La bataille de Hattin, près de Tibériade, au cours de laquelle Saladin vainquit les croisés, marqua, en 1187, la fin de la 2° croisade. Suite à sa victoire, le sultan d'Egypte et de Syrie voyait son ambition confortée: prendre Jérusalem.
Ce contexte est celui de ce roman, inscrit dans une période ambigüe. L'auteur va prendre beaucoup de libertés avec
L Histoire, créer un personnage, Morgennes, sur le modèle de Perceval, et nous emmener dans les méandres des combats, des rivalités, et aussi des mystères de ces temps et de ces lieux.
Enorme travail pour un auteur, énorme ambition: décrire des situations plus de huit siècles après ces évènements est une gageure. de ce point de vue, c'est tout à fait réussi: les travaux de recherche et de documentation nécessaires à ce résultat ont dû être considérables. Les amateurs de la période, de l'histoire de ces lieux - la Palestine - et de celle des croisades, apprécieront.
Mais il y a un limite: ces combats, ces oppositions, entre vrais ennemis et faux amis nous donnent le tournis. D'où une confusion qui conduit parfois, malgré l'effort du lecteur, à perdre le fil. Les retournements de situations n'en finissent pas de nous balloter de droite et de gauche: on s'y perd.
Comment également ne pas s'étonner de ces mystères: tête coupée que l'on porte avec soi et qui parle, morts ressuscités? Cette confusion entre roman historique et roman fantastique nous perturbe.
Il faudra des efforts et de la patience au lecteur pour aller jusqu'au terme du récit. Celui-ci, avec ses multiples retournements de situations invraisemblables, est considérablement alourdi: on aimerait voir plus clair.