le dit Camus, il faut savoir abandonner tout espoir, mais cela n'a rien à voir avec le désespoir. Créer sans promesse du lendemain, aimer passionnément, se révolter sans violence, voilà les conséquences directes de la conscience absurde. Là ou l'analyse Camusienne de l'absurde me paraît la plus juste, est dans la certitude que l'Homme d'un côté, le monde de l'autre ne sont intrinsèquement absurdes. L'absurde naît proprement de leur antinomie.

"A partir du moment où elle est reconnue, l'absurdité est une passion, la plus déchirante de toutes."

Une oeuvre à recommander à ceux qui, emplis de doutes, veulent pousser les murs de l'existence et trouver un équilibre philosophique du bonheur, à tous les amoureux des choses de la vie.

Ce n'est pas un livre facile, et je recommande de commencer par un roman comme la Peste ou l'étranger pour aborder Camus. Mais avec l'Etat de Siège*, il constitue pour moi l'une des oeuvres les plus formidables du siècle. L*'Etranger*, comme le dit justement Sartre, nous donne le sentiment de l'absurde, alors que la présente oeuvre l'étudie avec une rigueur remarquable.
Commenter  J’apprécie          40





Lecteurs (7393) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur l´Etranger par Albert Camus

L´Etranger s´ouvre sur cet incipit célèbre : "Aujourd´hui maman est morte...

Et je n´ai pas versé de larmes
Un testament sans héritage
Tant pis
Ou peut-être hier je ne sais pas

9 questions
4788 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur ce livre

{* *}